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L’imbécile sous la douche
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18 OCT

L’imbécile sous la douche

18-10-2024
Geert Ruysschaert – Head of Investment Communication
Geert Ruysschaert Head of Investment Communication
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Rédigé le 18-10-2024 08:27
Publié le 18-10-2024 08:27
La BCE abaisse les taux pour la troisième fois, et personne ne s’en étonne. La situation aux Etats-Unis est un peu plus complexe, encore qu’il faille là aussi s’attendre à d’autres abaissements des taux.
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Sommaire

  • La faiblesse de l’industrie européenne incite la BCE à abaisser à nouveau son taux directeur.
  • Les ventes au détail confirment la résilience de l’économie américaine.
  • Pourtant, même la Fed redoute une détérioration de la conjoncture.
  • Les bourses accueillent favorablement l’abaissement des taux.

L’Europe essuie des revers

L’économie européenne file du mauvais coton. Le secteur des services tient bon, mais l’industrie essuie de sérieux revers. Jusqu’il y a peu, son modèle d’activité reposait encore souvent sur l’énergie bon marché en provenance de Russie et sur les débouchés offerts par de nouveaux marchés prometteurs comme la Chine. A présent, l’Europe doit se passer de l’énergie russe et la Chine, toujours aux prises avec sa crise immobilière, a ses propres problèmes à régler. Sans oublier le conflit commercial de plus en plus acerbe dans le cadre duquel l’Europe, la Chine et les Etats-Unis s’imposent mutuellement des taxes douanières toujours plus élevées.

La BCE à la rescousse

Pour insuffler un peu d’oxygène à cette économie européenne, la BCE a décidé d’abaisser les taux. Elle y procède par étapes. Le taux de rémunération des dépôts, qui s’élevait encore à 4% au printemps, a été abaissé hier pour la troisième fois de 25 points de base, ce qui le ramène à 3,25%. Quant aux taux d’intérêt auxquels les banques peuvent emprunter de l’argent à la BCE, ils trahissent désormais une diminution encore plus marquée. Le taux imputé sur les plus vastes opérations de crédit est ainsi retombé de 4,5% au printemps à 3,40% actuellement.

Les ventes au détail américaines renvoient une image positive

L’abaissement des taux opéré hier n’a surpris personne. Il est en effet on ne peut plus clair que l’économie européenne a besoin d’un coup de pouce. De l’autre côté de l’Atlantique, aux Etats-Unis, la situation est plus difficile à interpréter. Là aussi, la Fed a initié un cycle d’abaissements des taux en septembre, mais l’économie ne se porte somme toute pas si mal. Les ventes au détail publiées hier ont notamment révélé en glissement mensuel une croissance supérieure aux attentes (0,4%). L’industrie a par contre droit à son lot de difficultés, même si elle est mieux lotie qu’en Europe.

Une comparaison déplacée

Les banques centrales doivent prendre des décisions dont l’effet sur l’économie prend plusieurs mois à se matérialiser. Ce n’est donc que bien plus tard que l’on découvre si elles avaient vu juste.

Pour illustrer à quoi cela peut mener, l’économiste et prix Nobel Milton Friedman a jadis recouru à la métaphore quelque peu déplacée d’un imbécile sous la douche. Lorsque l’imbécile se rend compte que l’eau est trop froide, il ouvre l’eau chaude. Cependant, l'eau chaude met un certain temps à arriver, alors l'imbécile se contente de monter l'eau chaude, encore et encore. Jusqu’à ce qu’il se retrouve soudain sous un jet brûlant et bondisse hors de la douche en proie à une panique totale.

Pourvu que les taux baissent…

Cela dit, notre propos ici n’est pas de comparer Jerome Powell, le président de la Fed, à un imbécile sous la douche. Mais il n’en demeure pas moins que lui aussi doit anticiper avec sa politique monétaire sur une situation à venir, et tenter d’évaluer quel sera l’effet de ses interventions. Une certaine pression repose donc sur ses épaules. Encore qu’il ne faille pas non plus exagérer. Pour l’instant, les marchés ne semblent en effet pas s’inquiéter outre mesure de savoir s’il se trompe ou non. Aussi longtemps qu’ils sont convaincus que les taux d’intérêt vont continuer à diminuer, il ne faut rien de plus pour faire leur bonheur. Sauf peut-être quelques rapports trimestriels positifs s’assortissant de prévisions encourageantes. Mais ça, c’est aux entreprises de les leur fournir, et non à Jerome Powell…
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Chiffres clés du 17/10/2024

Index Clôture +/- Depuis début 2024
Belgique: Bel-20 4333,65 0,63% 16,88%
Europe: Stoxx Europe 600 523,91 0,83% 9,37%
USA: S&P500 5841,47 -0,02% 22,47%
Japon: Nikkei 38911,19 -0,69% 16,28%
Chine: Shangai Composite 3169,38 -1,05% 6,54%
Hongkong: Hang Seng 20079,10 -1,02% 17,78%
Euro/dollar 1,08 -0,47% -1,98%
Brent pétrole 74,24 0,30% -4,44%
Or 2691,70 0,78% 30,32%
Taux belge à 10 ans 2,79
Taux allemand à 10 ans 2,20
Taux américain à 10 ans 4,09
Source: Refinitiv Datastream

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