D’ailleurs, la Fed s’apprête elle aussi à assouplir sa politique cette semaine. Il semble entretemps que ce soit une certitude, entre autres parce que l’inflation américaine évolue dans la bonne direction.
Les bourses venaient à peine de se remettre de leur dérapage de début août lorsqu’elles ont subi un nouveau revers début septembre. Pas un effondrement, mais plutôt un malaise passager. De fait, les cours sont cette fois rapidement repartis à la hausse, soutenus principalement par l’évolution des taux d’intérêt.
Depuis que la Banque centrale européenne a procédé en mai à un premier abaissement des taux, tant les taux à court terme que les taux à long terme ont fortement diminué. Et la semaine dernière, Christine Lagarde a remis le couvert avec un nouvel abaissement de 25 points de base. La présidente de la BCE n’a fait aucune promesse pour l’avenir, mais elle a confirmé que les taux d’intérêt sont en proie à une tendance baissière. L’économie européenne n’est pas vraiment dans une forme resplendissante – la production industrielle trahit une nette contraction en glissement annuel –, et donc Christine Lagarde tente de relancer la machine en faisant baisser les taux d’intérêt.
Dans l’intervalle, l’assouplissement de la politique monétaire a redessiné en profondeur le paysage des taux d’intérêt. Ceux-ci ont fortement diminué, et l’écart entre les taux à court terme et les taux à long terme s’est aussi considérablement amenuisé. Pour prendre l’exemple de l’Allemagne, le taux à deux ans était à la fin mai encore de 43 points de base (0,43%) supérieur au taux à dix ans, alors que cet écart ne représente désormais plus que 6 points de base.
Le recul marqué des taux à court terme active une quantité considérable de liquidités. Les investisseurs qui jusqu’ici plaçaient des montants substantiels dans des fonds monétaires commencent à se demander si le moment n’est pas venu de se mettre en quête d’alternatives – et la bourse en est une. Et même si seule une fraction de ces capitaux se retrouve en bourse, cela aide à faire grimper les cours.
Nous en avons eu la preuve la semaine dernière, lorsque le S&P 500 a grimpé de 3,03% et le Stoxx Europe 600 de 1,22%. L’or se porte à merveille également, se rapprochant de nouveaux records avec son prix actuel de 2568 dollars l’once.
En août, l’inflation américaine est retombée à 2,5%. Autant dire que désormais, elle n’empêche plus la banque centrale américaine d’initier son cycle d’abaissements des taux. Il est désormais quasiment certain que le premier sera pour mercredi, et ce ne sera assurément pas le dernier.
L’économie américaine a beau faire preuve de résilience, les craquelures n’en sont pas moins bien visibles. Le nombre de nouveaux emplois vacants diminue à vue d’œil et les mauvais payeurs se multiplient. La prudence est donc de mise. Encore qu’à en juger par l’évolution que nous voyons jusqu’ici, un ralentissement prolongé de la croissance demeure un scénario plus probable que celui d’une véritable récession où l’économie se contracte à proprement parler.
D’ici la décision des taux de la Fed, nous aurons notamment encore droit demain aux ventes au détail américaines. Une donnée cruciale, car le consommateur américain reste le principal pilier de l’économie du pays…
Chiffres clés du 9/9/2024 au 13/9/2024 |
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Index | Clôture | +/- | Depuis début 2024 |
Belgique: Bel-20 | 4245,21 | 1,78% | 14,49% |
Europe: Stoxx Europe 600 | 515,95 | 1,85% | 7,71% |
USA: S&P500 | 5626,02 | 4,02% | 17,95% |
Japon: Nikkei | 36581,76 | 0,52% | 9,32% |
Chine: Shangai Composite | 2704,09 | -2,23% | -9,10% |
Hongkong: Hang Seng | 17369,09 | -0,43% | 1,89% |
Euro/dollar | 1,11 | -0,28% | 0,38% |
Brent pétrole | 72,45 | 1,14% | -6,74% |
Or | 2574,63 | 2,39% | 24,65% |
Taux belge à 10 ans | 2,74 | ||
Taux allemand à 10 ans | 2,15 | ||
Taux américain à 10 ans | 3,66 |
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