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Le "Whatever it takes" allemand
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26 MARS

Le "Whatever it takes" allemand

26-3-2025
Yannick Verloove – Global Equity Specialist
Yannick Verloove
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Rédigé le 26-3-2025 09:05
Publié le 26-3-2025 09:05
La semaine dernière, le parlement allemand a marqué son accord pour relâcher le frein à l’endettement et permettre des dépenses publiques plus importantes, en particulier en faveur de la défense et des investissements dans l’infrastructure.
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Sommaire

  • Relâcher le frein à l’endettement
  • "Whatever it takes"
  • L’impact sur l’économie
  • Quels secteurs pourraient en profiter?

Relâcher le frein à l’endettement

Traditionnellement, sur le plan du budget et de l’endettement, l’Allemagne menait une politique très conservatrice. Alors qu’aux Etats-Unis et dans nombre de pays d’Europe, l’endettement a atteint, ces dernières années, jusqu’à plus de 100% du PNB, en Allemagne, il est resté parfaitement sous contrôle, aux alentours de 60% du PNB. En vertu de la constitution allemande, le déficit budgétaire ne pouvait excéder 0,35% du PNB. 
Cependant, la stagnation de l’économie allemande des dernières années et la nécessité soudaine de consentir des investissements colossaux en faveur de la défense ont contraint le pays à modifier sa constitution. Bien que son parti, la CDU, ait autrefois toujours été partisan de cette discipline budgétaire, durant sa campagne, Friedrich Merz avait ouvert la voie au changement. Mais, comme cette modification requiert une majorité des deux tiers et que l’extrême droite et la gauche radicale y sont opposées, le nouveau chancelier a profité de l’ancienne composition du parlement pour, avec le soutien du SPD et des Verts, réunir la majorité des deux tiers exigée et assouplir le frein à l’endettement.

Il a donc été décidé que les dépenses en faveur de la défense (y compris le soutien à l’Ukraine) de plus de 1% du PNB pourraient désormais être consenties hors budget. La création d’un fonds de 500 milliards EUR financé au moyen de dettes a également été approuvée afin d’investir dans l’infrastructure pendant les 12 prochaines années. Sur l’insistance des Verts, une tranche de 100 milliards d’euros a été réservée aux investissements en faveur du climat, le reste allant surtout au transport, aux infrastructures énergétiques, à l’enseignement, etc.

"Whatever it takes"

Plus tôt ce mois-ci, Friedrich Merz avait déjà insisté sur la nécessité, pour l’Allemagne et l’Europe, de renforcer rapidement leur capacité militaire et d’appliquer désormais à notre défense également le fameux principe "Whatever it takes". Dans la foulée, il avait ajouté que cette augmentation des dépenses ouvrait des perspectives pour l’économie allemande et, par extension, pour l’économie européenne.

L’impact sur l’économie

Comme les investissements concrets doivent encore être décidés et que le lancement de travaux d’infrastructure d’envergure prend du temps, il ne faut pas s’attendre à un impact sur la croissance en 2025, hormis peut-être un regain de confiance pour les entrepreneurs allemands. Cependant, les économistes estiment que la croissance allemande pourrait s’accélérer à 1,5% en 2026 et 2% en 2027, soit environ 1% de plus que prévu sans ce stimulant substantiel. Ces dépenses se combinent à l’augmentation des investissements dans la défense décidée par l’Europe et au Clean Industrial Deal de l’Union européenne (dont l’objectif est d’améliorer la compétitivité de l’industrie européenne à travers un assouplissement de la régulation et une baisse des prix de l’énergie). Le tout devrait procurer une croissance additionnelle à l’économie européenne, à concurrence de 0,3% à partir de 2026, si l’on en croit les estimations.

Quels secteurs pourraient en profiter?

Dans un premier temps, et ce n’est pas étonnant, c’est dans le secteur de la défense que les commandes vont augmenter le plus. Même si, traditionnellement, près de deux tiers des dépenses militaires européennes profitent à des producteurs d’armements américains (pour l’achat de F-35, la défense antiaérienne…), la relation plus tendue avec les Etats-Unis pourrait amener les pays européens à un élan de protectionnisme vis-à-vis des entreprises d’armement européennes. 

Quant aux investissements dans l’infrastructure, ils profiteront surtout aux entreprises du secteur de la construction et de l’ingénierie comme Siemens et Schneider pour l’expansion et la modernisation des réseaux énergétiques et, par extension, à un grand nombre d’entreprises industrielles et de producteurs de matériaux (matériaux de construction, métaux et chimie).

Chiffres clés du 25/3/2025

Index Clôture +/- Depuis début 2025
Belgique: Bel-20 4482,20 0,17% 5,10%
Europe: Stoxx Europe 600 552,59 0,67% 8,86%
USA: S&P 500 5776,65 0,16% -1,78%
Japon: Nikkei 37780,54 0,46% -5,30%
Chine: Shangai Composite 3369,98 0,00% 0,54%
Hongkong: Hang Seng 23344,25 -2,35% 16,37%
Euro/dollar 1,08 0,06% 4,30%
Brent pétrole 73,14 0,01% -2,14%
Or 3024,00 0,36% 15,18%
Taux belge à 10 ans 3,34
Taux allemand à 10 ans 2,79
Taux américain à 10 ans 4,31

Source: Refinitiv Datastream

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Yannick Verloove

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