Sommaire
- La mise à jour trimestrielle de Nvidia apaise (temporairement) la crainte d’une bulle de l’IA et influence l’entièreté du marché.
- Le CEO Jensen Huang brosse un tableau optimiste de l’avenir à long terme et annonce des investissements colossaux dans les centres de données dédiés à l’IA.
- Malgré le sentiment positif, rien ne dit que les investissements colossaux rapporteront à terme un rendement suffisant.
- Vu les différences fondamentales au niveau de la demande de puces électroniques, des valorisations et de la dynamique de marché, l’IA n’est pas une nouvelle bulle spéculative.
Les résultats trimestriels du géant de l’IA Nvidia, un événement pour le marché
Redoutant de plus en plus une bulle de l’IA comparable à la bulle Internet d’il y a 25 ans, les investisseurs guettaient avec une attention particulière la mise à jour trimestrielle de Nvidia qui devait être publiée hier après-bourse. Vu la suprématie de l’entreprise en tant que fournisseur de puissance de calcul GPU (puces d’IA) pour des centres de données de plus en plus énormes, sa valeur boursière de près de 5000 milliards USD et son poids substantiel dans les indices américains, chaque mise à jour de Nvidia est devenue pour le marché un événement susceptible d’influencer non seulement l’action elle-même et le secteur technologique, mais aussi la bourse dans sa totalité.
Ouf!
On savait déjà que les résultats du troisième trimestre de Nvidia seraient supérieurs aux attentes. Restait à voir de combien ils devraient les dépasser pour que cela ait encore un impact quelconque sur le cours. Grâce au besoin insatiable de puces GPU pour les centres de données dédiés à l’IA, le chiffre d’affaires trimestriel a augmenté de 62% jusqu’à 57 milliards USD, tandis que le bénéfice par action a gonflé de 60% et atteint désormais 1,30 USD. Dans les deux cas, le résultat excédait de 3% les estimations des analystes. La division Data Center a fait état de la croissance la plus impressionnante en progressant de 66% pour atteindre 51 milliards USD. Pour le quatrième trimestre en cours, la direction table même sur une accélération de la croissance du chiffre d’affaires jusqu’à 65 milliards USD (+65% en glissement annuel, sans le chiffre d’affaires réalisé en Chine), ce qui dépasse de loin la prévision de 62 milliards USD. En réaction, le cours a fait un bond de joie après-bourse et le marché a poussé un soupir de soulagement.
Le CEO de Nvidia, toujours aussi optimiste au sujet de l’IA
La vision à long terme toujours aussi optimiste exposée par le CEO Jensen Huang lors de sa vidéoconférence avec les analystes n’a fait qu’ajouter à ce soulagement. Selon Huang, nous n’en sommes encore qu’au début d’une expansion des centres de données qui s’étendra sur plusieurs années et qui se chiffrera d’ici 2030 à une valeur de marché de 3000 à 4000 milliards USD. Les centres de données seront les nouvelles usines d’IA pour les entreprises de tous les secteurs. Huang s’attend à une augmentation exponentielle de la demande de puissance de calcul, tant pour l’entraînement des modèles que pour les applications d’IA agentique (agents d’IA), sans oublier les solutions d’IA physique comme les véhicules autonomes et les robots humanoïdes. Le CEO a conclu en indiquant que les GPU destinés au cloud étaient tous vendus et qu’il n’y a aucune raison de redouter une bulle de l’IA.
Nvidia rassure le marché, mais le doute persiste ?
Bien que ces résultats et perspectives du géant Nvidia soient parvenus à apaiser temporairement la crainte d’une bulle spéculative, le marché s’inquiète toujours du rendement à terme des investissements colossaux dans l’IA. L’évolution de l’économie de l’IA connaît des hauts et des bas, et même des corrections intermédiaires comme ce fut le cas récemment. Mais dans une tendance haussière, il s’agit finalement d’un phénomène assez sain…
L’IA est-elle une nouvelle bulle spéculative ? Similitudes et nuances…
Certes, il existe certaines similitudes avec la bulle Internet, comme la forte augmentation des valorisations de certains acteurs et l’apparition du phénomène du "vendor financing", par lequel les grandes entreprises aident leurs clients moins nantis à acheter leurs produits (comme dans le cadre du récent accord conclu entre Nvidia et OpenAI). Mais il y a aussi des différences cruciales. Pour commencer, l’actuelle demande en plein essor de puces d’IA dépasse considérablement l’offre. On est donc bien loin de l’époque où les entreprises posaient en masse des câbles Internet sans que cela ne réponde à un véritable besoin. Ensuite, les valorisations de la plupart des actions liées à l’IA ne sont pas vraiment excessives, surtout compte tenu de la croissance à deux chiffres attendue. La hausse des cours des "Magnificent Seven", l’élite de la Big Tech américaine qui couvre la totalité du segment de l’IA, n’équivaut même pas à la moitié de l’envolée du Nasdaq à l’époque de la bulle Internet. Et enfin, le marché redoute toujours un peu une bulle de l’IA. Or, ce n’est que lorsque les valorisations augmentent dans des proportions inexplicables et que la crainte se mue en euphorie que la situation devient dangereuse et qu’il est temps de prendre ses bénéfices. Et nous n’en sommes pas encore là…
Chiffres clés du 19/11/2025
|
| Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
| Belgique: Bel-20 |
4964,56 |
0,42% |
16,42% |
| Europe: Stoxx Europe 600 |
561,71 |
-0,03% |
10,66% |
| USA: S&P 500 |
6642,16 |
0,38% |
12,93% |
| Japon: Nikkei |
48537,70 |
-0,34% |
21,67% |
| Chine: Shangai Composite |
3946,74 |
0,18% |
17,75% |
| Hongkong: Hang Seng |
25830,65 |
-0,38% |
28,77% |
| Euro/dollar |
1,15 |
-0,30% |
11,51% |
| Brent pétrole |
63,58 |
-2,05% |
-14,93% |
| Or |
4094,88 |
1,09% |
55,97% |
| Taux belge à 10 ans |
3,25 |
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| Taux allemand à 10 ans |
2,71 |
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| Taux américain à 10 ans |
4,13 |
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