Sommaire
- Pour l’Europe, l’hydrogène est un maillon essentiel de la transition énergétique
- Il peut remplacer les carburants fossiles et servir à stocker l’électricité verte
- La production d’hydrogène reste trop polluante à l’heure actuelle
- L’Europe va encourager la production d’hydrogène vert pour en réduire le coût
- Ce nouvel écosystème offre des opportunités pour les investisseurs de long terme
Fin juillet, l'Europe a annoncé un plan de relance de 750 milliards d'euros, un plan très ambitieux qui accorde une grande importance aux investissements verts. Pas moins de 30% des dépenses doivent être consacrées à la transition climatique et énergétique. C’est évidemment en lien avec le Pacte vert qui doit permettre à l’Europe d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Pour atteindre cet objectif, les seules énergies renouvelables ne suffiront pas. Afin de parfaire la transition énergétique, l’Europe a annoncé un plan spécifique pour développer la filière de l’hydrogène. Elle estime les besoins entre 180 et 470 milliards d'euros à l’horizon 2050.
L’hydrogène permettrait de résoudre le problème d’intermittence des panneaux solaires ou des éoliennes.
L’hydrogène et la transition énergétique
Les débouchés de l’hydrogène sont nombreux. Toyota, Honda et Hyundai commercialisent déjà des véhicules fonctionnant avec une pile à combustible à hydrogène. Alstom a mis au point un train à hydrogène qui circule actuellement en Allemagne. Le navire Energy Observer fait le tour du monde grâce à l’hydrogène et aux énergies renouvelables.
Le débouché le plus prometteur est le stockage d’énergie. L’hydrogène permettrait de résoudre le problème d’intermittence des panneaux solaires ou des éoliennes. Le surplus d’énergie produit en journée serait converti en hydrogène. Il pourrait ainsi être stocké et utilisé plus tard.
L’hydrogène peut jouer un rôle prépondérant dans la transition énergétique et la réduction des émissions de CO2.
L'hydrogène vert est produit par électrolyse de l'eau et en utilisant uniquement de l’énergie renouvelable.Valérie De Gheldere
De l’hydrogène gris à l’hydrogène vert
L’hydrogène est abondant dans la nature, mais toujours combiné à d’autres molécules comme dans l’eau ou le méthane. Pour obtenir de l’hydrogène pur, il faut casser ces molécules, un procédé énergivore. Actuellement, plus de 95% de la production est réalisée à partir de combustibles fossiles. On parle donc d'hydrogène gris polluant.
L'hydrogène vert par opposition est produit par électrolyse de l'eau et en utilisant uniquement de l’énergie renouvelable. C’est ce processus beaucoup plus écologique que l’Europe veut développer. Les technologies existent comme l’illustre le projet d’usine de production d’hydrogène à partir d’énergie éolienne de Fluxys et Colruyt à Zeebrugge.
C’est tout un écosystème qui va se développer autour de l’hydrogène en s’appuyant sur des partenariats public-privé.Valérie De Gheldere
Baisse des coûts et opportunités
Le principal frein au développement de l’hydrogène vert est son coût. La bonne nouvelle et la raison pour laquelle l’Europe a décidé d’investir massivement, c’est qu’il devrait diminuer. Une baisse de 50% à 60% des coûts est attendue au cours de la prochaine décennie grâce aux économies d’échelle. Cela va transformer les transports et l'industrie, notamment les secteurs de la sidérurgie et de la chimie, principaux consommateurs d’hydrogène.
C’est tout un écosystème qui va se développer autour de l’hydrogène en s’appuyant sur des partenariats public-privé. Les opérateurs de réseaux de gaz et de services aux collectivités devraient en profiter. Pour l’investisseur de long terme, l’hydrogène constitue donc une thématique intéressante.
Retrouvez l’interview intégrale de Valérie De Gheldere sur Canal Z :