Sommaire
- Selon une enquête mondiale, les femmes sont moins enclines à investir
- Trois obstacles freinent tout particulièrement les femmes en matière d’investissements
- Les investisseuses sont plus attentives à l’impact et aux valeurs de leurs investissements
- Leur priorité est l’indépendance financière de leur famille
- Le monde des investissements demeure encore trop masculin
En début d’année,
BNY Mellon a publié les résultats d’une enquête sur le comportement des femmes en matière d’investissements. La société de gestion a interrogé 8.000 femmes dans 16 pays représentatifs. Le premier enseignement est que les femmes restent méfiantes envers les marchés financiers. En Europe continentale, le niveau de confiance varie de 18% à 25%. Ailleurs dans le monde, la moyenne est un peu plus élevée : 41% aux États-Unis et 47% en Inde. L’étude explique ces écarts par :
- La culture de l’investissement et le fait d’aborder ce sujet en famille ou entre amis
- La nécessité d’investir pour assurer l’avenir financier de la famille comme en Inde
- La démographie, les jeunes femmes se montrent un peu plus confiantes
Le deuxième obstacle est la croyance que les investissements sont très risqués par rapport à d’autres solutions comme l’épargne ou l’immobilier.
Trois obstacles majeurs
Globalement, les femmes investissent nettement moins que les hommes.
Trois obstacles les freinent tout particulièrement.
- Le premier est qu’elles estiment devoir gagner l’équivalent de près de 50.000 dollars par an avant de pouvoir investir. Un revenu que beaucoup n’ont pas.
- Le deuxième réside dans la croyance que les investissements sont très risqués par rapport à d’autres solutions comme l’épargne ou l’immobilier. Ce mythe freine encore de nombreuses investisseuses potentielles.
- Le troisième obstacle est ce que BNY Mellon nomme une crise d’engagement. À peine une femme sur 10 affirme être à l’aise avec le fait d’investir son argent. L’étude insiste ainsi sur la nécessité d’une meilleure communication pour renforcer la confiance.
Une opportunité pour le monde
Selon les estimations, aligner le taux d’investissement des femmes sur celui des hommes engendrerait 3.220 milliards de dollars d’investissements supplémentaires. Dont pas moins de 1.870 milliards de dollars seraient consacrés à des investissements responsables et bons pour l’environnement.
En effet, les femmes investissent généralement dans des projets dotés de sens et alignés sur leurs valeurs. Par ailleurs, elles souhaitent connaître l’impact de leurs investissements, en particulier sur l’autonomie des femmes et la durabilité de l’économie. Une hausse de la part d’investisseuses aurait donc un impact favorable sur la prospérité personnelle des femmes ainsi que sur les questions environnementales et sociales.
Améliorer l’éducation financière des femmes est une piste, mais elle ne suffit pas. Il faut aussi repenser la diversité sur les marchés financiers.Caroline Palumbo
Des investissements plus féminins
Améliorer l’éducation financière des femmes est une piste, mais elle ne suffit pas. Il faut aussi repenser la diversité sur les marchés financiers. Par exemple, la plupart des supports pédagogiques et commerciaux valorisent des concepts traditionnellement masculins comme le risque, la performance, les métaphores sportives… Autant d’images dans lesquelles les femmes (et beaucoup d’hommes) ne se reconnaissent pas ou plus. Les femmes sont plus attentives à l’impact sociétal et au respect de leurs valeurs. Avec comme première préoccupation, selon l’enquête de BNY Mellon, l’indépendance financière.
Émancipation, autonomie, collaboration, impact, inclusion… les défis qui attendent les femmes prêtes à investir sont au final ceux de la durabilité.