Sommaire
- Une création d’emploi supérieure aux attentes en septembre
- La résilience du consommateur américain
- Donald Trump progresse dans les sondages
- Augmentation de la dette publique
Cette hausse est étonnante car la diminution progressive de l’inflation et le cycle d’abaissements des taux de la Fed auraient plutôt dû contribuer à une baisse progressive des taux obligataires.
Le moment est donc venu de nous interroger sur les facteurs qui sont à la base de ce rebond inattendu des taux d’intérêt.
Une création d’emploi supérieure aux attentes en septembre
Le rapport américain sur l’emploi du mois de septembre a dépassé les attentes. Les 254.000 nouveaux emplois créés excédaient de loin les 140.000 unités avancées par le consensus, sans compter que le taux de chômage s’est révélé inférieur aux attentes.
Ces chiffres rouvrent le débat au sujet de l’économie américaine: se dirige-t-on finalement vers un atterrissage en douceur, ou plutôt vers une absence pure et simple d’atterrissage – un scénario où la croissance reste vigoureuse, mais où l’inflation risque de repartir à la hausse? Une question qui occupe quoi qu’il en soit les marchés, et qui explique en partie pourquoi les taux à long terme se sont remis à grimper…
La résilience du consommateur américain
La deuxième raison de cette progression réside dans le fait que la confiance des consommateurs est toujours intacte aux Etats-Unis. C’est ce que nous apprennent les chiffres publiés mardi, selon lesquels l’indice de confiance a signé en octobre sa plus forte progression depuis mars 2021.
Les consommateurs américains se montrent généralement optimistes au sujet de la conjoncture économique actuelle et future. Pour la première fois depuis juillet 2023, les Américains font preuve d’un "optimisme prudent" au sujet de la disponibilité future d’emplois.
Donald Trump progresse dans les sondages
Troisièmement, les marchés tiennent de plus en plus compte de l’éventualité que Donald Trump décroche un nouveau mandat et que les Républicains réalisent un "clean sweep", c’est-à-dire délivrent à la fois le président et obtiennent la majorité au sein de la Chambre des représentants.
Or, la politique de Trump est plus inflationniste que celle de sa rivale Kamala Harris – par exemple du fait de son intention d’augmenter les taxes douanières et de réduire les impôts –, et l’accroissement des déficits budgétaires et de la dette publique est susceptible de faire grimper encore davantage les taux obligataires.
Augmentation de la dette publique
La dette publique américaine s’élève actuellement à environ 35,8 billions de dollars, autrement dit bien plus que les 19,6 billions de dollars qu’elle représentait au début du mandat de Donald Trump à la fin 2016 et que les 27 billions de dollars qu’elle affichait à la fin 2020 à la veille de la présidence de Joe Biden. Les emprunts d’Etat étant aux Etats-Unis un moyen de financer les programmes des autorités, la hausse persistante des rendements peut être considérée comme le reflet de la crainte des investisseurs au sujet des effets à long terme de la dette publique grandissante.
Bien que la remontée des taux américains puisse offrir des opportunités aux investisseurs obligataires, elle pourrait donc aussi être une expression de l’aggravation du risque aux Etats-Unis.
A présent que nous venons d’entamer la dernière ligne droite en direction des élections du 5 novembre, nous pouvons nous attendre à ce que la volatilité des marchés reste plutôt marquée. L’histoire est en effet là pour nous rappeler qu’il ne sert pas à grand-chose, pour l’investisseur, de se positionner en fonction des attentes politiques. Lorsque Donald Trump a remporté les élections en 2016, certains investisseurs ont vendu toutes leurs actions parce qu’ils étaient convaincus que le marché allait baisser. Mais au lieu de cela, le marché a progressé de 13,8% par an durant son mandat. Quant aux Républicains qui ont fait de même après la victoire de Joe Biden en 2020, ils sont passés à côté de gains d’en moyenne 11,9% par an…
Chiffres clés du 29/10/2024
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2024 |
Belgique: Bel-20 |
4284,44 |
-0,40% |
15,55% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
517,99 |
-0,57% |
8,13% |
USA: S&P500 |
5832,92 |
0,16% |
22,29% |
Japon: Nikkei |
38903,68 |
0,77% |
16,25% |
Chine: Shangai Composite |
3286,41 |
-1,08% |
10,47% |
Hongkong: Hang Seng |
20701,14 |
0,49% |
21,43% |
Euro/dollar |
1,08 |
-0,18% |
-2,25% |
Brent pétrole |
71,02 |
-1,39% |
-8,59% |
Or |
2767,50 |
0,89% |
33,99% |
Taux belge à 10 ans |
2,93 |
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Taux allemand à 10 ans |
2,33 |
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Taux américain à 10 ans |
4,27 |
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Source: Refinitiv Datastream