Sommaire
- La Fed fait miroiter deux baisses des taux additionnelles.
- Quand Donald Trump va-t-il changer donc son fusil d’épaule?
- Les questions au sujet des "Magnificent Seven" restent ouvertes.
Presque rien
Comme on s’y attendait, hier, la banque centrale américaine a laissé sa politique monétaire inchangée. Elle a donc maintenu sa fourchette actuelle de 4,25-4,50% pour le taux directeur. En revanche, dans son commentaire, elle a reconnu ce qui est désormais une évidence pour tout le monde: l’économie américaine présente des signes de ralentissement et la baisse de l’inflation est plutôt incertaine.
Pour cette année, elle avance une inflation de 2,7%, un niveau, somme toute, à peine inférieur aux 2,8% publiés la semaine dernière. Quant à la croissance économique américaine, elle devrait, selon la Fed, retomber à 1,7% cette année. Venant des Etats-Unis, ce n’est vraiment pas grand-chose…
Encore deux baisses de taux
Jerome Powell a indiqué que, cette année, son institution procéderait encore à deux baisses des taux afin de soutenir l’économie. C’est moins que ce que la plupart des investisseurs espéraient jusqu’ici mais le message a tout de même été bien accueilli. Les investisseurs trouvent apparemment rassurant que le président de la Fed en arrive à peu près à la même conclusion qu’eux.
Cependant, pour des raisons compréhensibles, Jerome Powell se refuse à faire allusion à la politique du nouveau président. Mais le marché voit clair : si, aujourd’hui, la croissance américaine a des ratés, c’est bien à cause de la valse des taxes douanières et de la purge particulièrement radicale de l’administration fédérale.
Les taxes douanières en passe d’atteindre leur niveau le plus élevé des 90 dernières années?
Depuis la correction de début mars, la bourse américaine fluctue tantôt à la hausse, tantôt à la baisse. Toute la question est de savoir ce qui pourrait la faire grimper à nouveau. Aujourd’hui, l’inquiétude provient surtout de l’augmentation des taxes douanières américaines et des mesures de rétorsion des pays touchés.
Cette année, les droits d’importation moyens appliqués par les Etats-Unis sont déjà passés de 2,3% à 8,5%. L’agence de notation Fitch estime que ce niveau devrait encore augmenter de 15% pour l’Europe, le Canada et le Mexique, et de 35% pour la Chine. Et, dans l’entourage du président, il est même souvent question de pourcentages plus élevés encore.
Mais imaginons qu’après toutes les menaces – tantôt atténuées, tantôt renforcées–, la prévision de Fitch se vérifie finalement plus ou moins: le tarif moyen appliqué s’en trouverait alors porté à 18%, du jamais vu en 90 ans…
En attendant une métamorphose
L’idée à elle seule engendre une incertitude énorme. Cependant, même si le président ne peut plus être réélu, il ne veut sans doute pas perdre sa popularité. Et on sait qu’il n’hésiterait pas non plus à changer son fusil d’épaule. Il n’est donc pas exclu que surgisse, soudain, des brumes des rebondissements sans fin, un président qui aurait totalement changé de cap, prétendant qu’il en avait toujours eu l’intention…
Toute l’histoire
La correction actuelle est majoritairement due à des raisons politiques. Et, comme cette politique est susceptible de changer du jour au lendemain, nous n’avons aucune raison de désespérer au sujet de nos actions américaines. Encore qu’il convienne d’ajouter que toute l’histoire ne se résume pas à cela. L’actuelle correction est aussi due aux doutes grandissants quant aux valorisations des fameuses "Magnificent Seven", ces entreprises qui monopolisent, depuis presque deux ans, tout l’engouement pour l’intelligence artificielle.
Jensen Huang, le CEO de Nvidia, a beau avoir présenté, en grande pompe, sa nouvelle génération de semi-conducteurs devant un stade plein à craquer, la bourse, elle, ne s’est pas vraiment montrée impressionnée.
Ce manque d’enthousiasme peut en partie être attribué aux taxes douanières de Donald Trump. Car, en plus de risquer de miner le pouvoir d’achat de Joe Sixpack, l’Américain moyen, celles-ci augmentent aussi sensiblement le coût de la construction de nouveaux centres de données. Or, ces centres sont les moteurs de la révolution de l’IA…
Chiffres clés du 19/3/2025
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4499,43 |
-0,02% |
5,51% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
555,37 |
0,19% |
9,41% |
USA: S&P 500 |
5675,29 |
1,08% |
-3,51% |
Japon: Nikkei |
37751,88 |
-0,25% |
-5,37% |
Chine: Shangai Composite |
3426,43 |
-0,10% |
2,23% |
Hongkong: Hang Seng |
24771,14 |
0,12% |
23,49% |
Euro/dollar |
1,09 |
-0,46% |
5,04% |
Brent pétrole |
71,29 |
-0,24% |
-4,62% |
Or |
3034,63 |
0,05% |
15,59% |
Taux belge à 10 ans |
3,35 |
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Taux allemand à 10 ans |
2,80 |
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Taux américain à 10 ans |
4,25 |
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Source: Refinitiv Datastream