Menu
Priority Banking
Private Banking
Wealth Management
La banque d'un monde qui change
La libération à laquelle personne ne s'attendait.
Actualité Suivre Suivre la catégorie
7 AVR

La libération à laquelle personne ne s'attendait.

7-4-2025
Geert Ruysschaert – Head of Investment Communication
Geert Ruysschaert Head of Investment Communication
Suivre Suivre l'expert
Voir tous les experts
Rédigé le 7-4-2025 08:31
Publié le 7-4-2025 08:31
Le « Libreration Day » de Trump plonge le monde dans une guerre commerciale et les marchés boursiers dans une importante correction.
Lire plus tard
Twitter LinkedIn Email Imprimer

Sommaire

  • Que va-t-il se passer maintenant ? 
  • Les contre-mesures chinoises éclipsent un bon rapport sur l'emploi. 
  • Les marchés boursiers connaissent une deuxième journée consécutive d’importantes pertes.  
  • Trump va-t-il revoir sa position et, si oui, quand ?  
  • La baisse des taux d'intérêt offre un peu de répit. 

Les contre-mesures chinoises éclipsent un bon rapport sur l'emploi. 

Le rapport sur l'emploi américain publié vendredi était plutôt bon. En mars, 228 000 emplois ont été créés, soit bien plus que prévu. Trump s'en est immédiatement félicité. Mais Wall Street n’a pas été impressionné. Pour la deuxième journée consécutive, les marchés boursiers ont connu des pertes importantes. En cause, la réaction chinoise aux droits de douane annoncés par Trump. Le président américain avait suggéré que ces droits pourraient être assouplis pour la Chine si Pékin était prêt à vendre les activités américaines de l'application populaire TikTok. Mais les Chinois n'ont pas mordu à l'hameçon ; au contraire, ils ont riposté avec force en annonçant un droit de douane de 34 % sur tous les produits en provenance des États-Unis. Sans compter sur une série d'autres mesures, dont une restriction des exportations de certaines matières premières rares nécessaires à la fabrication d'éoliennes et de scanners MRI. 

Les marchés boursiers vivent une assez mauvaise semaine. 

L'annonce a confirmé les craintes des marchés : la vague de droits de douane lancée par Trump risque de déclencher des contre-mesures à l'échelle mondiale. Les grandes entreprises technologiques américaines, en particulier, risquent d'en faire les frais sur les marchés boursiers. D'autant plus que beaucoup d'entre elles ne sont pas vraiment bon marché. Le Nasdaq a chuté de 8,55 % sur la semaine, le S&P 500 de 8,21%. Et, ailleurs, les marchés boursiers ont également connu de fortes pertes : le Stoxx Europe 600 a dû concéder 8,13%. L'indice Hang Seng de Hong Kong chute ce matin de plus de 12%, ce qui s'explique en partie par le fait que la bourse était fermée vendredi et réagit donc seulement maintenant. 

Trump peut appeler sa guerre commerciale le « Libération Day » mais, à Wall Street, beaucoup se demandent ce dont ils sont exactement libérés. À moins que ce ne soit du prix excessif des actions. 

Qui va bénéficier de cette situation ? 

Le marché américain est désormais protégé du monde extérieur par une barrière douanière estimée à 20-25%, la plus élevée en un siècle. Mais, pour l'Américain moyen, cela risque de se traduire par des hausses de prix pour de nombreux produits. Et les entreprises américaines qui ne pourront pas répercuter intégralement les coûts accrus des biens et matières premières importés risquent de voir leur marge bénéficiaire se réduire. Même les entreprises qui n'en souffrent pas directement pourraient voir leur chiffre d'affaires impacté, simplement parce que les Américains auront moins de pouvoir d'achat. 

Les droits de douane ne sont pas non plus un cadeau pour les entreprises étrangères. Le marché américain reste l'un des plus attractifs au monde. Tout le monde veut y faire des affaires. Mais les droits de douane constituent un sérieux obstacle. 

Que va-t-il se passer maintenant ? 

La politique de Trump est notoirement imprévisible. Ce qui est vrai aujourd'hui ne l'est peut-être plus demain. Une activité économique en baisse et une popularité en déclin pourraient pousser Trump à revoir sa position. Musk a déjà laissé entendre qu'il préférerait des tarifs douaniers zéro entre les États-Unis et l'Europe. Et au sein du camp républicain, des voix se sont déjà élevées pour demander le report des tarifs et opter pour une période d’accalmie. Cela serait certainement un coup de pouce pour les marchés boursiers. 

La grande question est de savoir si tout le monde va réagir aussi fortement que la Chine. Et comment Trump réagira à son tour. À court terme, il est clair qu'il faut être prudent. Mais tout message indiquant que les choses ne sont pas aussi mauvaises que craint initialement pourrait redonner confiance aux marchés. Ce que l’histoire nous apprend, c'est que les pires et les meilleures journées boursières sont souvent très proches. Et personne ne veut manquer les secondes. Et il est encourageant de constater, qu’à première vue, le Japon et l'Inde gardent la tête froide et sont moins enclins à prendre des mesures de rétorsion drastiques. 

Moins de croissance économique. 

Les droits de douane en eux-mêmes et l'incertitude quant à leur évolution future font que les acteurs économiques sont prudents. Les plans sont mis en attente, ce qui suffit à paralyser une partie de la croissance économique. Sur cette croissance, il y avait déjà des doutes aux États-Unis. C'est pourquoi la Réserve fédérale américaine, à l'instar de la BCE, a commencé à baisser les taux d'intérêt pour donner un peu d'oxygène à l'économie sous forme de crédits bon marché. Elle va probablement continuer à le faire, même si elle doit surveiller de près la hausse des prix qui résulte des droits de douane plus élevés. 

Un peu d'aide en provenance des taux. 

La BCE va également poursuivre la baisse des taux. Car les barrières douanières américaines constituent un défi supplémentaire pour nos économies. Elles peuvent neutraliser une partie de la croissance supplémentaire que les investissements en défense et infrastructure européennes et allemandes promettent. Cela explique pourquoi les taux d'intérêt à long terme ont également baissé. Ils anticipent un contexte économique plus difficile. 

La baisse des taux d'intérêt à long terme fait que les obligations existantes gagnent en valeur. Aujourd'hui, elles jouent à nouveau pleinement leur rôle de tampon dans un portefeuille. Elles n’en représentent pas seulement la partie sûre : elles atténuent également l'impact négatif de la correction boursière. En 2022, c'était tout à fait différent. 

La baisse des taux d'intérêt à court terme signifie que ceux qui se réfugient aujourd'hui dans la liquidité n'y resteront peut-être pas longtemps. Surtout aux États-Unis, où les barrières douanières font également craindre une hausse de l'inflation et une pression sur les taux d'intérêt réels. Chaque lueur d'espoir du côté des actions peut inciter ces investisseurs à revenir sur les marchés et à soutenir les cours. Une partie de ce qui nous attend dépendra de l'homme de la Maison Blanche. Dans une première réaction, il a laissé entendre que les Chinois auraient dû négocier au lieu de prendre des contre-mesures... 

Chiffres clés du 31/3/2025 au 4/4/2025

Index Clôture +/- Depuis début 2025
Belgique: Bel-20 4093,59 -7,10% -4,01%
Europe: Stoxx Europe 600 496,33 -8,44% -2,22%
USA: S&P 500 5074,08 -9,08% -13,73%
Japon: Nikkei 33780,58 -9,00% -15,33%
Chine: Shangai Composite 3342,01 -0,28% -0,29%
Hongkong: Hang Seng 22849,81 -2,46% 13,91%
Euro/dollar 1,10 1,53% 6,12%
Brent pétrole 66,18 -10,01% -11,45%
Or 3043,80 -1,30% 15,94%
Taux belge à 10 ans 3,19
Taux allemand à 10 ans 2,57
Taux américain à 10 ans 4,01

Source: LSEG Datastream

Cette lecture vous a-t-elle plu?

Retrouvez d’autres articles au travers de nos Newsletters quotidiennes et hebdomadaires

Je m’abonne

Votre expert

Geert Ruysschaert Head of Investment Communication
Suivre Suivre l'expert
Voir tous les experts
Partagez :
Lire plus tard
Les opinions exprimées sur ce site sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement la position de BNP Paribas Fortis

Rejoignez MyExperts

Restez au courant des dernières analyses en matière d'investissement

Déjà inscrit ?

Connectez-vous pour lire l'article.

Pas encore de compte ? S'inscrire