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La Chine et les marchés des matières premières: en hausse et en proie à une volatilité croissante
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15 OCT

La Chine et les marchés des matières premières: en hausse et en proie à une volatilité croissante

15-10-2024
Philippe Gijsels – Chief Strategy Officer
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Rédigé le 15-10-2024 09:51
Publié le 15-10-2024 09:51
Les matières premières n’en sont qu’au début d’un marché haussier structurel.
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Sommaire

  • La demande est abondante, l’offre est insuffisante
  • Le cycle économique joue – ou jouait – jusqu’ici les trouble-fêtes
  • Les incitants peuvent renverser la vapeur
  • La volatilité est appelée à persister
Le ralentissement de l’économie mondiale et la faiblesse de l’économie chinoise ont mis des bâtons dans les roues ces derniers mois, mais les incitants chinois pourraient à présent stimuler à nouveau la demande. Jusqu’à ce que les déficits fassent dans les années à venir s’envoler les prix de bon nombre des matériaux servant à la fabrication de batteries.

Un marché haussier structurel s’initie pour les matières premières

Les prix des matières premières sont déterminés par la loi de l’offre et de la demande. Au pays des matières premières, on dit parfois que le remède à la hausse des prix est une hausse des prix, tandis que le remède à la baisse des prix est une baisse des prix. Autrement dit: lorsque les prix sont élevés, il se peut que la demande se contracte quelque peu, mais les producteurs mettent alors tout en œuvre pour augmenter l’offre, ce qui fait automatiquement baisser à nouveau les prix. Et lorsque les prix sont bas, c’est l’inverse qui se produit. Les producteurs réduisent alors leur production pour que les prix puissent remonter. Du moins, telle est la théorie.

Car chacun sait que dans un monde où il faut entre 10 et 15 ans pour lancer une nouvelle mine, il n’est pas si simple d’augmenter rapidement l’offre lorsque les prix sont (trop) élevés. Pour cette raison, il est très probable que si la demande de matériaux pour batteries explose dans les années à venir – ce qui est tout de même la prévision avancée par le consensus –, l’offre ne parviendra que très lentement à suivre. Cela conduira pour les matières premières à ce qui pourrait bien devenir le plus spectaculaire marché haussier de l’histoire, et cela finira par obliger l’industrie à recycler davantage – ce dont personne ne se plaindra.

Mais alors pourquoi une baisse des prix ?

Cependant, le scénario que nous venons de décrire n’est pas celui que nous avons vu se dérouler sur les marchés des matières premières ces derniers mois. Le ralentissement de la croissance de l’économie mondiale et surtout la faiblesse de l’économie chinoise ont fait fortement chuter la demande de nombreuses matières premières – dont le cuivre – qui, outre la révolution électrique, alimentent aussi le secteur de la construction et l’industrie. Résultat : les prix se sont effondrés.

De quoi nous rappeler qu’il faut toujours distinguer le cycle à long terme du cycle à court terme. Cela dit, si ces deux cycles évoluent chacun résolument dans une direction opposée, il peut s’en dégager une opportunité. Car si nous partons du principe que les prix de nombre de matières premières afficheront d’ici quelques années – ou même d’ici quelques mois – des niveaux beaucoup plus élevés, alors que le cycle à court terme fait temporairement chuter ces matières premières, la manière de profiter de cette combinaison de facteurs saute aux yeux.

Et c’est là que les incitants interviennent…

Le catalyseur pour les mois à venir n’est pas tant le déficit à long terme qui touchera presque inévitablement nombre de matières premières, mais plutôt l’accroissement de la demande. Tant la Fed que la Banque centrale européenne ont dans l’intervalle initié leur cycle d’abaissements des taux, ce qui devrait relancer l’économie mondiale d’ici 6 à 12 mois. Sans compter que les incitants à la fois monétaires et fiscaux dont la Chine inonde l’économie et les marchés sont plus impressionnants encore, et que la Chine est et reste un mastodonte pour le complexe des matières premières.

Pour l’instant, les marchés ne sont pas encore convaincus que les incitants proposés jusqu’ici seront suffisants. Mais les décideurs politiques chinois sont connus pour leur tendance à prendre quelques mesures, puis à les évaluer et à ensuite en remettre quelques couches au besoin. Cela prendra donc peut-être encore un peu de temps et le début du parcours pourrait être un peu hésitant, mais le train des incitants se met lentement mais sûrement en mouvement.

Volatilité en perspective

Cela dit, il ne faut pas s’attendre à une ascension en ligne droite ou à une promenade de santé. Car si la Chine est sur le plan des matières premières un mastodonte, elle est aussi parfois – et même souvent – un éléphant dans un magasin de porcelaine. L’économie chinoise est toujours la principale source de (nouvelle) demande pour nombre de matières premières. Mais la Chine est aussi un producteur de terres rares dans lesquelles elle jouit parfois d’une position très dominante. Prenons l’évolution récente des prix de l’antimoine, un métal argenté et cassant qui est utilisé notamment dans les freins, mais aussi dans les munitions. Presque 50% de l’offre d’antimoine provient de Chine, et 25% du Tadzjikistan. Pékin a récemment réduit son offre, provoquant une envolée spectaculaire du prix de cette matière première.

Cependant, le mécanisme de la volatilité fonctionne également dans l’autre sens. La Chine accumule d’énormes réserves stratégiques de pétrole et de métaux et dispose dans de nombreux cas d’un stock qui lui suffira pour plusieurs années. Donc si le pays décide pendant quelques mois d’acheter moins d’une certaine matière première, voire de ne plus en acheter du tout, le prix de cette matière première s’effondrera temporairement.

Si nous additionnons tous ces éléments, nous pouvons nous attendre à n’être qu’à la veille d’un marché haussier impressionnant des matières premières. Mais en même temps, ce marché haussier risque d’être encore plus volatil qu’à l’accoutumée étant donné que la Chine a l’étoffe de provoquer des chocs violents tant du côté de la demande que du côté de l’offre. Un aspect dont non seulement les investisseurs, mais aussi les décideurs politiques occidentaux doivent tenir compte, ou du moins auquel ils devraient réfléchir…

Chiffres clés du 14/10/2024

Index Clôture +/- Depuis début 2024
Belgique: Bel-20 4310,53 0,64% 16,26%
Europe: Stoxx Europe 600 524,76 0,53% 9,55%
USA: S&P500 5859,85 0,77% 22,85%
Japon: Nikkei 39605,80 0,00% 18,35%
Chine: Shangai Composite 3284,32 2,07% 10,40%
Hongkong: Hang Seng 21092,87 -0,75% 23,73%
Euro/dollar 1,09 -0,26% -1,19%
Brent pétrole 77,57 -2,05% -0,15%
Or 2647,35 -0,38% 28,17%
Taux belge à 10 ans 2,88
Taux allemand à 10 ans 2,28
Taux américain à 10 ans 4,11
Source : Refinitiv Datastream

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