Sommaire
- La fin du plus long "government shutdown" de l’histoire des Etats-Unis.
- Une timide rotation sectorielle à Wall Street.
- La Cour suprême se montre sceptique face aux droits de douane de Donald Trump.
- Les élections de mi-mandat inciteront-elles Donald Trump à adoucir sa politique en matière de taxes douanières ?
- Cap sur les résultats de Nvidia…
La fin du plus long "government shutdown" de l’histoire des Etats-Unis
Le plus long "government shutdown" de l’histoire des Etats-Unis vient de s’achever. Durant 43 jours, de nombreux services gouvernementaux sont restés fermés en attendant que le Congrès parvienne à un accord. Cet accord a fini par intervenir, même s’il porte seulement sur un budget provisoire valable jusqu’à la fin janvier. A n’en pas douter, cet épisode de paralysie budgétaire laissera des traces au niveau de plusieurs indicateurs économiques, dont le PIB. A l’instar des taxes douanières, cet élément rendra ces mêmes indicateurs économiques plus difficiles à interpréter. De plus, le "government shutdown" empêchera sans doute la publication de certaines statistiques, parmi lesquelles les rapports sur l’emploi que la banque centrale américaine utilise pour définir sa politique en matière de taux d’intérêt. Une situation très ennuyeuse, mais qui ne semble pas affecter Wall Street outre mesure…
L’essor de l’IA repose de plus en plus sur des dettes
Les bourses semblaient, la semaine dernière, s’interroger surtout sur les valorisations de certains géants de l’IA. Les montants colossaux consacrés à la création de nouveaux centres de données, en particulier, donnent à réfléchir. D’autant que ces investissements sont de plus en plus financés au moyen de dettes… En octobre, Meta a conclu un accord de financement de 27 milliards USD qu’elle a abrité au sein d’une entité ad hoc (un "Special Purpose Vehicle" ou SPV). Quant à Oracle, elle affiche dans l’intervalle un endettement de près de 96 milliards USD… A l’évidence, l’époque où ces géants technologiques finançaient rigoureusement leurs investissements au moyen des bénéfices accumulés est révolue.
Aussi longtemps que les investissements financés offrent le rendement espéré, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Mais qu’adviendra-t-il si ce rendement n’est pas au rendez-vous ? Jusqu’ici, les géants de l’IA ont pour ainsi dire accompli un parcours sans faute. Reste à attendre la publication des résultats trimestriels de Nvidia, ce mercredi, pour voir si c’est encore le cas.
Rotation sectorielle
Jusqu’ici, les investisseurs qui ont renoncé à inclure ces géants de l’IA dans leur portefeuille sont passés à côté de gains substantiels, mais force est d’admettre que la prudence est de mise. Et dans l’intervalle, il vaut certainement la peine de se mettre en quête d’actions prometteuses mais moins chères, que ce soit dans les secteurs gravitant autour de l’intelligence artificielle ou ailleurs. A en juger par la rotation sectorielle, cette pensée a également hanté Wall Street la semaine dernière. Nombre d’investisseurs ont, en effet, délaissé les grosses pointures du Nasdaq pour se tourner vers des valeurs de croissance plus défensives comme celles de l’industrie pharmaceutique.
La Cour suprême se penche sur les droits de douane
Pendant ce temps, la Cour suprême des Etats-Unis se penche sur la légalité des taxes douanières que Donald Trump a imposées à titre individuel à certains pays ou d’une manière générale. Le président, de son côté, invoque une loi d’urgence économique adoptée par le Congrès en 1977, qui lui permet de décréter de sa seule autorité ce type de droits de douane en cas d’urgence nationale. Nombre de juges de la Cour suprême se demandent à présent si un simple déficit commercial peut être considéré comme une urgence nationale.
Un cauchemar administratif
Si la Cour suprême décide de révoquer les taxes douanières, le gouvernement se retrouvera plongé dans un cauchemar administratif. Les droits de douane ont déjà rapporté cette année quelque 225 milliards de dollars au Trésor américain, soit presque le triple de l’année dernière. Imaginons qu’une part importante de ces taxes doive à présent être remboursée. Cela représenterait un travail de titan auquel l’administration américaine n’est pas préparée, et cela risquerait surtout de faire dérailler encore plus le budget national.
Imaginons…
De plus, rien ne dit qu’une annulation des taxes douanières modifierait fondamentalement la politique menée par Donald Trump. Le président dispose en effet de nombreuses autres lois qu’il pourrait invoquer pour remplir les caisses de l’Etat au moyen d’autres taxes (par exemple sur les produits ou les secteurs).
Encore qu’il ne soit pas exclu que son intérêt pour les taxes douanières diminue dans les mois à venir… D’ici un an se tiendront en effet les élections de mi-mandat. Et même si l’impact des droits de douane sur l’économie semble jusqu’ici raisonnable, il est bel et bien perceptible. L’inflation se maintient obstinément aux alentours de 3%, le marché de l’emploi laisse entrevoir des signes indéniables de faiblesse, et les marchés des crédits sont de plus en plus souvent confrontés à des défauts de paiement. Nombre d’observateurs pensent donc que Donald Trump pourrait, dans les mois à venir, adoucir sa politique en matière de taxes douanières afin de permettre au Grand Old Party de conserver l’année prochaine sa majorité au sein des deux chambres du Congrès
Chiffres clés du 10/11/2025 au 14/11/2025
|
| Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
| Belgique: Bel-20 |
5034,52 |
2,44% |
18,06% |
| Europe: Stoxx Europe 600 |
574,81 |
1,78% |
13,24% |
| USA: S&P 500 |
6734,11 |
0,08% |
14,49% |
| Japan: Nikkei |
50376,53 |
0,20% |
26,27% |
| Chine: Shangai Composite |
3990,49 |
-0,18% |
19,06% |
| Hongkong: Hang Seng |
26572,46 |
1,26% |
32,47% |
| Euro/dollar |
1,16 |
0,35% |
12,15% |
| Brent pétrole |
64,40 |
1,16% |
-13,83% |
| Or |
4084,18 |
2,10% |
55,57% |
| Taux belge à 10 ans |
3,24 |
|
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| Taux allemand à 10 ans |
2,72 |
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| Taux américain à 10 ans |
4,15 |
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