Sommaire
- La parole des femmes s’est considérablement libérée ces dernières années
- L’argent n’est plus un sujet tabou, y compris dans le couple
- Même si cela évolue, les femmes endossent encore la majorité des tâches domestiques
- Seulement 10% des femmes investissent
- Les femmes désirent placer leur argent dans des entreprises durables et responsables.
On remarque une évolution dans l’affirmation des femmes au sein de la société. Les enjeux ont éclaté au grand jour depuis l’affaire Weinstein et le mouvement #MeToo. Nous avons assisté à la libération de la parole de la femme sur nombre de sujets. Ce qui a changé la perception des femmes par rapport à des problèmes plus larges, notamment en ce qui concerne l’égalité des salaires. L’argent n’est plus un sujet tabou. Promotions, rétributions, investissements, achats sont autant de thèmes qu’elles abordent plus fréquemment.
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Il est évident que l’on assiste à une redistribution des rôles dans le couple, essentiellement dans le schéma hétérosexuel. Comment interagir ? Trouver son équilibre ? Dans une majorité des couples, le salaire de la femme est encore considéré comme le deuxième salaire. Elles travaillent souvent à temps partiel et c’est encore à elles qu’incombe une grande part des tâches domestiques et le rôle de s’occuper des enfants. Même aujourd’hui, il est toujours difficile d’assumer toutes ces charges. Elles n’endossent pas ces rôles l’un après l’autre, mais en même temps. Cependant, la femme s’affirme davantage en tant qu’entrepreneuse et citoyenne engagée. Des préoccupations qui ont considérablement gagné du terrain.
Seulement 10% des femmes investissent. Il s’agit donc de répondre à leurs attentes spécifiques.Gaëlle Haag
S’investir et investir
La pandémie a eu un impact sur la réflexion des jeunes femmes entre 25 et 35 ans et la gestion de leur épargne. Les plateformes aux États-Unis et dans une moindre mesure en Europe ont vu exploser le nombre de nouveaux investisseurs avec une proportion plus importante de femmes. J’observe également leur intérêt accru et leur envie d’acquérir une indépendance financière beaucoup plus tôt. Seulement 10% des femmes investissent. Il s’agit donc de répondre à leurs attentes spécifiques. Elles choisissent d’investir dans des entreprises défendant des valeurs et des changements de société positifs, plus durables. En fait, les femmes sont des investisseuses comme les autres – encore faut-il qu’elles le fassent. Leur appétit au risque est beaucoup plus déterminé par leur situation personnelle, leur style de vie et leurs connaissances financières que par le fait qu'elles soient femmes. Les principaux points observés sont le manque de confiance en leurs compétences, le manque de temps à y consacrer et surtout le besoin de comprendre où va leur argent, à quoi il va servir et dans quelle mesure leur démarche est alignée sur leurs valeurs.
Les femmes ont 40% de capital en moins à la retraite tout en vivant 5 ans de plus en moyenne.Gaëlle Haag
La femme en 2022 : portrait idéal
Qu’elle soit libre d’être ce qu’elle veut être. Et non pas obligée de porter un costume qui ne lui convient pas. Il faut reconnaître que la femme est multiple. Elle a le droit de faire carrière et de ne pas vouloir d’enfants comme celui de vouloir les deux. Le droit de choisir demeure le droit fondamental. Et dans cette multiplicité de rôles endossés, chacun a son importance. La mère a un rôle fondamental de transmission. La femme entrepreneuse joue aussi un rôle de modèle, surtout en sachant que moins de 20% des femmes se lancent dans l’entrepreneuriat. Et la femme investisseuse se révèle déterminante. On vote autant avec son portefeuille et en consommant qu’en investissant. Les femmes ont 40% de capital en moins à la retraite tout en vivant 5 ans de plus en moyenne. Faire travailler son argent le plus tôt possible peut devenir une question de survie pour certaines.