Il se pourrait que cette circonspection de début de trimestre soit due au fait que les marchés des actions viennent d’enchaîner cinq mois particulièrement vigoureux, sans compter que les taux d’intérêt américains continuent à progresser petit à petit. Le taux américain à 10 ans a ainsi grimpé de 10 points de base après la remontée de l’ISM Manufacturing au-delà du seuil des 50 points. Pas de quoi pavoiser, donc, pour cet indicateur de l’industrie manufacturière, puisqu’il s’agit là vraiment du niveau minimum marquant la frontière entre contraction et expansion. Ce résultat traduisait une très légère expansion mais faisait suite à 18 mois de niveaux inférieurs à 50 points, de sorte que l’on peut en conclure que la croissance économique gagne en vigueur. Les "prices paid", une composante du rapport qui reflète l’inflation, révélaient également un léger regain de la pression de l’inflation, ce qui a fait grimper les taux d’intérêt.
Il convient toutefois de préciser qu’en ce moment, la progression des taux n’engendre pas de correction sur les marchés des actions, contrairement à l’année dernière où les marchés des actions ont payé le prix fort à chaque remontée des taux. Dans notre monde, les taux d’intérêt endossent le rôle de la gravité. Mais perchés à leurs niveaux records du moment, les indices des actions semblent y résister plutôt bien.
Néanmoins, le marché revoit progressivement ses attentes à la baisse en ce qui concerne les abaissements des taux. Il ne table désormais plus que sur 65 points de base au total, ce qui ne représente donc même plus trois abaissements de 25 points de base chacun, alors qu’il était encore question de six interventions de cette amplitude il n’y a pas si longtemps.
De même, le contexte géopolitique ne semble pas inquiéter les marchés outre mesure pour l’instant. Les offensives menées par Israël en Syrie font craindre une escalade du conflit et une implication de l’Iran, mais les conséquences se limitent jusqu’ici à une hausse du prix du pétrole et à un nouveau record du prix de l’or. Les marchés des actions, toujours sous l’influence de l’allégresse des taureaux, semblent rester épargnés.
Cette semaine, nous verrons encore défiler toute une série de statistiques économiques, avec mercredi un indice des prix à la consommation (CPI) crucial en Europe et vendredi le rapport américain sur l’emploi. Plusieurs figures de proue de la Fed prendront aussi tour à tour la parole pour exposer leur vision, avec en point d’orgue le discours de Jerome Powell mercredi. On peut donc dire que le deuxième trimestre démarre sur les chapeaux de roue…
Chiffres clés du 25/3/2024 au 29/3/2024 |
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Index | Clôture | +/- | Depuis début 2024 |
Belgique: Bel-20 | 3845,63 | 0,90% | 3,72% |
Europe: Stoxx Europe 600 | 512,67 | 0,55% | 7,02% |
USA: S&P500 | 5243,77 | 0,49% | 9,94% |
Japon: Nikkei | 39803,09 | -1,51% | 18,94% |
Chine: Shangai Composite | 3077,38 | 1,69% | 3,44% |
Hongkong: Hang Seng | 16541,42 | 0,41% | -2,97% |
Euro/dollar | 1,07 | -0,86% | -2,73% |
Brent pétrole | 87,42 | 0,62% | 12,52% |
Or | 2235,12 | 2,70% | 8,21% |
Taux belge à 10 ans | 2,90 | ||
Taux allemand à 10 ans | 2,29 | ||
Taux américain à 10 ans | 4,33 |
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