Sommaire
- Nvidia, le verre à moitié vide ?
- Un écosystème concentré
- Des marchés de plus en plus exigeants
- La concurrence chinoise, enjeu stratégique
- L’innovation et la durabilité, talons d’Achille ?
Nvidia, le verre à moitié vide ?
Hier soir, la séance boursière américaine est restée hésitante, dans l’attente des résultats de Nvidia, le leader mondial de l’intelligence artificielle. Des résultats qui étaient communiqués après bourse. Il faut dire qu’avec des prévisions bénéficiaires dépassant les 50% de hausse, Nvidia, la plus grande capitalisation boursière mondiale, disposait de solides arguments pour tenir le marché en haleine. Le géant a finalement publié des résultats supérieurs aux attentes, tant au niveau du bénéfice par action que du chiffre d’affaires. Mais le marché, décidé à voir le verre à moitié vide, est resté déçu par l’impact des restrictions américaines sur les revenus des centres de données. Dans la foulée, les échanges d’après-bourse indiquaient déjà une perte de 2% sur le cours de l’action. Mais, derrière cette nervosité des investisseurs se cachent des enjeux majeurs pour tout le secteur de l’intelligence artificielle.
Un écosystème complet mais concentré
Ces 2 dernières années, les Magnificent 7, dont fait partie Nvidia, ont investi 350 milliards de dollars dans l'IA. Bien que chacun de ces géants dispose de sa propre spécialité, ils détiennent un quasi-monopole sur des ressources critiques comme les données, la puissance de calcul, les talents … et la santé financière ! Car dépenser 350 milliards d’USD n’est pas donné à qui veut. Cette importante capacité d'investissement des Magnificent 7 crée aussi une barrière à l'entrée pour les autres entreprises et fragilise la concurrence. Ce qui réduit aussi les possibilités d'innovation pour les acteurs plus petits. Pour l’investisseur se pose désormais la question d’investir dans le secteur tout en restant suffisamment diversifié.
Des investisseurs exigeants
Selon une étude récente de PwC, l’IA pourrait générer plus de 15.000 milliards d’USD de valeur d’ici à 2030. Une telle croissance dope également les attentes. Et celles des investisseurs à l’égard des Magnificent 7 sont énormes : ils représentent désormais 1/3 de la capitalisation boursière du S&P500 et cotent à 28 fois les bénéfices attendus. Contre 22 fois seulement pour le marché américain. Même si le potentiel du secteur reste indéniable, de tels niveaux de valorisations rendent ces actions vulnérables à la moindre déception, comme des résultats moins brillants que prévus…
La concurrence s’organise
L’intelligence artificielle est également devenue un enjeu géopolitique. Si les Etats-Unis dominent le marché des modèles de langage, des puces et des plateformes cloud, la Chine, de son côté, investit massivement dans des alternatives domestiques, notamment pour contrer le quasi embargo des GPU américains. D’après Bloombergs Economics, la contribution des hautes technologies au PIB chinois pourrait dépasser les 18% en 2026. Cette concurrence chinoise, ajoutée à la guerre commerciale avec les Etats-Unis, pourrait radicalement changer les partenariats mondiaux dans le secteur. Ainsi, Cambricon, le champion chinois des semi-conducteurs, a vu son chiffre d’affaires s’envoler de plus de 4.000% au premier semestre. Le Hang Seng tech, l’indice phare des valeurs technologiques chinoises, quant à lui, a réalisé une performance de plus de 30% depuis le début de l’année.
Innover durablement
L’augmentation de la concurrence et l’intérêt croissant des entreprises pour l’IA continueront de soutenir le secteur. A cet égard, les entreprises ne visent plus seulement l’automatisation. Elles veulent aussi augmenter la personnalisation de l’expérience et l’anticipation des besoins futurs. Chaque puissance économique a donc intérêt à investir pour conserver sa souveraineté numérique mais aussi ses jeunes talents. Par ailleurs, l’intelligence artificielle repose sur une infrastructure énergétique lourde. Elle génère une empreinte carbone importante sur laquelle les entreprises peinent encore à faire toute la lumière. Sur le plan social, l'IA digitalise des tâches autrefois dévolues à des travailleurs précaires. Quant aux biais algorithmiques, ils peuvent renforcer les tensions sociales et les inégalités. Autant de défis qui attendent encore l’IA mais peuvent en faire également un outil de transition durable majeur.
Chiffres clés du 27/8/2025
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4836.82 |
0.01% |
13.42% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
554.76 |
0.10% |
9.29% |
USA: S&P 500 |
6481.40 |
0.24% |
10.20% |
Japon: Nikkei |
42520.27 |
0.30% |
6.58% |
Chine: Shangai Composite |
3800.35 |
-1.76% |
13.38% |
Hongkong: Hang Seng |
25201.76 |
-1.27% |
25.63% |
Euro/dollar |
1.16 |
-0.52% |
11.96% |
Brent pétrole |
68.09 |
1.25% |
-8.90% |
Or |
3389.49 |
0.24% |
29.11% |
Taux belge à 10 ans |
3.29 |
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Taux allemand à 10 ans |
2.69 |
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Taux américain à 10 ans |
4.24 |
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