Le prix du métal jaune a atteint la semaine dernière un nouveau record en se hissant au-delà du seuil de 2300 dollars l’once. Cette prestation vigoureuse de l’or s’explique essentiellement par 2 facteurs entretemps bien connus.
Pour commencer, Jerome Powell a confirmé que la Federal Reserve abaissera très probablement les taux cette année en dépit de l’inflation persistante. Et comme chacun le sait, des taux d’intérêt plus faibles augmentent l’attrait de l’or par rapport aux actifs porteurs d’intérêts. Le deuxième élément qui profite à l’or se situe en Chine, où tant la banque centrale que les investisseurs individuels se ruent littéralement sur l’or à présent qu’ils se fient moins au marché des actions local et à l’immobilier.
Mais l’or n’est pas la seule matière première à battre des records. Le cuivre, le pétrole et l’argent, notamment, peuvent également se targuer de rendements substantiels, chacun pour des raisons qui lui sont propres. Le cuivre est considéré comme crucial pour la révolution écologique, principalement dans le cadre de l’électrification.
La montée des tensions au Moyen-Orient fait, quant à elle, pression sur l’offre de pétrole, dont les prix ont ainsi atteint leur niveau le plus élevé en 5 mois. L’argent, enfin, semble s’apprêter à franchir un seuil de résistance technique qui tenait bon depuis de longues années et à emboîter le pas à l’or.
Dernièrement, nous avons aussi vu s’envoler des matières premières alternatives comme le cacao et le café. Un cas exceptionnel est celui du cacao, la principale matière première utilisée dans la production de notre fierté nationale, le chocolat. Après des années de sous-investissement dans les cacaoyers, des récoltes difficiles en Afrique de l’Ouest occasionnées par des pluies extrêmes, le prix du cacao a triplé en l’espace d’un an.
Vendredi, le département du Travail des Etats-Unis a publié son rapport sur l’emploi mensuel. 303.000 emplois ont été créés en mars, alors que les économistes n’en attendaient que 214.000. Il faut y voir une nouvelle preuve de la vigueur de l’économie américaine, et aussi un élément qui, combiné à l’inflation persistante, pourrait convaincre la Federal Reserve de maintenir plus longtemps le taux directeur à un niveau élevé, et ce en dépit des propos tenus mercredi par Jerome Powell.
Les investisseurs ont donc semblé accuser le coup vendredi, mais les bourses américaines ont tout de même fini la session dans le vert. Quant à l’économie européenne, cela fait déjà un certain temps qu’elle ne tourne plus à plein régime. De plus, nous avons appris mercredi que l’inflation avait diminué plus que prévu dans la zone euro en mars et était retombée à 2,4%. Autant dire que dans la zone euro, plus rien ne semble s’opposer à un premier abaissement des taux en été…
Mercredi, nous découvrirons à nouveau des statistiques relatives à l’inflation américaine. Les économistes s’attendent à ce que l’augmentation de l’inflation de base (la composante qui exclut les prix de l’alimentation et de l’énergie) ralentisse à 3,7% en glissement annuel, venant de 3,8% le mois dernier. Jeudi se tiendra la réunion de la Banque centrale européenne, à l’issue de laquelle nous en saurons peut-être davantage quant au timing du premier abaissement des taux. En ce moment, les marchés tablent sur un premier abaissement de 25 points de base en juin.
Chiffres clés du 1/4/2024 au 5/4/2024 |
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Index | Clôture | +/- | Depuis début 2024 |
Belgique: Bel-20 | 3834,33 | -0,29% | 3,41% |
Europe: Stoxx Europe 600 | 506,55 | -1,19% | 5,75% |
USA: S&P500 | 5204,34 | -0,95% | 9,11% |
Japon: Nikkei | 38992,08 | -3,41% | 16,52% |
Chine: Shangai Composite | 3069,30 | 0,93% | 3,17% |
Hongkong: Hang Seng | 16723,92 | 1,10% | -1,90% |
Euro/dollar | 1,08 | 0,17% | -2,07% |
Brent pétrole | 91,55 | 4,72% | 17,84% |
Or | 2323,04 | 4,91% | 12,47% |
Taux belge à 10 ans | 2,98 | ||
Taux allemand à 10 ans | 2,40 | ||
Taux américain à 10 ans | 4,40 |
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