Sommaire
- La Federal Reserve a l’intention de réduire ses baisses de taux en 2025 et les marchés actions du monde entier accusent le coup.
- Vu la vigueur de l’économie américaine, la banque centrale est cependant convaincue de sa décision.
- Les marchés ont eu une réaction de surprise mais, vu les valorisations actuelles, une correction saine n’était pas à exclure.
- Que nous réserve 2025 ?
Les mauvaises nouvelles monétaires affectent les marchés…
Lors de sa dernière réunion de l’année, la Federal Reserve a surpris les marchés en tenant un discours de faucon. Certes, la Fed a baissé son taux directeur de 0,25%, mais les "dot plots" (un graphique qui reflète la perception que les membres de la Fed eux-mêmes ont de l’évolution des taux) ne laissaient plus présager que deux nouvelles baisses en 2025, alors qu’il était encore question de quatre en septembre.
En réaction, les principaux indices d’actions américains ont chuté de 3% à 4%. Le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à 10 ans a atteint son niveau le plus élevé en près de sept mois en culminant, jeudi, à près de 4,6%. C’est beaucoup plus que les 4,15% d’il y a deux semaines et une sérieuse progression par rapport au plancher de 3,6% de la mi-septembre.
Cette semaine, dans le sillage de son pendant américain, l’Euro Stoxx 600 a chuté de près de 3%, signant ainsi sa plus mauvaise semaine en plus de 3 mois.
… en dépit des bonnes nouvelles économiques…
Lors de sa conférence de presse, Jerome Powell s’est exprimé dans des termes très optimistes au sujet de l’économie. Les dernières prévisions publiées par la banque centrale américaine laissent présager une amélioration de la croissance économique et une diminution du chômage. En 2025, le PIB américain devrait connaître une croissance de 2,1% tandis que le taux de chômage devrait s’établir à 4,3%. Dans les deux cas, c’est mieux que prévu.
Devant cette résilience de l’économie américaine, la Fed conclut que, jusqu’ici, les consommateurs et les entreprises ont bien surmonté le resserrement monétaire. La banque centrale américaine sera donc plus prudente avec la poursuite des baisses de taux, histoire d’éviter une surchauffe de l’économie.
… mais les dégâts restent limités
Après la progression de 27% signée cette année par le S&P 500, nous n’avons pas été surpris d’assister à une correction saine sur les marchés. En dépit de ce repli, le S&P 500 reste toujours 25% au-dessus de son niveau du 1er janvier. Le Dow Jones, moins axé sur les technologies, a, quant à lui, grimpé de 14% depuis le début de l’année. En comparaison, le Stoxx Europe 600 est resté un peu à la traîne avec une progression tout juste inférieure à 5%. Un retard de performance que l’on attribuera à l’absence de géants technologiques au sein de l’indice et aux problèmes (géo)politiques qui assaillent le Vieux continent.
A moins de grosses surprises pendant les vacances de Noël, nous pouvons donc considérer 2024 comme une année plutôt fructueuse pour les marchés des actions.
A quoi faut-il s’attendre pour la fin d’année ?
Visiblement, Jerome Powell semble avoir tué dans l’œuf ce qui aurait pu être un rallye de Noël. Traditionnellement, les deux semaines des vacances de Noël marquent une période plus calme pour les marchés. Demain, vous recevrez encore un dernier bulletin journalier, après quoi nous prendrons nous-mêmes de courtes vacances. Nous vous reviendrons le 3 janvier pour faire le point sur les derniers rebondissements sur les marchés financiers de cette année 2024.
Et que nous réserve l’année prochaine ?
Il semble que 2025 ne s’inscrira pas dans le prolongement de 2024. Les investisseurs voudront voir quelles mesures la nouvelle administration Trump introduira lorsque les Démocrates lui transmettront le flambeau. En marge des problèmes (géo)politiques mondiaux, nous devrons aussi tenir à l’œil les évolutions économiques et monétaires. L’Amérique conservera-t-elle sa longueur d’avance sur les autres économies développées ou l’Europe parviendra-t-elle à amorcer un mouvement de rattrapage ? Allons-nous assister à un revirement du sentiment en Chine ? Des actifs comme l’or et le bitcoin vont-ils poursuivre leurs rallyes effrénés ?
Quoi qu’il en soit, 2025 promet d’être à nouveau une année intéressante, où nous devrions évoluer vers un monde plus fragmenté et plus incertain. Et, comme toujours, en tant qu’investisseurs, nous devrons être prêts à réagir aux nouvelles inattendues et à saisir les éventuelles opportunités qui se présentent.
Chiffres clés du 16/12/2024 au 20/12/2024
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2024 |
Belgique: Bel-20 |
4214,22 |
-0,99% |
13,66% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
502,19 |
-2,76% |
4,84% |
USA: S&P500 |
5930,85 |
-1,99% |
24,34% |
Japon: Nikkei |
38701,90 |
-1,95% |
15,65% |
Chine: Shangai Composite |
3368,07 |
-0,70% |
13,22% |
Hongkong: Hang Seng |
19720,70 |
-1,25% |
15,68% |
Euro/dollar |
1,04 |
-0,86% |
-5,87% |
Brent pétrole |
72,83 |
-1,79% |
-6,26% |
Or |
2627,53 |
-1,32% |
27,21% |
Taux belge à 10 ans |
2,89 |
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Taux allemand à 10 ans |
2,29 |
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Taux américain à 10 ans |
4,53 |
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Source : Refinitiv Datastream