Un chemin vers la paix?

Un chemin trop long

L’annonce de l’entretien téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine a fait naître l’espoir d’une trêve imminente, mais Vladimir Poutine se borne pour l’instant à s’engager à un cessez-le-feu de 30 jours limité aux infrastructures énergétiques. Bien qu’il ne s’agisse clairement pas du résultat espéré, les négociations se poursuivent et Donald Trump a indiqué que des progrès avaient été enregistrés.

Un compromis inévitable – du moins espérons-le…

Indépendamment de la question de savoir qui a raison dans ce conflit et de l’aspect de l’équité d’un éventuel compromis, il faut espérer que l’on parviendra à un moment donné à arrêter le bain de sang. Car on sent bien qu’un compromis obligera presque inévitablement l’Ukraine à céder une partie de son territoire à la Russie, et peut-être aussi une partie de ses minéraux critiques aux Etats-Unis.

Les efforts de guerre commencent à peser très lourd pour l’Ukraine, et sans l’appui des Etats-Unis, il lui sera pour ainsi dire impossible de repousser les Russes de son territoire. Cela dit, la guerre commence aussi à coûter cher à la Russie, que ce soit en termes de capitaux ou de vies humaines, et ce sans qu’elle ne parvienne à enregistrer des avancées notables.

A défaut d’une autre solution, il s’agira donc – aussi paradoxal et ironique que cela puisse paraître – de trouver un moyen qui permettrait à chacune des parties de mettre un terme au conflit sans perdre la face et en ayant l’impression d’avoir obtenu ce qu’elle voulait. Autrement dit, il va falloir négocier et essayer de trouver un compromis, et les deux parties semblent suffisamment sous pression que pour y être disposées.

Reste à voir – et c’est important – quel sera le rôle de l’Europe dans ce processus, car pour l’instant, ce sont surtout les Etats-Unis et la Russie qui dominent la scène. Et cela rend le timing encore plus difficile à déterminer…

Peut-être une bonne surprise

S’il est vrai qu’un cessez-le-feu, suivi de préférence d’une paix négociée, permettrait de mettre un terme aux effroyables souffrances humaines engendrées par ce conflit, chaque pas franchi dans cette direction est aussi susceptible d’initier un rallye sur les marchés des actions (européens).

On pourrait donc se demander si un compromis ferait baisser la pression qui pèse sur l’Europe pour s’unifier et mettre en place une politique de sécurité commune. Pour notre part, nous sommes d’avis que la méfiance à l’égard de la Russie et la conviction que le Vieux continent ne peut plus compter sur les Etats-Unis pour garantir sa sécurité feront en sorte que lorsque les armes se tairont, les efforts d’unification ne cesseront pas pour autant.

Au contraire. Le processus que l’Europe traversera dans les années à venir pour renforcer ses infrastructures, son industrie et sa défense vient à peine de commencer. Du point de vue économique, la fin de la guerre en Ukraine n’aurait que des avantages, car elle n’impliquera pas une réduction des dépenses, loin de là. Espérons donc que la raison triomphera dans les semaines qui viennent…

Source: Refinitiv Datastream


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