L’UE opte pour la voie diplomatique, mais garde un moyen de pression

La solution diplomatique est privilégiée

Alors que la Chine a opté pour la contre-attaque frontale, l’Union européenne préfère dans un premier temps la voie diplomatique.

La politique de Donald Trump confronte l’UE à des taxes douanières de 25% sur l’acier et l’aluminium ainsi que sur les voitures, et à des tarifs plus larges de 20% sur pour ainsi dire tous les autres biens. Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a annoncé que l’UE était disposée à négocier et a proposé un pacte tarifaire "zéro pour zéro" pour les voitures et les autres biens industriels.

Les ministres européens se sont accordés à miser en priorité sur les négociations plutôt que sur les représailles, mais prennent dans le même temps des mesures de rétorsion ciblées en réaction aux droits de douane déjà annoncés. "Nous sommes prêts à utiliser tous les outils pour protéger le marché unique", a déclaré Maros Sefcovic.

L’UE riposte néanmoins par des mesures de rétorsion

Concrètement, l’UE adoptera cette semaine une première série de mesures de rétorsion sur maximum 28 milliards de dollars d’exportations américaines, qui seront prises en réponse aux droits de douane imposés par Donald Trump sur l’acier et l’aluminium. L’UE commencera à collecter une première tranche de droits de représailles ciblés sur les importations américaines à partir du 15 avril et une deuxième vague un mois plus tard.

L’UE garde en réserve quelques moyens de pression, dont son instrument anti-coercition qui pourrait être utilisé pour cibler les services américains ou pour limiter l’accès des entreprises américaines aux offres de marchés publics dans l’UE.

Il est prévu que l’UE annonce d’ici la fin avril un programme plus vaste de contre-mesures en réaction aux taxes américaines sur les voitures et aux tarifs plus larges. Les ministres européens jugent les pratiques commerciales des Etats-Unis déloyales et estiment que l’UE n’a guère d’autre choix que de réagir pour défendre ses intérêts.

Chaque pays a son propre plan d’action

Les taxes douanières plus élevées que prévu annoncées par Donald Trump ont déjà essuyé diverses réactions de la part des pays touchés. Le premier ministre japonais Shigeru Ishiba a indiqué s’être entretenu par téléphone avec Donald Trump pour exprimer sa profonde déception devant la politique adoptée par ce dernier, et lui avoir demandé de reconsidérer les droits de douane.

Claudia Sheinbaum, la présidente du Mexique, a déclaré que son gouvernement préférerait éviter d’imposer des tarifs réciproques aux Etats-Unis, mais que cette éventualité ne pouvait pas être exclue pour autant.

Les marchés asiatiques font preuve de résilience

Nous voyons beaucoup de nuances dans la façon dont les pays réagissent. Et c’est peut-être la recette pour désamorcer la situation.

Quoi qu’il en soit, nous avons constaté une certaine résilience sur les marchés asiatiques ce matin. Le Nikkei a, par exemple, augmenté de plus de 5%. Les meilleurs et les pires jours boursiers sont souvent proches les uns des autres. C’est pourquoi il est important de rester sur les marchés en période de forte volatilité.