Lorsque l’économie américaine se retrouve en difficulté, cela se manifeste généralement rapidement sur le marché de l’emploi de Las Vegas et de tout l’Etat du Nevada. En ce sens, l’évolution de l’économie y joue un rôle de baromètre pour le reste des Etats-Unis.
L’économie du Nevada – surnommé "Silver State" en référence à la Ruée vers l’Argent du 19e siècle – repose pour la plus grande part sur la consommation. Pas seulement sur les jeux de hasard, mais aussi sur tous les autres services qui gravitent autour, comme l’Horeca, le tourisme et les transports. Il en résulte un marché de l’emploi dynamique, sur lequel les hauts et les bas de l’économie se répercutent rapidement.
A présent que la Federal Reserve s’apprête à procéder cette semaine à un premier abaissement historique des taux d’intérêt, nous ne pouvons que nous réjouir que les entrepreneurs, les leaders syndicaux et les économistes du Nevada relèvent peu de problèmes sur le marché de l’emploi.
Au contraire: ils voient se multiplier les signes indiquant que l’économie est parvenue à se défaire de l’inflation élevée sans sombrer dans une récession susceptible d’affecter l’emploi. Traduction: l’économie s’apprête à négocier un atterrissage en douceur. La Fed sera heureuse de l’apprendre, surtout si ce schéma se reproduit ailleurs aux Etats-Unis.
Et tout cela dans l’un des "swing states", ces fameux Etats pivots susceptibles de jouer un rôle crucial à l’approche du 5 novembre. A n’en pas douter, l’économie constituera cette fois un aspect important pour l’issue des présidentielles.
Presque dans la dernière ligne droite, les sondages révèlent une lutte serrée entre Kamala Harris et Donald Trump. Kamala Harris bénéficierait d’une légère avance dans la plupart des "swing states", mais cela ne veut encore rien dire.
Pour les investisseurs, il s’agit à présent surtout d’envisager l’avenir à long terme sans trop se focaliser sur les joutes politiques des semaines à venir. Dans une perspective historique, les marchés ont prospéré tant sous des présidents républicains que sous des présidents démocrates, se laissant davantage dicter leur comportement par des facteurs économiques que par les changements politiques.
Selon toute vraisemblance, les Etats-Unis vont à nouveau se retrouver avec un gouvernement divisé, c’est-à-dire dans une situation où un parti contrôle la Maison Blanche et l’autre le Congrès. En règle générale, il s’agit d’un scénario que les marchés affectionnent parce qu’il rend les réformes légales majeures moins probables. En contrepartie, cette situation peut conduire à une impasse politique, notamment sur la question du rehaussement du plafond de la dette.
Bien que la tendance générale qui anime Wall Street dépende des fondamentaux économiques, l’issue des élections pourrait influencer considérablement certains secteurs comme l’énergie et l’industrie pharmaceutique.
Les investisseurs ont cependant toujours tout intérêt à orienter leur stratégie sur le long terme. En général, les marchés financiers font en effet preuve de résilience et parviennent à prospérer dans plusieurs scénarios politiques, en dépit de la volatilité à court terme.
Chiffres clés du 16/9/2024 |
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Index | Clôture | +/- | Depuis début 2024 |
Belgique: Bel-20 | 4244,62 | -0,01% | 14,48% |
Europe: Stoxx Europe 600 | 515,11 | -0,16% | 7,53% |
USA: S&P500 | 5633,09 | 0,13% | 18,10% |
Japon: Nikkei | 36581,76 | 0,00% | 9,32% |
Chine: Shangai Composite | 2704,09 | 0,00% | -9,10% |
Hongkong: Hang Seng | 17422,12 | 0,31% | 2,20% |
Euro/dollar | 1,11 | 0,32% | 0,70% |
Brent pétrole | 72,62 | 0,23% | -6,53% |
Or | 2581,20 | 0,26% | 24,97% |
Taux belge à 10 ans | 2,71 | ||
Taux allemand à 10 ans | 2,12 | ||
Taux américain à 10 ans | 3,62 |
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