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L'Europe doit réparer le toit quand le soleil brille
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24 JUIL

L'Europe doit réparer le toit quand le soleil brille

24-7-2018
Koen De Leus – Chief Economist
Koen De Leus Chief Economist
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Rédigé le 24-7-2018 14:02
Publié le 24-7-2018 14:02
Les banques centrales seront confrontées à un énorme défi lors de la prochaine récession. Dans le contexte actuel, elles ne pourront pas utiliser les intérêts pour inverser la tendance. Si elles n'étoffent pas maintenant leur boîte à outils, elles devront le faire en temps de crise.
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Sommaire

  • À la prochaine récession, assouplissement monétaire et gros investissements seront de mise
  • À cet égard, une Europe forte est nécessaire
  • L'Europe doit finaliser l'union bancaire et instaurer une garantie de dépôts uniforme
  • L'Europe a besoin d'un Fonds monétaire européen et d'une politique fiscale forte
  • Si nous ne faisons pas les réformes maintenant, nous devrons le faire en temps de crise
En ce moment, ni les États-Unis ni l'Europe ne connaissent de récession. Au contraire, l'économie américaine continuera probablement sa croissance cette année, grâce aux réductions d'impôts du président Trump. Et le creux que connaît actuellement la croissance européenne est certainement temporaire. Mais tôt ou tard, la période actuelle d'expansion économique, qui sera bientôt la plus longue depuis 1840, prendra fin. « De 2019 à 2020, les taux d'intérêt à la hausse commenceront à freiner la croissance américaine », annonce Koen De Leus. « Certains facteurs d'instabilité, comme une guerre commerciale croissante, peuvent précipiter la fin du cycle économique. »
Nous avons besoin d'une union monétaire européenne forte avec des responsabilités partagées et des principes de solidarité clairs.Koen De Leus

Une marge de manœuvre réduite

« Nous nous attendons à ce qu'à la fin 2019, les taux d'intérêt augmentent de 2,5 à 2,75% aux États-Unis et jusqu'à 0,25% en Europe. Si les taux d'intérêt en hausse poussent l'économie américaine et/ou européenne dans une récession, les banques centrales auront un problème. Avec la faiblesse actuelle des taux d'intérêt, elles n'auront en effet pas de marge de manœuvre. Sur la période entre 1974 et aujourd'hui, la Fed a baissé les taux d'intérêt de 8% en moyenne pour remettre l'économie sur les rails. En Europe, les taux d'intérêt ont baissé de 2,5% en moyenne durant les récessions depuis les années 1970. Dans le contexte actuel, une telle baisse des taux est exclue. »

L'objectif de prix comme issue

Que peuvent faire les banques centrales pour lutter contre une récession ? L'achat d'obligation ne suffira peut-être pas. La prochaine étape est l'introduction d'un objectif de prix au lieu d'un objectif d'inflation. Si les cours connaissent une forte baisse pendant une récession, les banques centrales pourront indiquer qu'elles visent le niveau de prix d'avant la récession en fixant un objectif. L'idée sous-jacente est d'augmenter les attentes en termes d'inflation et de faire baisser les taux d'intérêt réels. Le succès de cette initiative dépend de la crédibilité des banques centrales. Hélas, la BCE et la Fed n'ont pas la réputation de créer de l'inflation.
Avec les taux d'intérêt actuels, les États-Unis et l'UE n'ont pas de marge de manœuvre pour faire sortir l'économie d'une prochaine récession.

Un stimulant budgétaire s'impose

Koen De Leus : « Un objectif de prix ne peut fonctionner qu'en combinaison avec un stimulant budgétaire, comme pendant les années 1930. Durant la grande dépression, le président Roosevelt a ordonné d'importants investissements, avec pour conséquence un déficit budgétaire énorme. En même temps, il a annoncé qu'il souhaitait relever les prix à la consommation au niveau d'avant la dépression. Résultat : la production industrielle a augmenté et les cours sont repartis à la hausse. » C'est une belle leçon pour l'Europe : la meilleure politique en cas de récession est la combinaison d'un assouplissement monétaire et d'investissements dans l'infrastructure. L'infrastructure belge ne s'en portera que mieux.
Certains facteurs d'instabilité, comme une guerre commerciale croissante, peuvent précipiter la fin du cycle économique.

Endettement

Pour ce faire, les pouvoirs publics doivent s'endetter. « Si nous ne voulons pas retomber dans la même situation qu'en 2010, lorsque la crise de la dette européenne a failli engendrer la chute de l'UE, nous avons besoin d'une union monétaire européenne forte avec des principes de solidarité clairs », estime Koen De Leus. « Le positif, c'est que nous sommes plus solides qu'en 2010. Aujourd'hui, nous avons notamment une union bancaire. Avec toutefois quelques imperfections, comme l'absence de garantie de dépôt européenne. La réforme du mécanisme européen de stabilité en un fonds monétaire européen (FME) est en projet. On parle même d'un "Rainy Day Fund" pour traverser les périodes difficiles. »
Maintenant que l'économie se porte bien, l'Europe doit faire davantage pour s'armer contre le retour de la récession.

Il en faut plus

« Mais je crains que cela ne soit pas suffisant. Maintenant que l'économie se porte bien, nous devons faire davantage pour nous armer contre le retour de la récession. L'Europe doit finaliser l'union bancaire et instaurer une garantie de dépôt uniforme. Nous avons aussi besoin d'un Fonds monétaire européen et nous devons mettre en place une politique fiscale européenne solide. Si nous échouons, nous risquons à nouveau de perdre la confiance des marchés financiers lors d'une prochaine récession en raison de la dette publique élevée et du système bancaire faible. Le refus de l'Allemagne d'effectuer les réformes nécessaires alors que l'économie se porte bien implique que nous devrons le faire en temps de crise, avec le couteau sous la gorge. »

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