‘Elle’, c’est évidemment la banque centrale américaine. Quant au ‘le’, il s’agissait du premier abaissement des taux après une série de 11 relèvements consécutifs.
A présent que le ton est donné avec une première intervention de 0,50%, on s’attend à ce que la Fed poursuive dans son élan et ramène le taux directeur à 4,5% ou même 4% d’ici la fin de l’année. Et il est pour ainsi dire certain que d’autres abaissements suivront encore en 2025 et 2026.
L’inflation est sous contrôle, et le marché de l’emploi a besoin d’un petit coup de pouce. Voilà comment nous pourrions résumer le raisonnement suivi par la Fed pour justifier cet abaissement des taux tout de même substantiel.
Wall Street a réservé un accueil plutôt tiède à la décision. Après une journée faite de hauts et de bas, les bourses américaines ont clôturé la session à des niveaux inférieurs. Les investisseurs ont eu ce qu’ils voulaient, mais ils avaient manifestement voulu une intervention de cette amplitude. Dans une large mesure, les cours en tenaient déjà compte après les belles performances des derniers jours.
Au lendemain de la pandémie, l’inflation s’est lancée dans une ascension débridée. Pour museler ces augmentations des prix, la Fed a relevé énergiquement les taux. Initialement, on s’attendait à ce que cela freine l’économie, engendrant des pertes d’emplois et éventuellement une récession.
Mais rien de tout cela ne s’est produit. La récession nous a jusqu’ici été épargnée, même si l’inflation est retombée de plus de 9% à la mi-2022 à 2,5% actuellement. Les entreprises ont continué à recruter et le taux de chômage affiche toujours un niveau historiquement bas, même après sa récente remontée à 4,2%.
En abaissant les taux, la Fed espère consolider cette situation. Divers signaux indiquent en effet que le marché de l’emploi s’essouffle: les recrutements se font moins nombreux, la croissance salariale ralentit et les demandeurs d’emploi mettent plus de temps à trouver du travail, devant aussi plus souvent se contenter d’un ou plusieurs emplois à temps partiel alors qu’ils sont en réalité à la recherche d’un emploi à temps plein.
L’objectif des abaissements des taux est d’enrayer ces tendances en permettant aux entreprises et aux ménages d’emprunter à moindre coût pour pouvoir dépenser davantage, de manière à stimuler l’économie.
Reste à présent à voir si la Fed parviendra à trouver pour ses abaissements des taux le rythme qui permettra à l’économie américaine de réussir son atterrissage en douceur. Vous savez, ce concept mythique qui consiste à endiguer l’inflation sans que l’économie ne s’effondre et que le marché de l’emploi n’implose? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre: c’est autant une question de chance que de compétence…
Chiffres clés du 18/9/2024 |
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Index | Clôture | +/- | Depuis début 2024 |
Belgique: Bel-20 | 4224,97 | -0,35% | 13,95% |
Europe: Stoxx Europe 600 | 514,59 | -0,50% | 7,43% |
USA: S&P500 | 5618,26 | -0,29% | 17,79% |
Japon: Nikkei | 36380,17 | 0,49% | 8,71% |
Chine: Shangai Composite | 2717,28 | 0,49% | -8,66% |
Hongkong: Hang Seng | 17660,02 | 0,00% | 3,59% |
Euro/dollar | 1,11 | -0,06% | 0,65% |
Brent pétrole | 73,63 | 0,22% | -5,23% |
Or | 2571,30 | -0,16% | 24,49% |
Taux belge à 10 ans | 2,79 | ||
Taux allemand à 10 ans | 2,19 | ||
Taux américain à 10 ans | 3,71 |
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