Sommaire
- La crise immobilière retient la confiance des consommateurs en otage
- Les taxes douanières menacent les exportations
- L’arme secrète de la Chine: les matières premières
- Les taux d’intérêt diminuent, les bourses respirent
Les retombées de la crise de l’immobilier
La Chine file du mauvais coton, tout le monde le sait. Le pays a trop misé sur l’immobilier pendant de longues années, et il se retrouve aujourd’hui confronté à une énorme inoccupation et à un nombre considérable de logements inachevés.
A la fin septembre, Pékin a contre-attaqué. Après quelques initiatives prises plutôt à contrecœur, les autorités chinoises se sont jetées à corps perdu dans la bataille. A travers une combinaison de mesures politiques et monétaires, elles espèrent maîtriser la crise de l’immobilier et redonner confiance au Chinois, qui a investi une grande partie de son épargne dans ce même immobilier. Une confiance qui le convaincra de se remettre à consommer ou, pour citer les économistes, de relancer la demande intérieure.
Une avalanche de taxes douanières
En attendant, l’économie chinoise est pour sa croissance surtout tributaire de la demande extérieure. Or, c’est précisément sur ce front que le pays est à présent menacé par une avalanche de taxes douanières. Déjà pendant sa campagne électorale, Donald Trump parlait de taxer à 60% toutes les importations en provenance de la Chine.
A présent qu’il a été élu, il invente de nouvelles taxes à tour de bras: une taxe parce que la Chine comploterait avec d’autres pays émergents pour adopter une autre monnaie de réserve que le dollar, une taxe douanière parce que le pays faciliterait l’entrée aux Etats-Unis de réfugiés illégaux… Et qui sait ce qu’il nous réserve encore?
Aux yeux de Joe Biden également, la Chine reste la brebis galeuse. Hier encore, l’administration du président sortant a pris de nouvelles mesures pour restreindre l’exportation vers la Chine de semi-conducteurs performants et de tout l’équipement susceptible d’être utilisé dans l’intelligence artificielle. Le ministère chinois du commerce a immédiatement répliqué en annonçant son intention de prendre des mesures de rétorsion.
La Chine et l’arme des matières premières
L’une des méthodes que la Chine pourrait utiliser pour mener la vie dure à l’Occident consisterait à compliquer l’exportation des métaux rares et des matières premières nécessaires pour réaliser la transition énergétique et – un thème qui devient de plus en plus actuel – pour moderniser la défense.
La Chine possède en effet non seulement de nombreuses mines, mais elle contrôle aussi une grande partie des activités minières exercées sur d’autres continents et tout particulièrement en Afrique. Sans compter que sa position dominante dans ce domaine ne se limite pas à la production, mais englobe dans certains cas également d’autres activités comme le raffinage.
Les taux d’intérêt plongent sous la barre des 2%
La montée des tensions avec l’Occident et la crise de l’immobilier affectent fortement l’économie chinoise. Les dernières statistiques publiées au sujet de la confiance des entrepreneurs de l’industrie (PMI) ont légèrement dépassé les attentes, mais dès lors que la barre des 50 points marque la frontière entre croissance et contraction, le niveau rapporté de 50,3 points signifie que l’industrie du pays parvient tout juste à garder la tête hors de l’eau.
Les taux d’intérêt à long terme du pays le confirment en plongeant sous la barre des 2%, un nouveau plancher. La bourse chinoise, par contre, a légèrement progressé, apparemment convaincue que toutes ces mauvaises nouvelles finiront nécessairement par conduire à davantage de soutien politique et monétaire.
Les bourses respirent
Après la victoire électorale de Donald Trump, les bourses chinoises ont accusé un recul. Hong Kong, Shanghai et Shenzhen affichent cependant toujours des niveaux nettement supérieurs à leur plancher de septembre, et Hong Kong peut même se targuer d’une tendance modérément haussière depuis la fin janvier. En comparaison du début d’année, cette évolution se solde par des gains méritoires, en particulier en euros. Et les valorisations très bon marché de ces bourses chinoises ne font assurément qu’y contribuer…
Chiffres clés du 2/12/2024
|
Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2024 |
Belgique: Bel-20 |
4243,95 |
0,39% |
14,46% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
513,61 |
0,66% |
7,22% |
USA: S&P500 |
6047,15 |
0,24% |
26,78% |
Japon: Nikkei |
38513,02 |
0,80% |
15,09% |
Chine: Shangai Composite |
3363,98 |
1,13% |
13,08% |
Hongkong: Hang Seng |
19550,29 |
0,65% |
14,68% |
Euro/dollar |
1,05 |
-0,88% |
-5,22% |
Brent pétrole |
71,88 |
-1,80% |
-7,48% |
Or |
2639,55 |
-0,75% |
27,80% |
Taux belge à 10 ans |
2,67 |
|
|
Taux allemand à 10 ans |
2,03 |
|
|
Taux américain à 10 ans |
4,19 |
|
|
Source: Refinitiv Datastream