Sommaire
- Le risque pèse sur les obligations américaines
- L’Europe tient bon
- Le marché concentré sur la croissance
- L’écart de taux favorable à la dette d’entreprise
Les Etats-Unis dans la ligne de mire
Pour l’instant, les investisseurs perdent leur confiance dans la dette américaine. Et on peut les comprendre : en plus d’une possible explosion de l’inflation, la première économie mondiale affiche un déficit budgétaire de 7% de son PIB. C’est un niveau inédit dans un contexte de plein emploi, alors que le président n’a même pas encore lancé son plan d’allègement fiscal. Dans ce contexte, les marchés ont deux options : soit ils vendent leurs obligations (c’est ce qu’ils ont fait fin mars), soit ils exigent un taux d’intérêt plus élevé pour le risque qu’ils prennent. Et quand ce taux plus élevé concerne plus de 9000 milliards de bons d’état à renouveler dans l’année, soit 1/3 de la dette existante, on comprend mieux pourquoi le président américain a accepté de s’asseoir à la table des négociations.
L’Europe moins exposée à l’inflation
Du côté de l’Europe, le vaste plan de dépenses lancé par l’Allemagne et les autres pays de l’Union augmentera inévitablement l’endettement mais la situation est toute différente car les marchés s’attendent à des retombées positives pour l’économie. Par ailleurs, l’inflation reste moins forte et l’impact des tarifs douaniers pourrait être compensé par la politique monétaire accommodante de la banque centrale. Le tout explique que nos stratèges voient désormais le taux du Bund allemand à 10 ans osciller autour de 2,75% dans les 12 mois qui viennent. Une perspective qui confirme leur préférence à l’égard des obligations d’Etat européennes par rapport à leurs homologues américaines. Sauf si elles sont assorties d’un mécanisme d’ajustement de taux lié à l’inflation.
Les attentes du marché
Les attentes du marché à l’égard de la croissance et de l’inflation sont fondamentales pour comprendre l’évolution des taux d’intérêt. Si la guerre commerciale perdure, les prix à la consommation grimperont et les consommateurs reporteront leurs achats. La croissance diminuera et les taux à long terme baisseront. Mais si l’inflation perdure, les banques centrales devront monter les taux et la prime de risque réclamée par l’investisseur augmentera. Actuellement, ces attentes doivent composer avec une actualité géopolitique et économique très volatile. Cela peut accentuer le manque de visibilité et donc, le manque de confiance.
L’écart de taux favorable aux entreprises
Actuellement, les obligations d’entreprises européennes de bonne qualité (Investment grade) récoltent la préférence des marchés et celle de nos stratèges. En particulier car leur endettement est plus prévisible et leur volatilité plus faible. Récemment, le différentiel de rendement entre les obligations d’entreprises et les obligations d’état s’est creusé en faveur des premières. Même si ce phénomène est lié à la méfiance du marché vis-à-vis de l’endettement des Etats et l’importante augmentation des obligations d’état disponibles sur le marché, la dette des entreprises profite encore de données économiques rassurantes. En effet, la création d’emplois, même aux Etats-Unis, reste bonne et le chômage stable. Même si les taxes douanières pénaliseront les bénéfices des entreprises, pour l’instant, ces bénéfices résistent et soutiennent la qualité de la dette. La preuve s’il faut encore la faire que « qui paie ses dettes s’enrichit ».
Chiffres clés du 4/6/2025
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4507,49 |
0,11% |
5,70% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
551,02 |
0,47% |
8,55% |
USA: S&P 500 |
5970,81 |
0,01% |
1,52% |
Japon: Nikkei |
37747,45 |
0,80% |
-5,38% |
Chine: Shangai Composite |
3376,20 |
0,42% |
0,73% |
Hongkong: Hang Seng |
23654,03 |
0,60% |
17,92% |
Euro/dollar |
1,14 |
0,36% |
10,42% |
Brent pétrole |
64,90 |
-1,11% |
-13,17% |
Or |
3372,82 |
0,71% |
28,47% |
Taux belge à 10 ans |
3,06 |
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Taux allemand à 10 ans |
2,52 |
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Taux américain à 10 ans |
4,36 |
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