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Le "Whatever it takes" chinois
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30 SEPT

Le "Whatever it takes" chinois

30-9-2024
Patrick Casselman – Senior Equity Specialist
Patrick Casselman Senior Equity Specialist
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Rédigé le 30-9-2024 09:34
Publié le 30-9-2024 09:34
Les incitants chinois ont créé la surprise, engendrant une vigoureuse remontée des bourses chinoises, de nouveaux records pour les bourses européennes et américaines et une rotation en direction des actions cycliques.
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Sommaire

  • Nouveaux records
  • Des incitants chinois surprenants et bien coordonnés
  • Remontée des actions cycliques en dépit de la faiblesse conjoncturelle
  • Le prix du pétrole sous pression à cause du risque de suroffre
  • L’inflation diminue encore en direction de l’objectif

Nouveaux records

Les bourses européennes et américaines ont signé de nouveaux records la semaine dernière, compensant largement les corrections ponctuelles de début août et début septembre. Le S&P500 a grimpé de 0,6% au total de la semaine, ce qui porte ses gains depuis le début de l’année à 20%. Le Stoxx Europe 600 a laissé entrevoir la semaine dernière un mouvement de rattrapage (+2,7%) qui lui a permis d’atteindre de justesse un nouveau record en portant ses gains annuels à 10%.

Toutefois, c’est pour les bourses chinoises que la semaine a été la plus spectaculaire. La bourse de Shanghai a chuté ces 3 dernières années jusqu’à un plancher historique et affichait encore il y a une semaine une perte de -8% depuis le début de l’année, mais elle a grimpé de plus de 15% la semaine dernière.

Des incitants chinois surprenants et bien coordonnés

Il faut voir dans ce rebond le résultat de l’annonce, par la banque centrale et les autorités chinoises, de tout un programme de mesures incitatives. Pour commencer, un abaissement du taux directeur et une réduction des réserves obligatoires permettront aux banques d’octroyer davantage de prêts. Des injections de capital sont également prévues pour les grandes banques commerciales. Pour soutenir le marché immobilier, l’acompte à payer pour une deuxième maison a été réduit et la banque centrale financera les entreprises étatiques régionales qui achètent des maisons invendues à des prix raisonnables. Et pour stimuler la consommation, les taux d’intérêt des prêts hypothécaires existants seront réduits de 0,5% et les autorités distribueront des chèques de consommation à certains groupes de la population.

Les marchés des actions chinois bénéficieront également d’un soutien direct puisque les courtiers, les sociétés de placement et les compagnies d’assurances pourront désormais se financer auprès de la banque centrale pour l’achat d’actions.

Aux divers incitants monétaires s’ajoute également un effort budgétaire. La Chine va émettre une dette souveraine d’environ 2 billions de yuans, dont la moitié sera utilisée pour soutenir la consommation et l’autre moitié pour aider les pouvoirs locaux à réduire leur endettement. Ces mesures budgétaires seront affinées dans les semaines à venir.

Remontée des actions cycliques en dépit de la faiblesse conjoncturelle

Ce vaste programme d’incitants chinois vient en réponse aux signes persistants d’affaiblissement de l’économie chinoise, mais la confiance des consommateurs et des entreprises s’est récemment détériorée également en Europe et aux Etats-Unis. Le PMI européen du secteur des services a ainsi chuté de 52,9 à 50,5 points tandis que celui de l’industrie est retombé à 44,8 points.

Nombre d’actions cycliques (matériaux, voitures, biens de luxe…) affichaient encore des planchers il y a un peu plus d’une semaine, mais elles ont laissé entrevoir une vigoureuse remontée la semaine passée grâce aux incitants chinois convaincants. Ces mesures devraient en effet contribuer à relancer l’industrie et la consommation chinoises. En Europe et aux Etats-Unis également, on peut s’attendre à ce que les abaissements des taux relativement rapides permettent dans le courant de 2025 une reprise de l’activité dans le secteur de la construction et de l’industrie. Et rappelez-vous: les marchés anticipent habituellement sur ce qui va venir…

Le prix du pétrole sous pression à cause du risque de suroffre

Si les prix des métaux ont également connu la semaine dernière une remontée vigoureuse en prévision d’une accélération de la croissance chinoise, on ne peut manifestement pas en dire autant du prix du pétrole. La baisse que ce dernier laisse entrevoir depuis août est en partie due à la croissance plus faible que prévu de la demande du fait de la faiblesse conjoncturelle, mais aussi à la transition énergétique. Sans compter que l’offre risque d’augmenter. Ces dernières années, les pays de l’OPEP+ avaient réduit leur production de 5,8 millions de barils par jour (soit +/- 10% de la capacité de l’organisation) afin de soutenir les prix à une époque où la demande était faible. Cependant, ces efforts ont été annihilés par un accroissement de l’offre de pays ne faisant pas partie de l’OPEP (principalement en Amérique du Nord et en Amérique du Sud). Si ces barils sont à nouveau mis sur le marché, ils conduiront à une suroffre en 2025. Et les pays de l’OPEP ne sont pas disposés à prolonger indéfiniment leurs réductions de la production… Ce qu’ils veulent, c’est récupérer les parts de marché qu’ils ont perdues. Le 1er décembre, les pays de l’OPEP+ se réuniront pour décider dans quelle mesure ils prolongeront leurs actuelles limitations de la production, à moins qu’ils ne décident d’y renoncer progressivement.

L’inflation diminue encore en direction de l’objectif

La baisse des prix du pétrole va contribuer à faire encore diminuer l’inflation. De cette manière, l’objectif de 2% sera bientôt atteint et les abaissements des taux pourront peut-être s’accélérer. L’indice des prix américain PCE est déjà retombé à 2,2% en août, mais l’effet de la baisse des prix du pétrole doit encore se manifester en septembre. Demain, nous découvrirons les chiffres de l’inflation du mois de septembre en Europe. Selon les prévisions, l’inflation européenne devrait pour la première fois depuis longtemps s’établir en deçà de l’objectif de 2% de la BCE, ce qui permettrait à cette dernière de procéder dès octobre à un nouvel abaissement des taux. Plus tard dans la semaine, nous aurons encore droit aux statistiques macroéconomiques traditionnelles comme les indicateurs ISM américains et enfin, vendredi, le rapport américain sur l’emploi.

Chiffres clés du 23/9/2024 au 27/9/2024

Index Clôture +/- Depuis début 2024
Belgique: Bel-20 4318,18 2,43% 16,46%
Europe: Stoxx Europe 600 528,08 2,69% 10,24%
USA: S&P500 5738,17 0,62% 20,30%
Japon: Nikkei 39829,56 5,58% 19,02%
Chine: Shangai Composite 3087,53 12,82% 3,79%
Hongkong: Hang Seng 20632,30 13,00% 21,03%
Euro/dollar 1,12 0,32% 1,20%
Brent pétrole 71,66 -4,15% -7,76%
Or 2648,24 1,31% 28,22%
Taux belge à 10 ans 2,77
Taux allemand à 10 ans 2,14
Taux américain à 10 ans 3,75
Source : Refinitiv Datastream

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