Sommaire
- Des évolutions boursières divergentes
- Les taxes douanières engendrent l’incertitude
- L’économie américaine en proie à un refroidissement
- L’Europe passe à l’action
- La BCE abaisse les taux, mais pourrait ensuite marquer une pause
- Au programme de cette semaine : l’inflation et la confiance des consommateurs aux Etats-Unis
Des évolutions boursières divergentes
Compte tenu de sa perte hebdomadaire de 3,1%, le S&P 500 a reculé de 6% depuis son record du 19 février et a ainsi perdu les gains qu’il avait engrangés depuis la victoire électorale de Donald Trump.
Les principales causes de ce repli sont l’actuelle incertitude engendrée par la politique de Donald Trump – et en particulier l’impact que la guerre commerciale qu’il a déclenchée aura sur l’inflation et sur la croissance – et les coupes budgétaires. Par ailleurs, le fait que le marché ne récompense plus la croissance bénéficiaire de nombre d’entreprises technologiques américaines pourrait être un signe qu’il s’inquiète de l’augmentation excessive des valorisations ces deux dernières années.
Les bourses européennes laissent par contre entrevoir un étonnant mouvement de rattrapage depuis le début de l’année, comme en témoigne la progression de 9% du Stoxx Europe 600. La semaine dernière, les bourses européennes ont dans un premier temps réagi de manière très volatile aux nouvelles taxes douanières introduites par Donald Trump, mais elles ont ensuite accueilli favorablement les avancées politiques allemandes et les noaveaux plans de défense et d’investissements de l’Europe. Les principaux gagnants sont ici la bourse allemande et, au niveau sectoriel, l’industrie de la défense et les secteurs cycliques.
La perspective d’une augmentation des dépenses budgétaires a toutefois provoqué un vigoureux rebond des taux obligataires européens – le taux allemand à dix ans a par exemple grimpé de 43 points de base pour atteindre 2,83% – tandis que la réduction du différentiel d’intérêt par rapport aux Etats-Unis et le dynamisme retrouvé au sein de l’Union européenne ont permis à l’euro de signer par rapport au dollar sa progression hebdomadaire la plus marquée des 16 dernières années (+4,7%).
Les taxes douanières engendrent l’incertitude
Sur le plan politique, la semaine a été mouvementée. Alors que nous en étions encore à digérer le clash entre Trump et Zelensky dans le Bureau ovale, les événements ont continué à se précipiter avec le gel de l’aide militaire américaine à l’Ukraine, des réunions d’urgence au sujet du renforcement de la défense européenne et du soutien de l’UE à l’Ukraine, mais aussi la menace de Trump d’infliger des sanctions plus sévères à la Russie.
Sans oublier les va-et-vient du président des Etats-Unis dans le dossier des taxes douanières. Le 4 mars, il a introduit au terme d’une suspension d’un mois des tarifs de 25% sur toutes les importations américaines en provenance du Mexique et du Canada, ainsi qu’une surtaxe de 10% sur les biens chinois. Le Canada et la Chine ont réagi sur-le-champ avec des augmentations du même ordre des droits d’importation sur toute une série de produits américains.
Cependant, sans doute à cause des réactions violentes du marché, les droits de douane américains ont une nouvelle fois été suspendus pour une bonne partie des produits en provenance du Mexique et du Canada, cette fois jusqu’au 2 avril. Des négociations sont donc encore possibles. A l’égard de l’Union européenne, Donald Trump s’est contenté de menaces mais n’a pas décrété de nouvelles taxes.
L’économie américaine en proie à un refroidissement
L’incertitude engendrée par cette valse des taxes douanières commence à peser sur la confiance des entrepreneurs et des consommateurs américains. Et puis, il y a aussi la vague de licenciements parmi les fonctionnaires américains et d’autres coupes budgétaires.
La croissance vigoureuse que l’économie américaine est parvenue à laisser entrevoir ces dernières années en dépit du niveau élevé de l’inflation et des taux d’intérêt était en effet dans une large mesure due aux incitants budgétaires substantiels constitués par la prolongation des réductions d’impôts et des dépenses publiques en faveur notamment de l’infrastructure et des dépenses sociales, sans oublier l’effet de richesse engendré par la hausse marquée de la bourse américaine. Si ces éléments se mettent à présent à vaciller, l’économie américaine pourrait connaître un refroidissement important.
Pour l’instant, cela ne se traduit encore qu’en partie au niveau des chiffres réels. Récemment, nous avions déjà observé une détérioration de la confiance des consommateurs et une contraction des dépenses de consommation réelles. L’indice ISM de l’industrie est retombé de 50,9 à 50,3 points, mais celui des services a progressé de 52,8 à 53,5 points. La création d’emploi du mois de février (151.000 unités) était à peine inférieure aux attentes (160.000 emplois) tandis que le taux de chômage a légèrement augmenté (de 4 à 4,1%). Jusqu’ici, il n’y a donc pas encore de quoi faire changer la Fed d’avis au sujet de la pause qu’elle veut marquer dans le cycle des taux.
L’Europe passe à l’action
En Europe, on assiste par contre à une augmentation des dépenses publiques. Pour son plan de 800 milliards EUR en faveur de la défense, l’Union européenne est prête à permettre aux Etats membres d’excéder leurs budgets nationaux. Quant au nouveau gouvernement allemand en formation, il envisage de lever le frein à l’endettement pour augmenter de 500 milliards EUR les investissements dans la défense et l’infrastructure.
La BCE abaisse les taux, mais pourrait ensuite marquer une pause
La BCE a comme prévu abaissé à nouveau les taux de 0,25%, mais a laissé entendre qu’elle pourrait bientôt marquer une pause afin d’évaluer l’effet que les nouvelles taxes douanières et les plans d’investissements ambitieux de l’Europe auront sur l’inflation. Pour l’instant, l’inflation européenne évolue dans la bonne direction avec un léger recul en février (de 2,5% à 2,4%).
Au programme de cette semaine : l’inflation et la confiance des consommateurs aux Etats-Unis
Cette semaine, nous aurons droit à la publication des taux d’inflation américains du mois de février. Les économistes tablent sur un léger repli, de 3% à 2,9%. Vendredi, nous découvrirons les nouveaux chiffres relatifs à la confiance des consommateurs américains. Et pour le reste, il nous faudra garder un œil sur les rebondissements politiques, notamment à l’égard des taxes douanières et de la situation en Ukraine.
Chiffres clés du 3/3/2025 au 7/3/2025
|
Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4469,34 |
1,10% |
4,80% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
553,35 |
-0,69% |
9,01% |
USA: S&P 500 |
5770,20 |
-3,10% |
-1,89% |
Japon: Nikkei |
36887,17 |
-0,72% |
-7,54% |
Chine: Shangai Composite |
3372,55 |
1,56% |
0,62% |
Hongkong: Hang Seng |
24231,30 |
5,62% |
20,79% |
Euro/dollar |
1,09 |
4,52% |
4,97% |
Brent pétrole |
70,70 |
-3,89% |
-5,41% |
Or |
2916,24 |
2,28% |
11,08% |
Taux belge à 10 ans |
3,40 |
|
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Taux allemand à 10 ans |
2,84 |
|
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Taux américain à 10 ans |
4,32 |
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Source: Refinitiv Datastream