Sommaire
- Consolidation sur les marchés des actions
- L’inflation américaine reste trop élevée
- La BCE abaisse les taux comme prévu
- Pendant ce temps, ailleurs dans le monde…
Consolidation sur les marchés des actions
Que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, les bourses ont dû céder un peu de terrain la semaine dernière, respectivement 0,6% et 0,8%. Après sa prestation exceptionnelle de 27% en 2024 et son ascension de 6% depuis la victoire électorale de Donald Trump, il est normal que le S&P 500, tout comme les bourses américaines, ait besoin de reprendre son souffle. Pour sa part, depuis le début de l’année, le Stoxx Europe 600 a engrangé des gains plus modestes de +8% mais l’éventualité d’une guerre commerciale et les déboires politiques et budgétaires en France et en Allemagne ont récemment refroidi les perspectives économiques de l’Europe.
La semaine dernière, les taux obligataires ont amorcé une légère remontée : le taux américain à 10 ans a grimpé de 22 points de base pour atteindre 4,4% tandis que son homologue allemand a progressé de 15 points de base et s’est établi à 2,26%.
L’inflation américaine reste trop élevée
En novembre, l’inflation américaine s’est à nouveau légèrement appréciée de 2,6 à 2,7%, alors que l’inflation de base est restée stable à 3,3%. C’est bien ce qui était prévu mais force est de constater que ces niveaux restent trop éloignés de l’objectif de 2%. L’inflation des prix à la production s’est également hissée à plus de 3% pour la première fois depuis début 2023.
Depuis un certain temps, les marchés des actions américains fondent leurs espoirs sur un certain nombre de projections : la poursuite des abaissements des taux de la Fed, la résilience de l’économie et l’impact positif sur la croissance des réductions d’impôts et de la politique favorable aux entreprises promises par Donald Trump.
Jusqu’ici, la politique inflationniste de Trump ne les inquiète pas outre mesure. Car s’il augmente les taxes douanières et que le marché de l’emploi se rétrécit suite au frein sur l’immigration, les prix pourraient augmenter. Le cas échéant, une éventuelle remontée de l’inflation et l’augmentation des déficits budgétaires pourraient faire repartir les taux obligataires à la hausse et obliger la Fed à mettre un terme à ses abaissements des taux d’ici la mi-2025. L’abaissement de son taux directeur de 25 points de base cette semaine est une quasi-certitude mais elle ne procédera sans doute plus qu’à deux abaissements des taux en 2025. Le taux directeur s’établira ainsi à 3,50-3,75%, ce qui reste plutôt élevé.
La BCE abaisse les taux comme prévu
Entretemps, la BCE a abaissé son taux directeur de 25 points de base à quatre reprises, le portant en ce moment à 3%. Et comme l’inflation se rapproche déjà de l’objectif de 2% dans la zone euro, il lui reste de la marge pour encore procéder à d’autres abaissements en 2025. Selon nos prévisions, le taux directeur devrait s’établir à 2% d’ici septembre 2025. Ces abaissements des taux sont les bienvenus pour soutenir l’économie européenne qui est en perte de vitesse, tandis que l’appréciation de l’USD – ou l’affaiblissement de l’euro, si vous préférez – pourrait améliorer la position concurrentielle des multinationales européennes et leur procurer des effets de conversion positifs. Bien que la conjoncture ne soit pas favorable aux actions européennes (en raison des difficultés politiques en France et en Allemagne, de l’impact négatif redouté d’une éventuelle guerre commerciale, etc.), l’écart de valorisation par rapport aux Etats-Unis est devenu excessif. Au bout d’un certain temps, les valorisations devraient donc à nouveau converger et faire apparaitre des opportunités de part et d’autre de l’Atlantique.
Pendant ce temps, ailleurs dans le monde…
Mis à part un léger rebond des prix du pétrole et de l’or, les marchés ont à peine réagi aux récents rebondissements géopolitiques comme la chute du président Assad en Syrie et l’escalade des violences militaires entre la Russie et l’Ukraine. S’il faut en croire les rumeurs de plus en plus tenaces, il se pourrait aussi que Donald Trump, une fois président, mette une pression maximale sur l’Iran, en durcissant le boycott des exportations pétrolières iraniennes voire en ordonnant une offensive militaire contre les installations nucléaires de l’Iran (pour l’empêcher de fabriquer une arme nucléaire).
La Chine, quant à elle, évoque de nouveaux incitants monétaires et budgétaires pour relancer la consommation intérieure, ce qui serait un bon moyen de compenser les effets négatifs de l’augmentation des taxes douanières américaines.
Chiffres clés du 9/12/2024 au 13/12/2024
Chiffres clés du 9/12/2024 au 13/12/2024 |
Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2024 |
Belgique: Bel-20 |
4256,45 |
0,33% |
14,80% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
516,45 |
-0,77% |
7,81% |
USA: S&P500 |
6051,09 |
-0,64% |
26,86% |
Japon: Nikkei |
39470,44 |
0,97% |
17,95% |
Chine: Shangai Composite |
3391,88 |
-0,36% |
14,02% |
Hongkong: Hang Seng |
19971,24 |
0,53% |
17,15% |
Euro/dollar |
1,05 |
-0,71% |
-5,05% |
Brent pétrole |
74,16 |
2,73% |
-4,54% |
Or |
2662,55 |
0,97% |
28,91% |
Taux belge à 10 ans |
2,84 |
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Taux allemand à 10 ans |
2,25 |
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Taux américain à 10 ans |
4,40 |
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Source : Refinitiv Datastream