Sommaire
- C’est la première correction depuis longtemps.
- Quelles sont les raisons possibles à cette correction ?
- Certaines statistiques économiques sont encourageantes.
- Les secteurs plus défensifs sont au rendez-vous.
La première correction depuis longtemps
Après avoir progressé de 17% entre le début de l’année et la fin octobre (et même de 40% depuis son plancher d’avril), le S&P 500 a été, la semaine dernière, la cible de prises de bénéfices (-2%). Le Nasdaq, qui avait grimpé de 60% depuis son point le plus bas du mois d’avril, a même subi une correction de 4%. De fait, ce sont surtout les actions liées aux technologies et à l’intelligence artificielle qui ont chuté. Pour le Stoxx Europe 600, le repli de la semaine a été un peu plus modéré (-1,2%), les plus grands perdants se situant dans le complexe technologique, l’industrie et le secteur des matériaux. Et pourtant, la saison des résultats a, d’une manière générale, dépassé les attentes, à quelques exceptions près.
A la recherche d’une bonne raison
Si nous nous mettons en quête de possibles raisons, voici ce que nous trouvons :
- Le "government shutdown" dure plus longtemps que prévu, et il commence à peser sur la confiance des consommateurs et sur le marché de l’emploi. A cause de cette paralysie budgétaire des services gouvernementaux américains, nous ne disposons toujours pas de statistiques officielles de l’emploi pour septembre et octobre. S’il faut en croire les chiffres officieux, des emplois seraient passés à la trappe en octobre, ce qui n’était plus arrivé depuis longtemps. Le "government shutdown" n’est assurément pas la seule raison. Les entreprises commencent peut-être elles aussi à sabrer dans leurs effectifs en prévision des gains de productivité permis par l’IA.
- Normalement, cet affaiblissement du marché de l’emploi devrait inciter la Fed à abaisser les taux plus rapidement. Cependant, Jerome Powell a déjà laissé entendre qu’une détente supplémentaire était loin d’être acquise à la prochaine réunion qui aura lieu en décembre. Vu l’inflation américaine toujours élevée d’environ 3% et les potentielles retombées à venir de l’augmentation des taxes douanières, la banque centrale ne veut pas non plus brûler les étapes. Et puis, les marchés avaient déjà largement anticipé des abaissements de taux significatifs. Une autre indication que des capitaux spéculatifs sont en train de déserter les marchés réside dans la correction de 10% subie par le prix de l’or depuis son record du 20 octobre. Le bitcoin a quant à lui chuté de plus de 20%, se retrouvant ainsi dans un marché baissier
- Depuis la vague de transactions d’envergure qui a déferlé sur le segment de l’IA et les réactions parfois exubérantes des cours, plusieurs observateurs mettent en garde contre une nouvelle bulle. Et lorsque la presse financière commence à parler de plus en plus de "vertige" et à se demander quand la "bulle de l’IA" finira par éclater, la correction est imminente. Le fait que Michael Burry, célèbre adepte de la vente à découvert, ait récemment acheté des options de vente sur les actions de Nvidia et Palantir n’a fait qu’amplifier la rumeur. Berkshire Hathaway, la société d’investissement de Warren Buffet, a elle aussi réalisé d’énormes prises de bénéfices sur ses positions en actions et détient à présent une grande quantité de liquidités. Les craintes au sujet de l’IA n’ont d’ailleurs pas uniquement trait à la progression excessive des cours, mais aussi aux doutes qui planent sur la faisabilité du financement et de la récupération des investissements colossaux en faveur de l’IA.
- Une autre indication que des capitaux spéculatifs sont en train de déserter les marchés réside dans la correction de 10% subie par le prix de l’or depuis son record du 20 octobre. Le bitcoin a quant à lui chuté de plus de 20%, se retrouvant ainsi dans un marché baissier.
Quelques évolutions encourageantes, aussi…
Nous avons néanmoins aussi eu droit la semaine dernière à quelques statistiques économiques encourageantes. En Europe, le PMI composite reflétant la confiance des entrepreneurs a grimpé de 51,2 à 52,5 points : 50 pour l’industrie (ce qui signifie que la contraction a pu être conjurée) et même 53 pour les services, le niveau le plus élevé depuis début 2024. Aux Etats-Unis également, l’indicateur ISM du secteur des services a progressé de 50 à 52,4 points. E revanche, celui de l’industrie a accusé un léger recul à 48,7 points et la confiance des consommateurs américains est retombée de 53,6 à 50,3 points. Des indicateurs mitigés, donc…
… et une rotation en direction d’autres secteurs
Cependant, la correction qui frappe à présent les actions liées à l’IA après leur ascension vertigineuse n’entraîne pas le reste de la bourse dans son sillage. Il est rassurant de constater que les secteurs plus défensifs comme l’alimentation et les articles ménagers, l’industrie pharmaceutique, les services aux collectivités, etc., après être restés longtemps à la traîne, commencent à présent à rattraper leur retard. Une nouvelle preuve qu’il est toujours judicieux de diversifier suffisamment ses placements…
Chiffres clés du 3/11/2025 au 7/11/2025
|
| Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
| Belgique: Bel-20 |
4914,46 |
0,25% |
15,24% |
| Europe: Stoxx Europe 600 |
564,79 |
-1,24% |
11,26% |
| USA: S&P 500 |
6728,80 |
-1,63% |
14,40% |
| Japon: Nikkei |
50276,37 |
-4,07% |
26,02% |
| Chine: Shangai Composite |
3997,56 |
1,08% |
19,27% |
| Hongkong: Hang Seng |
26241,83 |
1,29% |
30,82% |
| Euro/dollar |
1,16 |
0,26% |
11,76% |
| Brent pétrole |
63,66 |
-2,21% |
-14,82% |
| Or |
4000,32 |
0,54% |
52,37% |
| Taux belge à 10 ans |
3,22 |
|
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| Taux allemand à 10 ans |
2,67 |
|
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| Taux américain à 10 ans |
4,09 |
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