Sommaire
- La technologie au sommet
- Un secteur financier qui surprend
- Tout de même quelques perdants
- Que choisir : une croissance impressionnante ou une valorisation intéressante ?
La technologie au sommet
En 2024, les investisseurs se sont surtout intéressés aux secteurs de croissance comme les technologies et la communication. La progression boursière exceptionnelle de ces derniers, qui avoisinait les 40%, trouvait en partie sa justification dans la croissance bénéficiaire supérieure à la moyenne (20% en 2024), mais il est clair que les valorisations ont augmenté également sous l’effet de l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, la cybersécurité et d’autres segments porteurs.
Sur la base des bénéfices réalisés en 2024, le secteur technologique américain cote actuellement à 36 fois le bénéfice. Et même en tablant sur une poursuite de la croissance bénéficiaire d’à nouveau 20% en 2025, le rapport cours-bénéfice de 30 demeure historiquement élevé. Pourvu que le scénario de croissance reste intact, les investisseurs en actions ne se soucient de nos jours pour ainsi dire plus de la valorisation. Cependant, l’expérience de l’an 2000 est là pour nous rappeler qu’à force de tirer sur l’élastique des valorisations, il finit par se rompre…
Un secteur financier qui surprend
Cela dit, les actions de croissance n’ont pas été les seules à se montrer performantes l’année dernière. La vigoureuse prestation du secteur financier, par exemple, avait davantage de quoi surprendre. En Europe, il s’est même révélé le secteur le plus performant, engrangeant des gains annuels de plus de 20%.
Avec un certain retard, la remontée des taux à long terme s’est répercutée sur les résultats des banques et des assureurs, tandis que le dynamisme du négoce d’actions et d’obligations a profité aux revenus provenant des commissions et que les pertes sur les crédits restent jusqu’ici limitées. En dépit de ces hausses spectaculaires des cours, les valorisations des banques et des assureurs comptent toujours parmi les plus basses tous secteurs confondus. Á noter toutefois qu’il s’agit d’actions présentant une sensibilité au risque en général…
En dépit de la conjoncture difficile, l’industrie a laissé entrevoir une prestation correcte grâce à quelques grandes entreprises qui profitent de l’électrification et de la vague d’investissements dans les centres de données, comme Siemens et Schneider.
Tout de même quelques perdants
Á l’autre extrémité du spectre, on trouve tout de même des secteurs qui ont chuté ou qui sont restés à la traîne en 2024. Nous épinglerons ici surtout les secteurs des matériaux et de l’énergie, dont les bénéfices ont chuté du fait des prix en moyenne inférieurs du pétrole et de la plupart des matériaux (chimie, acier…).
Les services aux collectivités et l’immobilier ont profité au début de l’année de la diminution des taux d’intérêt, mais sont en proie à un ralentissement depuis la remontée des taux obligataires américains durant l’été.
D’autres secteurs défensifs comme l’alimentation et l’industrie pharmaceutique ont également perdu de leur dynamisme en 2024, notamment du fait de la préférence des investisseurs pour les secteurs davantage axés sur la croissance. Dans le secteur pharmaceutique, les investisseurs ont initialement manifesté un engouement unilatéral pour les leaders des pilules amincissantes (Novo Nordisk et Eli Lilly), de sorte que les autres producteurs pharmaceutiques sont restés dans l’ombre. Récemment, une correction s’est cependant emparée de ces deux leaders sectoriels.
Dans le secteur des biens de consommation cycliques, nous avons vu se dessiner des évolutions très divergentes. Du fait que ce secteur inclut sur le marché américain des valeurs de croissance d’envergure comme Amazon et Tesla, il est parvenu à se classer parmi les plus performants aux États-Unis. Cependant, il se compose aussi de deux sous-secteurs qui ont fortement décliné en Europe, à savoir l’industrie automobile et le secteur du luxe, confrontés respectivement à la concurrence des véhicules électriques chinois et à un affaiblissement généralisé de la demande chinoise de biens de luxe européens.
Que choisir : une croissance impressionnante ou une valorisation intéressante ?
Vu la difficulté de prévoir avec précision les tendances sectorielles qui animeront 2025 et l’ampleur des écarts de valorisation, il est indiqué de suffisamment diversifier ses placements entre les différents segments du marché.
D’une part, nous pouvons continuer à miser sur le moment propice que connaissent les actions de croissance, dont les bénéfices sont à terme susceptibles de continuer à augmenter de manière structurelle, mais dont les valorisations risquent tout de même de subir une correction.
Et d’autre part, il subsiste quelques secteurs qui affichent des valorisations intéressantes et qui pourraient profiter soit d’une baisse des taux d’intérêt (comme l’immobilier et les services aux collectivités), soit d’une reprise cyclique (par exemple les biens de luxe).
Pour le secteur pharmaceutique, enfin, 2025 sera une année riche en nouveaux résultats cliniques dans divers domaines, notamment pour différents types de cancers, la maladie d’Alzheimer, la nouvelle génération de médicaments pour maigrir et la sclérose en plaques.
Chiffres clés du 6/1/2025
|
Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4284,41 |
0,59% |
0,47% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
513,02 |
0,95% |
1,06% |
USA: S&P500 |
5975,38 |
0,55% |
1,59% |
Japon: Nikkei |
39307,05 |
-1,47% |
-1,47% |
Chine: Shangai Composite |
3206,92 |
-0,14% |
-4,32% |
Hongkong: Hang Seng |
19688,29 |
-0,36% |
-1,85% |
Euro/dollar |
1,04 |
1,02% |
0,38% |
Brent pétrole |
76,69 |
0,45% |
2,61% |
Or |
2637,02 |
-0,24% |
0,44% |
Taux belge à 10 ans |
3,04 |
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Taux allemand à 10 ans |
2,45 |
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Taux américain à 10 ans |
4,62 |
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Source : Refinitiv Datastream