États-Unis et Chine: que disent les PMI?

Le thermomètre de l’économie

Les indices de confiance des directeurs d’achat, plus communément appelés PMI pour "Purchasing Managers' Index", sont véritablement le thermomètre de l’économie. Ils évaluent la bonne santé de l’industrie sur la base de facteurs comme les nouvelles commandes, les niveaux des stocks, la production, les livraisons des fournisseurs et l’emploi. Le même indice existe d’ailleurs pour le secteur des services.

Un résultat supérieur à 50 points est un signe de croissance, tandis qu’un niveau inférieur à ce seuil indique une contraction. Pour les investisseurs, il s’agit donc d’un instrument pratique pour déterminer, sans devoir être un expert pour autant, si l’économie s’épanouit ou au contraire se refroidit.

Des chiffres sains en Chine

Commençons par la Chine, où le Caixin China General Manufacturing PMI a progressé en février jusqu’à atteindre 50,8 points et dépasser largement les attentes. Pour les autorités chinoises, il s’agit d’une bonne nouvelle puisque cette évolution prouve que leurs incitants ont l’effet escompté. De toute évidence, l’économie chinoise en perte de vitesse avait bien besoin d’un petit remontant.

Quant à savoir si cet optimisme est fait pour durer, disons que cela dépendra dans une large mesure du déroulement de la guerre commerciale dont Donald Trump a entretemps tiré les premières salves. Á partir d’aujourd’hui, une surtaxe de 10% viendra s’ajouter aux droits d’importation de 10% décrétés il y a un mois. Cela dit, on est encore bien loin des 60% annoncés durant sa campagne électorale.

Selon des dépêches relayées par la presse chinoise, la Chine préparerait des mesures de représailles qui toucheront surtout l’agriculture américaine. Certes, il subsiste un espoir que les parties parviennent à un accord, mais cela devient de moins en moins probable.

Chaud et froid aux États-Unis

Aux États-Unis, l’ISM Manufacturing Index est comme prévu resté positif en février, même si les 50,3 points rapportés constituent un recul par rapport aux 50,9 points de janvier. Les entreprises américaines étant fortement tributaires des importations de matières premières, l’avalanche de taxes douanières est également une source d’inquiétude pour ce pan de l’économie. Le Mexique, le Canada, la Chine… tous vont à partir d’aujourd’hui subir l’assaut des surtaxes. Sans compter que les taxes sur l’acier et l’aluminium doivent encore venir…

Wall Street profondément dans le rouge, l’Europe dans le vert

L’industrie américaine vient à peine de se mettre à remonter la pente après une longue période de contraction due aux relèvements des taux agressifs entrepris par la Fed en 2022 et 2023 pour juguler l’inflation. Mais déjà, les investisseurs redoutent que l’avalanche de taxes douanières ne provoque une nouvelle envolée des prix.

Combinée à des statistiques industrielles en berne, l’annonce selon laquelle les droits de douane contre le Mexique et le Canada entreront définitivement en vigueur aujourd’hui a plongé Wall Street profondément dans le rouge.

Á l’inverse, les marchés des actions européens ont clôturé la session d’hier à des niveaux record. Le secteur de la défense, en particulier, a allègrement profité des intentions des gouvernements européens d’augmenter fortement les dépenses militaires.