Nombre d’observateurs s’attendent à voir la Fed abaisser encore à plusieurs reprises les taux de 50 points de base cette année. Et nous ne serions pas étonnés d’apprendre qu’il s’agit surtout d’investisseurs plus jeunes, disons de moins de 40 ans…
Ceux-ci ont en effet été habitués durant leur carrière à composer avec des taux d’intérêt pour ainsi dire nuls, et ils s’attendent à ce que la situation évolue à nouveau dans cette direction. Cependant, l’inflation persistante et les dettes publiques colossales rendent improbables des interventions aussi énergiques.
L’histoire récente, où les taux bas étaient la norme, a eu un impact profond sur la psychologie du marché. Désormais, le moindre écart par rapport à ces attentes soulève une vague de volatilité. Le moment est donc venu pour les investisseurs de se mettre en quête d’alternatives qui pourraient les aider à faire face à un contexte économique désormais plus complexe et plus riche en défis.
Quant à la Fed, elle devra veiller à ne pas reproduire les erreurs passées en assouplissant trop tôt sa politique des taux, car cela pourrait raviver l’inflation. Des exemples du passé, comme celui des abaissements des taux prématurés opérés dans les années 1980, sont là pour nous rappeler les risques que l’on court en omettant de maintenir des taux d’intérêt suffisamment élevés jusqu’à ce que l’inflation soit entièrement sous contrôle.
Le défi auquel la Fed est confrontée aujourd’hui consiste à trouver un équilibre entre d’une part la nécessité de soutenir la croissance économique et d’autre part celle de garder le contrôle de l’inflation. De quoi occuper Jerome Powell et les siens dans la période à venir…
Les statistiques récentes de la confiance des consommateurs renvoient une image mitigée selon les sources que l’on consulte, qui reflètent tantôt une diminution, tantôt une amélioration. Un décalage qui prouve que les consommateurs peuvent être plus de résilients que prévu…
De même, certains indicateurs économiques trahissent un ralentissement de l’économie tandis que d’autres témoignent d’une plus grande solidité, ce qui ne simplifie pas les choses pour la banque centrale.
Un nouveau risque pour l’inflation réside dans les menaces de grève des ouvriers portuaires de la côte Est et de la côte du Golfe des Etats-Unis. De telles grèves pourraient en effet perturber les chaînes d’approvisionnement – cela faisait longtemps que nous n’avions plus entendu cette phrase – et engendrer une envolée des prix, en particulier durant la saison des achats à l’approche des fêtes de fin d’année.
Les entreprises sont déjà assidûment à la recherche d’alternatives qui leur permettraient de limiter les dégâts. Tout cela prouve une fois de plus que les problèmes locaux peuvent avoir de vastes retombées économiques. Si la grève se prolonge trop longtemps, elle pourrait même obliger la Fed à marquer une pause dans son cycle d’abaissements des taux. De quoi faire résonner dans la tête des banquiers centraux américains la chanson des Rolling Stones: ‘You can’t always get what you want’…
Chiffres clés du 25/9/2024 |
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Index | Clôture | +/- | Depuis début 2024 |
Belgique: Bel-20 | 4258,41 | 0,27% | 14,85% |
Europe: Stoxx Europe 600 | 519,14 | -0,11% | 8,37% |
USA: S&P500 | 5722,26 | -0,19% | 19,97% |
Japon: Nikkei | 37870,26 | -0,19% | 13,17% |
Chine: Shangai Composite | 2896,31 | 1,16% | -2,64% |
Hongkong: Hang Seng | 19129,10 | 0,68% | 12,21% |
Euro/dollar | 1,12 | 0,19% | 1,14% |
Brent pétrole | 74,72 | -0,39% | -3,82% |
Or | 2660,30 | 0,56% | 28,80% |
Taux belge à 10 ans | 2,83 | ||
Taux allemand à 10 ans | 2,19 | ||
Taux américain à 10 ans | 3,79 |
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