Sommaire
- L’inflation américaine diminue plus que prévu
- Détente sur les marchés obligataires
- Des bourses en pleine remontée depuis début novembre, après 3 mois marqués par une correction
- Réactions violentes des cours aux résultats trimestriels publiés et à la révision des perspectives
L’inflation américaine diminue plus que prévu
L’inflation américaine a reculé en octobre de 3,7% à 3,2% tandis que l’inflation de base est retombée de 4,1% à 4%. Les deux chiffres ont surpris agréablement les marchés et étaient nettement inférieurs au record de 9,2% de juin 2022. Dans la zone euro également, l’inflation est dans l’intervalle retombée d’un pic de 10,6% en octobre de l’année dernière à 2,9% actuellement.
Détente sur les marchés obligataires
Après les commentaires plus indulgents formulés lors des dernières réunions des banques centrales et les signes indiquant un léger refroidissement de l’économie et du marché de l’emploi aux Etats-Unis, ces taux d’inflation confirment eux aussi que le cycle de relèvements des taux est terminé. Le marché ne s’attend plus à ce que la Fed et la BCE relèvent encore les taux, et il commence même à espérer des abaissements des taux à partir de la mi-2024. Désireux de maintenir pendant un certain temps encore les conditions de financement restrictives et d’éviter que les taux obligataires – par anticipation – ne diminuent trop, les banquiers centraux font de leur mieux pour tempérer cet espoir.
La semaine dernière, le taux américain à dix ans a encore reculé de 4,65% à 4,43%, venant d’un record de 5% à la fin octobre. Les taux obligataires européens ont également baissé d’environ 15 points de base, le taux allemand à dix ans étant ainsi retombé à 2,58% venant d’un record de 3% il y a quelques semaines. A présent que l’économie américaine se met à refroidir à l’instar de l’économie européenne (contraction du marché immobilier et de la production industrielle, et à présent aussi un léger repli de la consommation) et que les taux obligataires américains laissent entrevoir un recul un peu plus marqué que leurs homologues européens, le dollar s’est affaibli par rapport à l’euro.
Des bourses en pleine remontée depuis début novembre, après 3 mois marqués par une correction
La semaine dernière, le S&P500 a progressé de 2,2% et le Stoxx Europe 600 de 2,8%. Depuis leur plancher de la fin octobre, le S&P500 et le Stoxx Europe 600 ont grimpé respectivement de 9,5% et 6%. Si ce rallye était au départ principalement le fait des "large caps" du complexe technologique, il est plus largement soutenu depuis la semaine dernière et les "small caps" sont à présent en pleine remontée également.
On remarquera surtout le rétablissement des secteurs sensibles aux taux d’intérêt, en ce sens qu’en marge du complexe technologique, l’immobilier, les services aux collectivités et autres sont également en pleine ascension. Cependant, les secteurs cycliques ont entamé une remontée également en dépit des signes indiquant un refroidissement de l’économie aux Etats-Unis et en Europe. La croissance supérieure aux attentes de la consommation chinoise (+7,6%) et de la production industrielle (+4,6%) a en effet imprimé un élan aux prix de toute une série de matières premières.
Les prix du pétrole ont connu un rebond vendredi mais ont tout de même baissé sur une base hebdomadaire. Depuis son record de 95 USD en septembre, le prix du baril de Brent est récemment retombé à un plancher de 77 USD pour ensuite remonter à 80 USD. Cette évolution est surtout à attribuer à la crainte d’une contraction de la demande (sous l’effet du refroidissement de l’économie) sur fond d’augmentation des réserves, ainsi qu’au constat que le conflit israélo-palestinien ne s’est pas étendu à d’autres pays. Reste à voir si les pays de l’OPEP+ parviendront à soutenir les prix lors de leur réunion de la fin du mois en prolongeant leurs limitations de production.
Réactions violentes des cours aux résultats trimestriels publiés et à la révision des perspectives
La saison des résultats du troisième trimestre touche à sa fin. Comme à l’accoutumée, une grande majorité des entreprises américaines (82%) ont dépassé les attentes. Le bénéfice par action publié affichait un niveau d’en moyenne 2,7% supérieur à un an avant, dépassant ainsi de 5% le léger repli qui était attendu. En Europe, les résultats étaient plutôt mitigés. Environ 53% des entreprises ont dépassé les attentes tandis que 30% les ont déçues et que les 17% restants ont publié des résultats en ligne avec les prévisions. Le bénéfice par action a reculé en moyenne de 11% (principalement à cause des secteurs de l’énergie et des matériaux), mais était tout de même de 2% supérieur aux attentes. En termes d’évolution du chiffre d’affaires, 60% des entreprises ont déçu les attentes, mais cet aspect était dans de nombreux cas compensé par une marge bénéficiaire plus résistante que prévu.
Le contexte macroéconomique difficile a convaincu nombre d’entreprises de revoir à la baisse leurs prévisions pour toute l’année. Toutefois, les entreprises qui sont parvenues à confirmer leur objectif annuel ou même à le revoir à la hausse étaient encore plus nombreuses. Les cours ont parfois laissé entrevoir des réactions violentes, chutant de 10 à 20% en cas de déceptions, mais d’autres actions avaient été si sévèrement sanctionnées à l’avance que la révision à la baisse de l’objectif annuel a incité les investisseurs à les repêcher (par ex. BASF, DSM,…).
Venons-en à présent aux attentes du consensus des analystes à l’égard de l’évolution du bénéfice à attendre en 2024. Le consensus table sur une croissance bénéficiaire moyenne de 7% en Europe et même de 11% aux Etats-Unis. Peut-être cette prévision est-elle un peu trop optimiste vu la conjoncture défavorable et l’augmentation des frais de personnel et des charges d’intérêts, qui ne peut plus toujours être répercutée sur les prix de vente. D’autre part, nombre d’entreprises voient leurs bénéfices toujours en proie à une croissance structurelle (par exemple dans le complexe technologique), tandis que certaines entreprises cycliques ont déjà vu leur chiffre d’affaires et leur bénéfice chuter en 2023 et parviendront à se rétablir ne serait-ce qu’en partie l’année prochaine (par exemple dans le secteur de la chimie et des autres matériaux). En moyenne, les perspectives bénéficiaires ne sont donc pas si mauvaises que cela, mais le marché se laissera encore davantage guider par l’évolution des taux d’intérêt, dont nous pouvons à présent avancer avec davantage de certitude qu’ils ont désormais connu leur apogée.
Chiffres clés du 13/11/2023 au 17/11/2023
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2023 |
Belgique: Bel-20 |
3534,47 |
2,78% |
-4,50% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
455,82 |
2,82% |
7,28% |
USA: S&P500 |
4514,02 |
2,24% |
17,57% |
Japon: Nikkei |
33585,20 |
3,12% |
28,71% |
Chine: Shangai Composite |
3054,37 |
0,51% |
-1,13% |
Hongkong: Hang Seng |
17454,19 |
1,46% |
-11,76% |
Euro/dollar |
1,09 |
2,03% |
2,01% |
Brent pétrole |
80,67 |
-1,09% |
-5,00% |
Or |
1980,95 |
1,76% |
9,10% |
Taux belge à 10 ans |
3,19 |
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Taux allemand à 10 ans |
2,59 |
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Taux américain à 10 ans |
4,44 |
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Source : Refinitiv Datastream