La première salve de Donald Trump

Le dollar accuse le coup

Finalement, c’est ce que Trump n’a pas (encore) dit qui a eu le plus d’impact. En effet, jusqu’ici, il est resté très vague au sujet de la mise en œuvre des taxes douanières et s’est borné à annoncer la création d’une nouvelle agence chargée de collecter les taxes douanières et autres taxes auprès des pays étrangers.

Le dollar a réagi en chutant par rapport à l’euro et au yuan. Nous verrons, dans les semaines à venir, s’il s’agit d’un rallye de soulagement ou de plus que cela. En effet, ces derniers mois, en anticipation de l’arrivée du nouveau président, le billet vert avait vigoureusement grimpé par rapport à la plupart des autres devises.

Drill, baby, drill

A court terme, le secteur américain de l’énergie semble devoir profiter le plus des nouvelles mesures. Et, par énergie, nous entendons évidemment le pétrole et le gaz. Les entreprises pourront forer pour ainsi dire sans limites, tandis que toutes les mesures de soutien en faveur des énergies renouvelables disparaîtront.

Les entreprises minières auront le champ libre, elles aussi, autorisées désormais à extraire des métaux et d’autres matières premières pour ainsi dire partout, y compris dans des zones naturelles étendues qui ont été ouvertes en mer comme sur la terre ferme.

Chien qui aboie ne mord pas?

Quoi qu’il en soit, l’incertitude reste jusqu’ici le maître mot. Tous les investisseurs guettent les réponses à des questions comme: les menaces d’augmentation des taxes douanières seront-elles vraiment mises à exécution, ou s’agit-il surtout d’une tactique de négociation?

Les observateurs sont nombreux à espérer que le marché accueillera avec modération les premières annonces et actions du nouveau président, partant du principe que chien qui aboie ne mord pas. Quoi qu’il en soit, nous saurons, dans les prochains jours, si cet adage se vérifiera …

Inflation: la grande inconnue

Cependant, on ne saurait exclure que les taxes douanières projetées par Donald Trump puissent raviver les craintes inflationnistes. Ces dernières semaines, cette perspective et celle des déportations massives ont fait pression sur les cours des actions et des obligations et ce phénomène pourrait persister.

Moins de règles, plus de bénéfices

L’assouplissement envisagé de la réglementation a donné des ailes aux actions des banques américaines. En marge de la publication d’excellents résultats, les CEO de ces géants de la finance ont déjà fait savoir que la politique du nouveau gouvernement américain pourrait être propice aux banques et aux entreprises.

Outre une dérégulation, les marchés s’attendent aussi à un allègement de la taxation des entreprises. Et, évidemment, ils ne demandent pas mieux… Reste à voir si les premières mesures de Donald Trump parviendront à donner un second souffle au rallye boursier qui s’était amorcé au lendemain de sa victoire électorale. Car le rebond du S&P 500 qui a suivi le 5 novembre est retombé à 2,7%. En cause, une vague de ventes, en janvier, sous l’effet… de la crainte de l’inflation.

Une chose est sûre: vu les montagnes russes qui nous attendent, l’investisseur a intérêt à avoir le cœur bien accroché…