Sommaire
- Les taxes douanières de Donald Trump ne laissent pas beaucoup de traces
- L’inflation américaine est à nouveau en hausse
- Départ en trombe pour les bourses européennes
- L’Euro Stoxx 50 atteint son niveau le plus élevé en 25 ans
- Pourquoi ce mouvement de rattrapage soudain des bourses européennes ?
- Au programme de cette semaine : encore plus de résultats d’entreprises et d’événements géopolitiques
Les taxes douanières de Donald Trump ne laissent pas beaucoup de traces
Les nouvelles taxes douanières américaines de 25% sur l’aluminium et l’acier, qui touchent principalement le Mexique et le Canada, n’ont pas vraiment empêché les bourses de dormir. Quant à la menace de Trump d’imposer des droits de douane réciproques (c’est-à-dire aussi élevés que ceux que les autres pays appliquent à leurs importations de produits américains), elle pourrait peut-être encore offrir à l’Europe l’opportunité de revoir à la baisse certaines taxes douanières sur des produits américains (par exemple les 10% sur les voitures américaines) pour éviter que les Etats-Unis ne doivent augmenter leurs taux d’imposition à l’égard de l’Europe.
L’inflation américaine est à nouveau en hausse
L’inflation américaine rapportée pour le mois de janvier était plus élevée que prévu. L’inflation a grimpé de 2,9% à 3% et l’inflation de base de 3,2% à 3,3%, alors qu’un repli à 3,1% était attendu.
Après avoir laissé entrevoir une tendance baissière en 2023 et pendant la plus grande partie de 2024, jusqu’à atteindre un plancher de 2,4% en septembre, l’inflation augmente à nouveau depuis 4 mois. La semaine précédente avait déjà révélé une progression de l’inflation des salaires, jusqu’à plus de 4%. Autant dire que la Fed n’a pour l’instant aucune raison d’encore abaisser les taux…
Départ en trombe pour les bourses européennes
Le Stoxx Europe 600 a clôturé en hausse pour la huitième semaine consécutive (+1,8%). Il le doit principalement à la publication de résultats et de perspectives supérieurs aux attentes de la part des entreprises (notamment dans le secteur du luxe et dans l’industrie), ainsi qu’au soutien apporté par l’espoir de la fin de la guerre en Ukraine à présent que Donald Trump s’apprête à négocier avec Poutine et Zelensky. Dans l’intervalle, l’indice boursier paneuropéen a engrangé depuis le début de l’année des gains de +8,8%.
L’Euro Stoxx 50 atteint son niveau le plus élevé en 25 ans
Plus étroit, l’Euro Stoxx 50 (qui est composé des plus grosses capitalisations boursières de la zone euro) fait encore mieux en signant une progression de +12,2% depuis le début de l’année qui lui a permis d’enfin égaler son record d’il y a 25 ans. Plusieurs actions à succès ont contribué à cette évolution ces dernières années (Hermès, LVMH, ASML, SAP, Deutsche Telekom, Siemens, Schneider, Airbus, Air Liquide, EssilorLuxottica…), et la remontée amorcée l’année dernière par les valeurs bancaires y a ajouté une dimension supplémentaire. La semaine dernière, ce sont surtout les actions cycliques qui se sont mises à remonter la pente, en particulier dans la construction automobile, l’industrie et le secteur chimique.
Le S&P 500 a également signé la semaine dernière une progression méritoire de 1,5%, mais reste tout de même un peu à la traîne avec ses gains de 4% depuis le début de l’année. Cela dit, il convient de rappeler que l’indice boursier américain avait déjà réalisé l’année dernière une ascension impressionnante de 23%, contre seulement 6% pour l’indice européen. Mais même compte tenu de cet élément, les retardataires de l’année dernière – les bourses européennes et chinoises – semblent avoir désormais amorcé une vigoureuse remontée.
Pourquoi ce mouvement de rattrapage soudain des bourses européennes ?
Quelque part, on pourrait s’étonner de voir ce mouvement de rattrapage s’amorcer subitement maintenant, alors que l’Europe est en termes de croissance économique et bénéficiaire toujours à la traîne par rapport au pays de Donald Trump, et que ce dernier menace tant l’Europe que la Chine de droits de douane supérieurs.
Si nous cherchons des raisons, nous en trouvons quelques-unes :
- La BCE poursuit ses abaissements des taux, tandis que la Fed y a entretemps renoncé (au moins temporairement). Les taux obligataires européens sont déjà nettement inférieurs à ceux qui ont cours aux Etats-Unis, et des taux d’intérêt inférieurs profitent aux marchés des actions.
- La vigueur du dollar par rapport à l’euro offre des effets de translation positifs aux multinationales européennes (qui réalisent en moyenne plus d’un tiers de leurs ventes en dollars), alors que ces effets de translation sont négatifs pour les multinationales américaines.
- Les bourses européennes ont toujours affiché des valorisations inférieures, mais l’écart de valorisation entre les Etats-Unis (rapport cours-bénéfice de 23) et l’Europe (rapport cours-bénéfice de 14) était peut-être devenu excessif. La préférence des investisseurs avait trop basculé en faveur des actions américaines, de sorte que le positionnement était devenu un peu trop unilatéral.
- Cependant, la principale raison de cet appétit retrouvé des investisseurs pour les actions européennes est assurément l’initiation de négociations de paix entre l’Ukraine et la Russie. Un cessez-le-feu et de préférence un accord de paix plus durable permettraient à l’Europe de tirer profit d’une diminution de l’aversion au risque, d’une baisse des prix du gaz et de l’électricité, et d’un rôle dans la reconstruction de l’Ukraine.
Au programme de cette semaine : encore plus de résultats d’entreprises et d’événements géopolitiques
Cette semaine, nous guetterons le déroulement des négociations de paix et d’éventuelles nouvelles annonces de Donald Trump au sujet des taxes douanières. Nous aurons aussi droit à la suite de la saison des résultats avec quelques grosses pointures de l’industrie européenne comme Airbus, Schneider, Mercedes, Air Liquide, etc. Sur le plan macroéconomique, il y aura la publication des derniers indicateurs de confiance des directeurs d’achat de la zone euro (PMI). Et dimanche prochain, nous découvrirons si l’issue des élections législatives allemandes est susceptible de faire souffler un vent nouveau sur l’Europe.
Chiffres clés du 10/2/2025 au 14/2/2025
|
Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4396,58 |
1,36% |
3,10% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
552,41 |
1,78% |
8,82% |
USA: S&P 500 |
6114,63 |
1,47% |
3,96% |
Japon: Nikkei |
39149,43 |
0,93% |
-1,87% |
Chine: Shangai Composite |
3346,72 |
1,30% |
-0,15% |
Hongkong: Hang Seng |
22620,33 |
7,04% |
12,76% |
Euro/dollar |
1,05 |
1,59% |
1,48% |
Brent pétrole |
75,01 |
0,44% |
0,36% |
Or |
2900,30 |
1,00% |
10,47% |
Taux belge à 10 ans |
2,99 |
|
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Taux allemand à 10 ans |
2,42 |
|
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Taux américain à 10 ans |
4,48 |
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Source : Refinitiv Datastream