Sommaire
- Un bénéfice après impôts de 10% est devenu habituel pour les entreprises américaines
- Les bénéfices sont en forte hausse depuis la fin de la crise financière
- Seules les 1 000 plus grandes entreprises en profitent
- Cette situation peut nuire au dynamisme de l'économie
- Pour l'instant, rien ne peut entraver cette croissance des bénéfices
Parmi les sociétés du S&P 500, des bénéfices de 10% sont devenus la norme.Arne Maes
En 2017, le bénéfice après impôts des entreprises américaines s'est élevé à plus de 10% du produit intérieur brut. Comme le montre le graphique, ce pourcentage fluctue entre 5 et 10% depuis 1940. Mais depuis la crise financière, il dépasse constamment 10%. Les bénéfices des entreprises du S&P 500 (l'indice des 500 plus grandes entreprises américaines cotées, selon leur valeur de marché) montrent un tableau homogène. Pour celles-ci, un bénéfice de 10% est aussi devenu la nouvelle norme ces dernières années.
Les petites actions moins performantes
La situation des entreprises situées directement derrière le groupe des plus grandes capitalisations est moins enviable. Le journaliste Justin Fox de la société de services financiers Bloomberg a analysé les chiffres. Il a comparé le bénéfice des 1 000 entreprises les mieux valorisées en bourse à celui des 1 000 suivantes. Le graphique montre que l'écart entre ces deux groupes se creuse depuis plusieurs dizaines d'années. En matière de bénéfices, les entreprises les mieux valorisées en bourse continuent d'accroître leur avance. Selon M. Fox, cette situation s'inscrit dans un phénomène plus global où les grandes entreprises ne cessent d'augmenter leurs bénéfices.
En matière de bénéfices, les plus grandes valorisations ne cessent d'accroître leur avance.
Le dynamisme du marché faiblit
Si, en outre, ces grandes entreprises peuvent survivre plus longtemps qu'avant, l'économie risque de perdre en dynamisme. Et M. Fox de conclure : « La tendance selon laquelle les riches deviennent de plus en plus riches ne peut pas durer éternellement. Des obstacles vont apparaître, à l'instar de la résistance opposée aux mastodontes et des changements technologiques introduits par les jeunes pousses. Mais tant qu'ils ne se seront pas matérialisés, les grandes entreprises continueront de voir augmenter leurs bénéfices. Une situation qui sous-tend l'augmentation du marché des actions américaines depuis le début de 2018. »