La nomination de RFK Jr. fait déferler une onde de choc sur le secteur pharmaceutique

Plus d’influence que prévu

S’il était de notoriété publique que RFK Jr. jouerait un rôle dans le domaine de la santé publique aux Etats-Unis, sa nomination à ce poste a tout de même fait l’effet d’une surprise. Peu de temps avant les élections, les médias avaient en effet suggéré qu’il pourrait se voir confier à la Maison Blanche un rôle dans le cadre de la ‘surveillance’ de différentes instances en charge de la santé.

Au lieu d’être investi d’une compétence de ‘surveillance’, RFK Jr. a donc été nommé à un poste beaucoup plus influent qui lui confère un impact significatif sur le secteur américain des soins de santé. Ainsi placé à la tête du département de la santé et des services sociaux ("Health and Human Services", HHS), il pourrait avoir désormais le plus voix au chapitre dans le domaine de la santé publique et exercer son influence sur les instances fédérales en charge de la santé.

Scepticisme à l’égard de la science établie

Kennedy est connu pour son scepticisme à l’égard de la science de la santé établie, ainsi que pour ses critiques à l’encontre de l’industrie pharmaceutique et du système de santé américain. Il s’est notamment exprimé dans des termes très critiques au sujet des vaccins (susceptibles selon lui de provoquer l’autisme chez l’enfant), des traitements contre l’obésité et de l’ajout de fluor dans l’eau courante. Des points de vue qui ont précipité le secteur dans une profonde incertitude, mettant ces derniers jours sous pression les actions des développeurs de vaccins tant américains qu’européens ainsi que des producteurs de médicaments contre l’obésité.

Une nomination qui doit encore être approuvée par le Sénat

A noter cependant que Kennedy a été nommé à ce poste par Donald Trump, mais que cette nomination doit encore être confirmée par le Sénat, une formalité qui n’aura probablement rien d’une évidence vu les idées controversées du personnage. 
Pour être confirmée, la nomination de RFK Jr. au poste de ministre de la santé devra d’abord être soumise à la commission des finances du Sénat. En dépit de la majorité que les Républicains y détiendront, il suffirait de quelques opposants dans leurs rangs pour rejeter cette nomination si les Démocrates, comme on s’y attend, y font obstacle à l’unanimité. Le manque d’enthousiasme de certains Républicains siégeant au sein de cette commission au sujet de la nomination de RFK Jr. laisse à penser que les jeux ne sont pas encore faits. 
Ce processus sera initié en janvier prochain.

Réaction des marchés

Aussi longtemps que l’incertitude persistera au sujet de l’approbation de la nomination de RFK Jr. par le Sénat et de la manière dont ses idées se matérialiseront en lignes politiques concrètes, nous pouvons donc nous attendre à une grande volatilité dans le secteur, notamment pour les producteurs de vaccins et de médicaments prescrits pour la perte de poids. 
Outre le secteur pharmaceutique, sa politique pourrait également impacter l’industrie agroalimentaire. A travers sa promesse de "rendre à l’Amérique sa santé", il insiste pour interdire les pesticides et les organismes génétiquement modifiés, limiter la présence d’additifs et de produits chimiques dans les produits alimentaires et réduire la consommation d’aliments malsains et transformés. D’un point de vue politique, ces mesures pourraient cependant se révéler difficiles à faire passer dès lors qu’un renforcement de la régulation dans ce domaine pourrait engendrer une hausse des prix de l’alimentation, ce qui ajouterait encore aux effets inflationnistes de nombre des mesures annoncées par Donald Trump.