Les motifs du recul accusé par les marchés des actions outre-Atlantique étaient d’ordre géopolitique. Il semble en effet malheureusement que les tensions montent à nouveau au Moyen-Orient, et cela fait grimper le prix du pétrole. Israël a adopté un ton musclé à l’adresse de l’Iran, ravivant ainsi la crainte d’un conflit direct entre les deux grandes puissances.
Sans parler de toute la souffrance humaine qu’un tel conflit engendrerait, il aurait aussi pour effet de déstabiliser encore davantage la région et de faire encore augmenter le prix du pétrole. Dans la perspective des élections, les Etats-Unis et tout particulièrement l’administration Biden s’efforcent depuis des mois d’éviter que la situation ne dégénère.
Hier, l’Amérique a augmenté la pression sur son allié israélien en insistant sur le fait que l’aide qu’elle lui accordera dépendra de la manière dont Israël gère le conflit dans la bande de Gaza. Encore qu’il faille encore voir dans quelle mesure elle joindra effectivement le geste à la parole.
Certes, il reste un espoir que la situation se désamorce au lieu d’empirer. En tout cas, tout cela ne fait que confirmer que d’un point de vue géopolitique, nous vivons dans un monde particulièrement complexe et dangereux.
Dans un tel contexte, il n’est pas vraiment illogique que certains investisseurs se mettent à sécuriser une partie des gains substantiels qu’ils ont engrangés ces derniers mois, en particulier dans le complexe technologique. Pour l’instant, on peut y voir un accès d’aversion au risque en miniature, mais on ne saurait exclure qu’il s’agisse en réalité de l’amorce d’une correction un peu plus large, plus profonde et plus prolongée.
Il est important de comprendre que le repli a été provoqué par l’agitation géopolitique. Les actifs plus risqués comme les actions ont été la cible d’une vague de ventes et les investisseurs se sont mis en quête de la sécurité des emprunts d’Etat américains. Autrement dit, les taux d’intérêt sont repartis à la baisse. Il s’agit là d’une autre logique que celle dans laquelle les taux d’intérêt augmentent et mettent ainsi les marchés des actions sous pression. Dans ce dernier cas, les actions et les obligations chutent de concert. Ici, les investisseurs vendent des actions et achètent des obligations. Un accès d’aversion au risque en miniature, donc.
Aujourd’hui, nous guetterons surtout le rapport américain sur l’emploi. Il se peut que celui-ci reporte l’attention sur les taux d’intérêt et relègue les facteurs géopolitiques à l’arrière-plan. Ensuite, nous pourrons progressivement nous préparer à la saison des résultats qui approche à grands pas. Mais quoi qu’il en soit, nous ne pouvons-nous défaire de l’impression que la volatilité pourrait reprendre de plus belle dans les semaines et les mois à venir…
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Chiffres clés du 4/4/2024 |
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Index | Clôture | +/- | Depuis début 2024 |
Belgique: Bel-20 | 3872,45 | 0,42% | 4,44% |
Europe: Stoxx Europe 600 | 510,84 | 0,16% | 6,64% |
USA: S&P500 | 5147,21 | -1,23% | 7,91% |
Japon: Nikkei | 39773,14 | 0,81% | 18,85% |
Chine: Shangai Composite | 3069,30 | 0,00% | 3,17% |
Hongkong: Hang Seng | 16725,10 | 0,00% | -1,89% |
Euro/dollar | 1,09 | 0,42% | -1,62% |
Brent pétrole | 89,23 | -0,61% | 14,85% |
Or | 2292,47 | 0,42% | 10,99% |
Taux belge à 10 ans | 2,93 | ||
Taux allemand à 10 ans | 2,36 | ||
Taux américain à 10 ans | 4,30 |
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