Pas d’autres surprises aux Etats-Unis

L’incertitude politique se dissipe

On peut penser ce que l’on veut du résultat des élections américaines, mais il a au moins le mérite d’être clair. Soutenu par une majorité à la Chambre – pas encore certaine, mais en tout cas probable – et au Sénat, Donald Trump pourra mener sa politique sans entraves. Les Démocrates, de leur côté, se disent d’ores et déjà disposés à contribuer à une transition pacifique du pouvoir. Exactement ce que veulent les marchés…

Plus près de chez nous, la situation est plus complexe. Nous ne reviendrons pas sur la saga belge, que vous suivez certainement aussi, mais voilà à présent que l’Allemagne se retrouve à son tour plongée dans la tourmente politique. Le chancelier Olaf Scholz a en effet limogé son ministre des finances et veut surmonter avec un gouvernement minoritaire les quelques mois qui le séparent encore des prochaines élections fédérales allemandes. Un regain d’incertitude pour les marchés, mais le consommateur européen ne s’en soucie heureusement pas le moins du monde pour l’instant. En septembre, les ventes au détail dans la zone euro ont à nouveau augmenté par rapport au mois précédent, confirmant une tendance qui s’affirme progressivement depuis déjà quelques mois.

Jerome Powell fait ce que l’on attendait de lui

Cependant, la principale nouvelle économique de la journée d’hier aura été l’abaissement des taux opéré par la Fed. Encore que le terme "nouvelle" soit peut-être mal choisi. En septembre, Jerome Powell avait fait sursauter le marché en optant d’emblée pour 50 points de base lors de son premier abaissement des taux depuis l’envolée de l’inflation. Hier, par contre, il s’en est tenu comme prévu à 0,25%.

Le commentaire qui accompagnait la décision ne réservait lui non plus aucune surprise. La phrase la plus importante du communiqué de presse était sans doute celle qui disait que les risques sur l’inflation et le marché de l’emploi sont "à peu près équilibrés". Le président de la Fed s’est néanmoins dit satisfait de l’économie, qui est à présent plus solide qu’elle ne l’était lors de la précédente décision des taux. "Plusieurs facteurs se présentent aujourd’hui sous un jour plus favorable qu’avant la pandémie. La croissance économique reste saine et l’inflation se rapproche de notre objectif de 2%.", a-t-il déclaré. 

Que nous réserve l’avenir?

Les observateurs avaient espéré en apprendre davantage sur l’influence que l’élection de Donald Trump pourrait avoir sur l’évolution future des taux d’intérêt. En vain, comme d’habitude. Jerome Powell a été clair: "A court terme, les élections n’auront aucun effet sur nos décisions. Nous ne savons pas quel sera le calendrier et le type de réformes à venir et donc nous ne savons pas quels peuvent être les effets sur nos objectifs. Nous ne suivons pas un schéma prédéfini et nous continuerons à interpréter les données économiques au fur et à mesure.".

Il n’a pas précisé s’il fallait s’attendre à un nouvel abaissement des taux en décembre, mais le marché, lui, table toujours sur ce scénario.

Quoi qu’il en soit, les actions américaines ne se sont pas laissé déstabiliser et, poursuivant leur ascension, se sont hissées à un nouveau record. 

Retrouvez nos analyses des marchés tous les jours sur le site 'MyExperts', page 'Marchés', ou dans votre boite email via la Newsletter quotidienne de MyExperts.