Sommaire
- Les bourses américaines nagent dans l’euphorie après la victoire de Donald Trump…
- … mais les bourses européennes redoutent le protectionnisme américain
- Réaction légèrement négative des matières premières
- L’Assemblée nationale populaire en Chine ouvre la voie à des incitants budgétaires
- La Fed abaisse comme prévu les taux de 25 points de base
- Au programme de cette semaine
Les bourses américaines nagent dans l’euphorie après la victoire de Donald Trump …
Le S&P 500 a grimpé la semaine dernière de 4,6% et s’est ainsi hissé à un nouveau record. Vendredi, il a même flirté en cours de session avec le seuil psychologique des 6.000 points. Les actions américaines ont accueilli favorablement la fin de l’incertitude électorale et la perspective de réductions de la taxation des sociétés et d’interventions de dérégulation, choisissant pour l’instant d’ignorer le fait que la politique inflationniste de Donald Trump, le risque de guerre commerciale et les déficits budgétaires colossaux pourraient finir par faire remonter les taux d’intérêt. En revanche, cette crainte a d’ores et déjà provoqué un rebond des taux obligataires américains qui, en faisant augmenter le différentiel d’intérêt, a engendré un raffermissement du dollar par rapport à l’euro et aux autres devises.
… mais les bourses européennes redoutent le protectionnisme américain
Les bourses européennes semblaient par contre moins se réjouir de la victoire de Donald Trump. Le Stoxx Europe 600 a perdu 0,8% au total de la semaine, principalement par crainte que Donald Trump ne mette à exécution son projet d’augmenter les taxes douanières. Le nouveau président veut en effet porter les taxes douanières à (au moins) 10% sur tous les biens importés, et a même proposé de taxer à 60% les importations en provenance de Chine. Le cas échéant, cela pourrait aussi impacter l’Europe puisque la Chine essaiera alors d’exporter davantage vers d’autres pays que les États-Unis.
Cependant, la politique future de Donald Trump pourrait aussi avoir ses bons côtés pour l’Europe. Le renforcement du dollar par rapport à l’euro améliore en effet la compétitivité de l’Europe (ce qui pourrait compenser en partie l’augmentation des taxes douanières) et engendrera des effets de translation positifs pour les multinationales européennes. Et si Donald Trump parvient effectivement à mettre un terme à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la baisse des prix du gaz qui découlera de l’atténuation des risques profitera à l’industrie européenne.
Réaction légèrement négative des matières premières
Comme le nouveau président souhaite privilégier l’exploration pétrolière et gazière américaine, l’accroissement de l’offre qui pourrait en découler est susceptible de peser à terme sur les prix du pétrole et du gaz. En contrepartie, les fournisseurs du secteur de l’énergie verront se multiplier leurs opportunités de croissance.
Après leur vigoureuse ascension à l’approche des élections, les prix de l’or et de l’argent ont subi une correction une fois que le résultat a été connu, d’une part en raison de la fin de l’incertitude (pas de résultat tangent susceptible de donner lieu à des recomptages ou à des contestations) et d’autre part en raison de la remontée des taux obligataires et du dollar. Cela dit, la politique inflationniste de Donald Trump, les déficits budgétaires colossaux et le risque de guerre commerciale pourraient soutenir le prix de l’or si les marchés décident de se tourner vers les valeurs refuges.
Les métaux industriels ont également subi une correction dans le sillage de la victoire de Donald Trump. Bien que la politique inflationniste du nouveau président soit à terme susceptible de soutenir les prix des métaux, la politique projetée par les Républicains s’assortit d’un certain nombre d’effets secondaires, notamment à travers une réduction des dépenses en faveur de l’infrastructure et de la transition énergétique (encore que les subventions relevant de l’IRA ou ‘Inflation Reduction Act’ seront sans doute pour la plupart maintenues). De plus, le protectionnisme pourrait mettre un frein au commerce international et à la croissance chinoise, même si cette dernière pourrait bénéficier des nouveaux incitants à travers une reprise de la demande intérieure.
L’Assemblée nationale populaire en Chine ouvre la voie à des incitants budgétaires
Après les incitants monétaires lancés par la Chine en septembre (abaissements des taux, réduction des réserves obligatoires et autres injections de liquidités), le marché espérait une bonne salve d’incitants budgétaires. Une étape cruciale a été franchie en ce sens vendredi lorsque le parlement chinois a approuvé un programme de refinancement de la dette de 10.000 milliards de yuans (= 1.300 milliards d’euros) en faveur des pouvoirs locaux. Cet allègement de la dette conférera aux autorités locales davantage de moyens pour stabiliser le marché immobilier (en achetant les logements non vendus) et pour lancer de nouveaux projets d’infrastructure. Bien que le montant de ces incitants budgétaires ait rencontré les attentes, les bourses chinoises se sont montrées déçues devant l’absence d’incitants plus concrets pour stimuler la consommation.
La Fed abaisse comme prévu les taux de 25 points de base
Le résultat des élections n’a pas influencé la décision de la Fed. Après un premier abaissement des taux énergique en septembre (de 50 points de base), la banque centrale a comme prévu abaissé une nouvelle fois son taux directeur de 25 points de base, ramenant ainsi la fourchette à 4,5-4,75%. Bien que l’inflation n’ait pas encore tout à fait atteint l’objectif de 2%, le récent refroidissement du marché de l’emploi offrait à la banque centrale américaine une marge suffisante. Á moins d’une mauvaise surprise cette semaine sur le front de l’inflation, un nouvel abaissement des taux de 25 points de base sera probablement encore opéré en décembre. Cependant, la perspective de la politique inflationniste de Donald Trump a incité le marché à modérer quelque peu ses attentes à l’égard de la suite des abaissements des taux l’année prochaine. Le consensus ne table désormais plus que sur 3 abaissements en 2025 (au lieu de 5 précédemment), ce qui ramènerait finalement le taux directeur à 3,5% (au lieu des 3% espérés jusqu’ici).
Au programme de cette semaine…
Demain, de nouveaux chiffres seront publiés au sujet de l’inflation américaine au mois d’octobre. Les économistes s’attendent à une légère remontée – de 2,4 à 2,6% – sous l’effet des prix de l’énergie. L’inflation de base, en revanche, devrait se maintenir à 3,3% et diminuer encore dans les mois qui viennent grâce au ralentissement de l’inflation des loyers et aux augmentations plus modérées des salaires.
Vendredi, ce sera au tour de la Chine de publier quelques statistiques économiques, et notamment la production industrielle et la consommation du mois d’octobre. Nous saurons alors si les incitants monétaires de septembre produisent déjà leurs effets…
Chiffres clés du 4/11/2024 au 8/11/2024
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2024 |
Belgique: Bel-20 |
4293,44 |
1,33% |
15,80% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
512,37 |
0,62% |
6,96% |
USA: S&P500 |
6001,35 |
5,05% |
25,82% |
Japon: Nikkei |
39533,32 |
3,89% |
18,14% |
Chine: Shangai Composite |
3470,07 |
4,83% |
16,64% |
Hongkong: Hang Seng |
20426,93 |
-0,68% |
19,82% |
Euro/dollar |
1,06 |
-2,30% |
-3,61% |
Brent pétrole |
71,93 |
-3,76% |
-7,41% |
Or |
2615,20 |
-4,40% |
26,62% |
Taux belge à 10 ans |
2,92 |
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Taux allemand à 10 ans |
2,33 |
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Taux américain à 10 ans |
4,30 |
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Source: Refinitiv Datastream