Sommaire
- Les investisseurs font de moins en moins confiance au dollar américain.
- La politique économique de Trump et les tensions avec la Fed sèment la volatilité
- Les investisseurs jouent la sécurité
- Les « Magnificent Seven » tiendront-elles leurs promesses ?
Normalement, on ne garde de Pâques qu’une indigestion d’œufs en chocolat, les images de la course cycliste du jour et toutes sortes de perspectives prometteuses. Cette fois, la réalité qui nous a été servie était bien différente : une trêve de Pâques qui n’a pas été respectée, un Lundi de Pâques rendu presque symbolique par le décès du pape François et un Jerome Powell pris pour cible par Donald Trump.
Après 80 ans de domination, le dollar tremble sur ses bases
La moitié des prêts internationaux sont libellés en dollars. Tant les entreprises que les autorités investissent de toutes sortes de manières dans cette monnaie. Conséquence : le billet vert est impliqué dans environ 88% des transactions en devises. Même dans les coins les plus reculés du monde, le dollar est un sésame.
La politique de Donald Trump a toutefois provoqué une onde de choc qui bouleverse d’un seul coup la dynamique des décisions politiques et des marchés financiers. Lorsque les actions filent du mauvais coton, les investisseurs se tournent généralement vers les bons du Trésor, faisant ainsi grimper le dollar. Ces dernières semaines, cependant, ils semblent avoir renoncé à cette fuite jadis si certaine vers la qualité. Depuis son record de janvier, le dollar a chuté de plus de 10% par rapport à l’euro.
Les investisseurs se fient de moins en moins aux actifs libellés en dollars
L’USD est confronté à des risques politiques et économiques accrus. La perte de confiance à l’égard des actifs libellés en dollars est un problème, non seulement pour le reste du monde, mais aussi pour les Etats-Unis eux-mêmes. Les obligations d’Etat aux mains d’institutions étrangères représentent plus de 8 billions de dollars. Autrefois, ces investisseurs étaient principalement des banques centrales qui détenaient des obligations d’Etat pour défendre leur devise. Mais, au cours de la dernière décennie, d’énormes investisseurs particuliers comme des compagnies d’assurances et des fonds de pension se sont mis à endosser ce rôle.
Cette demande internationale a par ailleurs contribué à financer le déficit budgétaire de plus en plus colossal des Etats-Unis. Cette année, les autorités américaines emprunteront environ 7% du PIB, ce qui signifie que le montant des remboursements d’intérêts excède désormais celui des investissements en faveur de la défense.
Les tensions entre Donald Trump et Jerome Powell pèsent sur l’USD et la bourse américaine
La menace de Donald Trump de licencier le président de la Fed a joué un rôle encore plus important dans la dépréciation du dollar. La déclaration de Donald Trump selon laquelle le licenciement de Powell "ne peut pas arriver assez vite" est perçue non seulement comme un message politique mais aussi comme une remise en question de l’indépendance de la Fed – et donc comme un risque systémique pour les marchés. C’est pourquoi ce n'est pas le pouvoir de Trump de licencier Powell.
La décision de la Fed de laisser les taux inchangés prouve que la banque centrale accorde la priorité à la lutte contre l’inflation, tandis que Donald Trump, lui, aspire à une politique monétaire plus souple qui soutiendrait la croissance. Un choc des titans qui ne fait qu’ajouter à l’incertitude qui plane sur la politique monétaire…
La fuite vers la qualité et l’importance d’un portefeuille obligataire bien pensé
La rhétorique agressive de Donald Trump mine le statut de valeur refuge du dollar. Les investisseurs ont réduit la teneur en actifs américains de leurs portefeuilles et se sont tournés vers d’autres devises comme l’euro, le franc suisse et le yen. Les pressions politiques exercées sur la Fed ont un impact énorme non seulement sur les marchés monétaires mais aussi sur les marchés obligataires qui ont été marqués par une nouvelle envolée des taux d’intérêt.
Nous portons notre objectif pour le cours EUR/USD à 12 mois à 1,15. Sur ce plan, l’avenir dépendra surtout des taxes douanières, des flux commerciaux, des valorisations des actions et des ordres de vente ciblant les obligations américaines (en particulier de la part des investisseurs étrangers).
Dans les semaines à venir, il s’agira comme toujours de garder la tête froide et de répartir suffisamment ses œufs entre plusieurs paniers. C’est vrai pour les portefeuilles d’actions mais aussi pour le volet obligataire où la préférence va à la qualité et aux actifs européens. Lorsque les marchés mondiaux sont pris en otage par des ours au comble du pessimisme, il est bon de se rappeler ce vieil adage qui dit que la nuit est toujours plus sombre avant l’aube. Traduction pour l’univers de la finance: les marchés touchent toujours le fond avant que les taureaux ne prennent le relais en amorçant un marché haussier. Un autre message de Pâques empreint de prudence ?
Qu’adviendra-t-il des "Magnificent Seven" ?
Cette semaine, l’attention se focalisera notamment sur les résultats de plusieurs des "Magnificent Seven", les lièvres boursiers des dernières années. L’annonce du report du lancement du modèle démocratique de Tesla a-t-il annoncé la couleur ? Quoi qu’il en soit, cette semaine, Meta, Amazon et Apple devront, elles aussi, prouver que leur étoile brille toujours au firmament des actions…
Chiffres clés du 14/4/2025 au 18/4/2025
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4197,65 |
1,53% |
-1,57% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
506,42 |
1,31% |
-0,24% |
USA: S&P 500 |
5158,20 |
-4,58% |
-12,30% |
Japon: Nikkei |
34279,92 |
0,88% |
-14,07% |
Chine: Shangai Composite |
3291,43 |
0,88% |
-1,80% |
Hongkong: Hang Seng |
21395,14 |
-0,10% |
6,66% |
Euro/dollar |
1,15 |
1,15% |
11,04% |
Brent pétrole |
67,98 |
3,83% |
-9,04% |
Or |
3411,87 |
6,31% |
29,96% |
Taux belge à 10 ans |
3,09 |
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Taux allemand à 10 ans |
2,47 |
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Taux américain à 10 ans |
4,42 |
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