Menu
Priority Banking
Private Banking
Wealth Management
La banque d'un monde qui change
Keep calm and trade on
Actualité Suivre Suivre la catégorie
14 AVR

Keep calm and trade on

14-4-2025
Joost de Kraker – Investment Specialist
Joost de Kraker Investment Specialist
Suivre Suivre l'expert
Voir tous les experts
Rédigé le 14-4-2025 08:33
Publié le 14-4-2025 08:33
"Il y a des décennies où rien ne se passe; et il y a des semaines où des décennies se produisent", a écrit Vladimir Ilitch Lénine. Il semble que depuis début avril, nous nous trouvons dans le second cas.
Lire plus tard
Twitter LinkedIn Email Imprimer

Sommaire

  • L’incertitude créée par un président versatile sème la volatilité sur les marchés.
  • Poker face ou Madman ?
  • Cédant aux pressions des détenteurs d’obligations, le gouvernement américain fait marche arrière.
  • Le calme revient sur les marchés, mais l’incertitude persiste.

Les bourses désarçonnées

Petite récapitulation pour les plus heureux d’entre nous qui n’étaient pas collés à leur écran de télévision, smartphone ou poste de radio ces deux dernières semaines : le mercredi 2 avril, à l’occasion de ce qu’il a lui-même appelé le "Liberation Day", Donald Trump a annoncé ses mesures tant redoutées imposant à tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis une taxe douanière minimale de 10%. A cela sont venus s’ajouter des tarifs ‘réciproques’ à l’encontre de nombre de grandes économies qui, selon lui, se comportent de manière déloyale à l’égard des Etats-Unis.

Le Canada, le Mexique et l’Europe, de longue date des partenaires économiques cruciaux des Etats-Unis, en ont fait les frais. Mais le président américain n’en est pas resté là et a également dirigé ses foudres vers des destinations plus exotiques comme l’Ile Norfolk, le Vietnam et l’Ile Maurice. Des surtaxes oscillant entre 50% (Lesotho) et 11% (Congo) seront ainsi imputées sur les produits importés de ces pays par les entreprises américaines.

Il est clair que ces mesures feront à court et moyen terme augmenter les prix pour le consommateur américain. Les marchés financiers, croyant de moins en moins que ces mesures parviendront à renforcer l’économie américaine, ont atteint un plancher lundi matin après deux sessions négatives les 3 et 4 avril.

La ‘madman theory’

Une énorme volatilité s’est donc emparée des bourses du monde entier depuis la fameuse ‘libération’ de Donald Trump. Les investisseurs tentent d’évaluer l’impact des mesures en question : s’agit-il purement d’une stratégie de négociation, celle qu’il décrivait lui-même dans son best-seller "The Art of the Deal" ? La ‘madman theory’ ou stratégie du fou, utilisée notamment par le président Nixon durant la guerre du Vietnam, consiste à faire croire à l’adversaire qu’il a affaire à un dirigeant fou capable de prendre des décisions complètement irrationnelles. Dans le cas qui nous occupe, Donald Trump semble convaincu que cette stratégie lui permettra de persuader ses partenaires commerciaux, dont la Chine, de capituler pour éviter le pire.

L’arrivée des justiciers

Malheureusement pour Trump, sa tactique n’a pas eu l’effet escompté. Ces derniers jours, les marchés ont compris que le président n’agissait pas avec la raison que l’on est en droit d’attendre d’un acteur de cette importance. Et bien que le gouvernement américain n’ait pas manifesté l’intention de revenir sur les décisions prises en dépit de la riposte violente de la Chine, ce sont finalement les "bond vigilantes" – les justiciers obligataires de l’économie – qui ont forcé Donald Trump à faire marche arrière.

Cette garde civile des marchés obligataires se compose en réalité des investisseurs du monde entier détenant des emprunts d’Etat américains. Manifestement mécontents de la politique du président américain, ces justiciers ont décidé de vendre en masse leurs bons du Trésor, provoquant une envolée des taux d’intérêt auxquels les pouvoirs publics américains se financent. Cette offensive a eu l’effet escompté, en ce sens que la nervosité qui s’est emparée des marchés financiers a (enfin) retenu l’attention du président des Etats-Unis.

La suite, nous la connaissons : le gouvernement américain a changé son fusil d’épaule en annonçant une suspension de 90 jours durant lesquels les nouveaux tarifs douaniers ne seront pas imputés afin de permettre aux négociations de démarrer. La taxe minimale de 10% sera par contre imputée pendant cette période.

Le point de la situation

A la fin de la semaine dernière, le taux à 10 ans des obligations d’Etat américaines avoisinait toujours les 4,50%, soit environ un demi pour cent de plus que la semaine précédente, la preuve que les justiciers obligataires se réservent une porte de sortie. Pour compenser cette augmentation du coût de financement, Donald Trump continue à plaider pour que la banque centrale américaine abaisse les taux. Cependant, Jerome Powell ne semble pas disposé à adapter sa politique dès lors que son principal objectif est de lutter contre l’inflation. Une inflation qui est dans une large mesure engendrée par les taxes douanières décidées par Donald Trump…

Les bourses européennes ont dû concéder environ 10% depuis le fameux "Liberation Day". Cependant, si l’on considère la situation dans son ensemble, on constate que l’Euro Stoxx 50 et l’Euro Stoxx 600 parviennent à bien limiter leurs pertes depuis le début de l’année, respectivement à 2 et 5%. Aux Etats-Unis, le S&P 500 et le Nasdaq ont par contre perdu respectivement 10 et 15% en 2025.

En Asie, on relève des écarts assez importants dès lors que les marchés japonais ont chuté eux aussi de plus de 10% cette année, tandis que l’indice technologique Hang Seng a progressé de plus de 6%.

Keep calm and carry on

En fin de semaine, le calme semblait avoir fait son retour et l’on observait déjà des deux côtés de l’Atlantique des volumes réduits et moins de volatilité. Cependant, sachant que Donald Trump parvient comme nul autre à capter l’attention du monde entier, nous nous attendons à ce que son humeur continue à influencer les marchés dans les semaines et les mois à venir.

Malgré tout, nous considérons les derniers développements comme un signal positif. Car même si nous devrons supporter les caprices de Donald Trump pendant un certain temps encore, nous savons à présent que les "bond vigilantes" ont le pouvoir de réfréner ses ardeurs – ne serait-ce que temporairement.

Vladimir Lénine a aussi écrit que "parfois, l’histoire a besoin d’un coup de pouce". A tout le moins, nous pouvons dire que Donald Trump a mis certaines choses en marche. Nous pensons par exemple au renforcement de la collaboration en Europe, avec un recentrage sur la productivité et l’allègement de la bureaucratie excessive. Des opportunités semblent se profiler en dehors de l’Europe également, et d’importants blocs économiques envisagent des accords commerciaux bilatéraux qui pourraient soutenir la croissance économique.

Bref, nous vivons une époque aussi exceptionnelle qu’intéressante. Et comme toujours, nous suivrons la situation de près et nous vous tiendrons informés par le biais de nos canaux.

Chiffres clés du 7/4/2025 au 11/4/2025

Index Clôture +/- Depuis début 2025
Belgique: Bel-20 4028,97 -1,58% -5,52%
Europe: Stoxx Europe 600 486,80 -1,92% -4,10%
USA: S&P 500 5363,36 5,70% -8,81%
Japon: Nikkei 33585,58 -0,58% -15,81%
Chine: Shangai Composite 3238,23 -3,11% -3,39%
Hongkong: Hang Seng 20914,69 -8,47% 4,26%
Euro/dollar 1,13 3,19% 9,50%
Brent pétrole 65,32 -1,30% -12,60%
Or 3236,53 6,33% 23,28%
Taux belge à 10 ans 3,18
Taux allemand à 10 ans 2,53
Taux américain à 10 ans 4,47
Source : LSEG Datastream

Cette lecture vous a-t-elle plu?

Retrouvez d’autres articles au travers de nos Newsletters quotidiennes et hebdomadaires

Je m’abonne

Votre expert

Joost de Kraker Investment Specialist
Suivre Suivre l'expert
Voir tous les experts
Partagez :
Lire plus tard
Les opinions exprimées sur ce site sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement la position de BNP Paribas Fortis

Rejoignez MyExperts

Restez au courant des dernières analyses en matière d'investissement

Déjà inscrit ?

Connectez-vous pour lire l'article.

Pas encore de compte ? S'inscrire