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L’Europe d’abord ou à la merci du monde
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24 DÉC

L’Europe d’abord ou à la merci du monde

24-12-2024
Koen De Leus – Chief Economist
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Rédigé le 24-12-2024 11:37
Publié le 24-12-2024 11:37
Nous devons urgemment évoluer vers une Europe résiliente, misant sur les énergies renouvelables, stimulant la demande intérieure et émettant des dettes communes sur un marché des capitaux unifié.
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L’Europe dépend des États-Unis pour sa sécurité, son approvisionnement énergétique (importations de gaz naturel liquéfié, GNL) et ses exportations. Avec un président américain isolationniste et un autocrate expansionniste à Moscou, il est grand temps de changer de cap et de passer à une approche Europe First.
En premier lieu, l’Europe doit développer un complexe militaro-industriel à la hauteur de la Russie. La Russie consacre près de 9% de son PIB à la défense, tandis qu’en Europe, c’est à peine 2%. De plus en plus d’États membres s’accordent sur la nécessité de renforcer la capacité budgétaire de l’UE. Certains pays évoquent même la création d’un véhicule doté d’au moins 500 milliards d’euros pour financer des projets de défense communs et l’achat d’armements.

L’Europe ne pourra réussir la transition vers les énergies renouvelables que si notre réseau électrique et nos infrastructures sont adaptés.Koen De Leus

Autonomie énergétique

Nous devons également appliquer la doctrine Europe First pour notre approvisionnement énergétique. Concrètement, cela signifie réduire notre dépendance au GNL américain, qui renforce notre désavantage concurrentiel. Mais l’Europe ne pourra réussir la transition vers les énergies renouvelables que si notre réseau électrique et nos infrastructures sont adaptés.

Dès que l’UE aura clairement défini sa direction et alloué des fonds à cet effet, les investissements privés dans la transition suivront. Laissons également les constructeurs automobiles européens, aujourd’hui à la traîne, nouer des partenariats avec des entreprises chinoises en échange de leurs technologies supérieures. Ainsi, nous pourrons progressivement bâtir en Europe un nouvel écosystème pour des véhicules électriques produits localement, y compris les batteries. Le protectionnisme peut encore être envisagé dans d’autres secteurs où l’Europe détient un avantage technologique.

Stimuler la demande intérieure

Sur le plan macroéconomique, l’approche Europe First consiste avant tout à stimuler la demande intérieure à travers des investissements et la consommation de produits européens. Par exemple, en soutenant la demande intra-européenne de véhicules électriques et de technologies propres. Les subventions et investissements publics doivent ouvrir la voie à cette transformation. Par ailleurs, dans une stratégie Europe First, la politique d’investissements publics repose sur un véhicule financier commun à l’échelle européenne.

Quant au financement des initiatives et investissements privés, il pourrait être assuré par la création d’un marché des capitaux unifié. Le choix est clair : soit les pays de l’UE restent des satellites des États-Unis en matière de capital risque, soit ils mettent leur fierté nationale de côté et optent pour un superviseur européen unique et des centres financiers pleinement intégrés.
Les réformes nécessaires sont titanesques selon les standards européens, mais l’UE a toujours su faire preuve de détermination en temps de crise.Koen De Leus

Un nouvel élan pour le Vieux-Continent

L’Europe peut-elle se réinventer ? Le moment est-il enfin venu pour des dettes communes européennes ? Les réformes nécessaires sont titanesques selon les standards européens, mais l’UE a toujours su faire preuve de détermination en temps de crise dans le passé. Et les chocs ne manqueront pas dans les années à venir. Le premier, probablement, sera une paix imposée en Ukraine. Avec l’ours russe qui gronde dangereusement aux frontières de l’Europe et un futur président américain convaincu que l’Europe, riche et prospère, doit se débrouiller seule, le défi est immense.
En bref, l’Union européenne n’a pas d’autre choix. Nous devrons explorer les limites de notre capacité de financement. Sinon, nous risquons de devenir, au cours des prochaines décennies, la marionnette – ou la pièce de musée – du reste du monde.

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