Sommaire
- Les plans ambitieux en faveur de la défense font grimper les taux à long terme
- Les marchés des obligations et des actions paient l’addition
- Wall Street redoute une récession
Une renaissance qui a un coût
La renaissance. Botticelli, Michel-Ange, la Florence des Médicis… assurément une merveilleuse période de l’histoire de notre civilisation. Ces derniers jours, le terme a refait surface, cette fois pour décrire la réponse de l’Europe à la politique de Donald Trump. Et, aujourd’hui, il signifie plus de moyens pour la défense et, dans le cas de l’Allemagne, aussi pour l’infrastructure.
Ce qui nous amène évidemment à la question suivante : d’où viendra l’argent ? Les pays européens ne disposent pas d’une grosse cagnotte, donc ils vont devoir emprunter. Avec ou sans l’aide de l’Europe. Autrement dit, la demande de capitaux va augmenter et, avec elle, le prix de ces capitaux, c’est-à-dire les taux d’intérêt. C’est exactement sur ce scénario que les marchés anticipent aujourd’hui. Et cela explique pourquoi les taux à long terme ont grimpé d’un demi pour cent au cours du dernier mois et ce, tant en Allemagne qu’en France.
L’impact sur vos investissements
Pour ceux qui veulent investir de l’argent frais dans des obligations, la remontée des taux à long terme est une bonne nouvelle. En revanche, pour ceux qui détiennent déjà des obligations, elle signifie une perte de valeur du portefeuille. Pour les investisseurs en actions, il s’agit avant tout d’un obstacle. Lorsqu’ils ont la possibilité d’obtenir des taux d’intérêt plus élevés, certains investisseurs sont moins enclins à se tourner vers les bourses, d’autant que cette remontée des taux peut affecter les bénéfices des entreprises. Encore qu’il faille considérer la situation dans sa globalité. S’il est vrai que les taux à long terme sont en proie à une augmentation, la tendance qui anime les taux à court terme, elle, est toujours baissière. Pas plus tard que la semaine dernière, la BCE a revu ses taux à la baisse. De plus, les capitaux que les pays veulent investir vont pour une part profiter aux entreprises européennes et à leurs travailleurs, ce qui pourrait être une aubaine pour l’économie et les bénéfices des entreprises.
Le marché américain s’enfonce dans le rouge
Cela dit, hier, les bourses ne semblaient malheureusement pas voir les choses sous cet angle. Le Nasdaq, en particulier, en a pris un sérieux coup et plusieurs grosses pointures de l’IA ont à nouveau plongé dans le rouge. Paradoxalement, dans la pratique, la politique "America First" de Donald Trump suscite surtout beaucoup de questions et d’incertitude. Une incertitude qui paralyse et affaiblit l’économie…
Chiffres clés du 10/3/2025
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4360,96 |
-2,42% |
2,26% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
546,20 |
-1,29% |
7,60% |
USA: S&P 500 |
5614,56 |
-2,70% |
-4,54% |
Japon: Nikkei |
37028,27 |
0,38% |
-7,18% |
Chine: Shangai Composite |
3366,16 |
-0,19% |
0,43% |
Hongkong: Hang Seng |
23783,49 |
-1,85% |
18,56% |
Euro/dollar |
1,08 |
-0,30% |
4,66% |
Brent pétrole |
69,53 |
-1,65% |
-6,97% |
Or |
2905,50 |
-0,37% |
10,67% |
Taux belge à 10 ans |
3,39 |
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Taux allemand à 10 ans |
2,83 |
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Taux américain à 10 ans |
4,22 |
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Source: Refinitiv Datastream