Sommaire
- Que va faire la Fed ?
- L’IA et les technologies nous préparent-elles une bulle ?
- Attendez-vous à une volatilité accrue, mais Noël exaucera vos vœux…
Que va faire la Fed ?
L’une des raisons qui a fait plonger les marchés américains hier réside dans l’incertitude accrue qui plane sur la décision que la Fed nous réserve en décembre. Lors de la précédente réunion du FOMC, Jerome Powell avait prévenu qu’une détente supplémentaire en décembre était loin d’être acquise et que la décision dépendrait des statistiques publiées d’ici là. Mais du fait du "government shutdown" – qui, soit dit en passant, a pris fin cette semaine –, la Fed n’aura que peu de données utiles à se mettre sous la dent.
Le taux de chômage, par exemple, ne figurera pas dans le rapport sur l’emploi du mois d’octobre. Bref, la banque centrale américaine navigue un peu à l’aveugle. Le marché estime à 50% la probabilité d’un abaissement des taux en décembre, de sorte que rien n’est encore joué… A un peu plus long terme, ce n’est d’ailleurs pas si important que cela. Nous y aurons de toute façon droit l’année prochaine, surtout après que Jerome Powell aura, en mai, cédé sa place à un nouveau président de la Fed qui sera peut-être plus enclin à faire ce que Donald Trump attend de lui. Et là, les liquidités afflueront…
La crainte d’une bulle de l’IA
Un autre élément qui a pesé sur le marché est la crainte que lui inspirent les valorisations, apparemment élevées, des actions technologiques et l’éventualité d’une bulle dans le segment de l’IA. L’argument invariablement évoqué dans ce contexte est la capitalisation boursière de 5000 milliards de dollars de Nvidia, qui constitue un record historique. Et il est vrai que ce constat est incontournable. Peu importe comment on voit les choses, c’est énorme. Cela dit, il ne faut pas oublier que la révolution que nous vivons est unique dans l’histoire de l’industrie. Non seulement en raison du potentiel colossal de l’IA et de l’informatique quantique, que personne n’est d’ailleurs en mesure d’évaluer exactement, mais surtout en raison de la structure de l’écosystème de l’intelligence artificielle.
D’ordinaire, et il en est ainsi depuis toujours, l’apparition d’une nouvelle technologie – le train, l’automobile, les plastiques, l’ordinateur, l’internet… – donne naissance à des myriades de jeunes entreprises. Les capitaux affluent alors en masse vers le nouveau secteur, on investit, on expérimente sans relâche. Certaines idées se révèlent irréalisables ou inefficaces, mais les idées et les entreprises qui survivent, elles, deviennent les géants du nouveau segment. Ce que nous voyons aujourd’hui est différent : les entreprises qui dominent le secteur actuellement ne sont pour la plupart pas des start-up, mais bien les gagnants de la révolution précédente, celle de l’internet. C’est ce qui fait qu’elles sont déjà beaucoup plus grandes – et surtout beaucoup plus rentables – au moment de s’aligner sur la grille de départ de la nouvelle industrie.
On pourrait donc dire que Nvidia, Google et consorts ne sont pas des entreprises à un cycle, mais bien à deux cycles. Cela signifie qu’elles connaissent non pas une, mais deux phases de croissance, s’assortissant d’une énorme création de valeur. Voilà qui explique pour une bonne part pourquoi les valorisations actuelles sont les plus élevées de tous les temps.
Attendez-vous à une volatilité accrue…
Bien sûr, une telle création de valeur s’accompagne immanquablement d’une certaine volatilité. Hier, nous avons assisté à une correction du complexe technologique après un an d’ascension spectaculaire. C’était inévitable. Bien que tous les indices aient chuté, même le Dow Jones qui est pourtant moins exposé aux technologies, une rotation sous-jacente en direction des secteurs plus défensifs est tout de même perceptible.
Cela dit, on peut aussi y voir un élargissement du marché qui créera une meilleure surface portante pour la poursuite de l’ascension. Les jours et les semaines qui viennent pourraient nous réserver une volatilité accrue, mais les fondements sur lesquels repose ce marché haussier sont toujours intacts. Il pourrait donc être judicieux de commencer à dresser en prévision de Noël une liste d’achats reprenant vos actions, idées et thèmes de prédilection. Mais d’abord, attendons la semaine prochaine pour voir si les résultats de Nvidia seront à la hauteur des espérances…
Chiffres clés du 13/11/2025
|
| Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
| Belgique: Bel-20 |
5046,30 |
-0,79% |
18,33% |
| Europe: Stoxx Europe 600 |
580,67 |
-0,61% |
14,39% |
| USA: S&P 500 |
6737,49 |
-1,66% |
14,55% |
| Japon: Nikkei |
51281,83 |
0,43% |
28,54% |
| Chine: Shangai Composite |
4029,50 |
0,73% |
20,22% |
| Hongkong: Hang Seng |
27073,03 |
0,56% |
34,96% |
| Euro/dollar |
1,16 |
0,38% |
12,40% |
| Brent pétrole |
63,09 |
0,51% |
-15,59% |
| Or |
4210,12 |
0,61% |
60,36% |
| Taux belge à 10 ans |
3,21 |
|
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| Taux allemand à 10 ans |
2,69 |
|
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| Taux américain à 10 ans |
4,12 |
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