Menu
Priority Banking
Private Banking
Wealth Management
La banque d'un monde qui change
L’Europe prend le virage électrique
Mobilité Suivre Suivre la catégorie
22 MARS

L’Europe prend le virage électrique

22-3-2022
Henri-Julien de Cockborne – Head of industry research group for automotive, industrials & capital goods at BNP Paribas
Henri-Julien de Cockborne Head of industry research group for automotive, industrials & capital goods at BNP Paribas
Suivre Suivre l'expert
Voir tous les experts
Rédigé le 21-3-2022 13:45
Publié le 22-3-2022 06:45
Moins chère et plus performante, la batterie a donné un coup d’accélérateur à l’électrification du parc automobile. Consciente des enjeux, l’Europe veut rattraper son retard.
Lire plus tard
Twitter LinkedIn Email Imprimer

Sommaire

  • Les voitures électrifiées représentaient 18% des ventes en 2021 contre 4% en 2019
  • Notamment grâce à l’amélioration des performances et la réduction des coûts des batteries
  • La parité de coûts avec les voitures thermiques devrait être atteinte dans quelques années
  • Les innovations ouvrent la voie d’une généralisation de l’électrique à tous les segments
  • L’Europe doit investir pour rattraper son retard dans la production de batteries
Encore extrêmement rares il y a quelques années, les véhicules électrifiés sont aujourd’hui devenus une réelle option pour nombre d’utilisateurs. En 2021, les voitures entièrement électriques (VE) et hybrides rechargeables ont aussi représenté 18% des ventes de voitures neuves dans l’Union européenne. En 2019, leur part dans les ventes n’était encore que de 4%. D’ici 2025, elle devrait atteindre entre 20% et 30% selon les prévisions. Cette percée s’explique évidemment par différentes raisons comme le durcissement des normes d’émissions de CO2 ou la prise de conscience écologique. Mais la plus importante est l’amélioration continue des batteries.
La batterie représente de 30% à 40% du coût d’un VE. Elle est aussi très lourde et volumineuse.

Parité en 2025

La batterie représente de 30% à 40% du coût d’un VE. Elle est aussi très lourde et volumineuse. Mais les batteries ont connu une amélioration considérable ces 10 dernières années.

D’une part, la densité des batteries a progressé de 7% par an en moyenne selon Bloomberg New Energy Finance (BNEF), soit un quasi-doublement en une décennie. En d’autres termes, l’autonomie d’un véhicule a été multipliée par deux à poids égal.

D’autre part, le prix des batteries a chuté de 1.000 dollars par kWh en 2010 à 160 dollars en 2019 et atteindra 100 dollars en 2024 selon les prévisions de BNEF. La parité économique entre VE non subventionnés et véhicules thermiques est attendue entre 2024 et 2028 en fonction des scénarios et des types de voitures.

De nouvelles technologies

Ces améliorations découlent notamment d’innovations continues. Les batteries riches en nickel permettent de réduire fortement le contenu en cobalt. Ce qui en réduit le coût et l’impact social, les conditions de travail dans les mines artisanales de cobalt au Congo défrayant régulièrement la chronique.

Par ailleurs, les batteries lithium-fer-phosphate, moins compactes et moins coûteuses, pourraient équiper les véhicules d’entrée de gamme et ceux dédiés à la livraison urbaine.

À plus long terme, la batterie à électrolyte solide constituerait une rupture technologique. Elle permettrait de résoudre les problèmes d’autonomie et de temps de charge tout en étant plus sûre. De nombreux constructeurs ont annoncé des véhicules à batterie solide pour la seconde moitié de la décennie avec des coûts compétitifs. Nissan évoque un prix de 75 dollars par kWh, 45% de moins qu’une batterie au lithium en 2020.
L’objectif de l’Europe est de développer localement des capacités de production de batteries avec des normes ESG.Henri-Julien de Cockborne

Un défi industriel

Le développement du VE constitue un véritable défi industriel pour l’Europe. Aujourd’hui, l’Asie domine le marché des batteries, avec le risque d’une délocalisation des emplois par rapport aux moteurs thermiques.

L’Europe a toutefois entrepris de rattraper son retard. L’objectif est de développer localement des capacités de production de batteries avec des normes ESG en cours de définition par la Commission européenne. Cette dernière prévoit d’atteindre en 2025 une capacité installée de plus de 400 GWh contre 45 GWh en 2020. Un GWh représentant un investissement de l’ordre de 40 à 100 millions de dollars, cela laisse entrevoir de réelles opportunités pour les investisseurs.
210322_graph_fr
210322_graph2_fr

Cette lecture vous a-t-elle plu?

Retrouvez d’autres articles au travers de nos Newsletters quotidiennes et hebdomadaires

Je m’abonne

Votre expert

Henri-Julien de Cockborne Head of industry research group for automotive, industrials & capital goods at BNP Paribas
Suivre Suivre l'expert
Voir tous les experts
Partagez :
Lire plus tard
Les opinions exprimées sur ce site sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement la position de BNP Paribas Fortis

Rejoignez MyExperts

Restez au courant des dernières analyses en matière d'investissement

Déjà inscrit ?

Connectez-vous pour lire l'article.

Pas encore de compte ? S'inscrire