Les six tendances du budget mobilité

Le budget mobilité fédéral a longtemps ressemblé à une fausse bonne idée. Mais la situation a évolué radicalement au cours des 12 derniers mois. Dans l’ensemble, les chiffres ont doublé. Chez certains employeurs, un salarié sur cinq opte déjà pour le budget mobilité.

Ce succès croissant est en partie dû à l’assouplissement de la règle dite de la distance. Auparavant, le budget mobilité était réservé aux travailleurs habitant dans un rayon de 5 km de leur lieu de travail. Aujourd’hui, même les salariés travaillant surtout à domicile (plus de 50% du temps) peuvent en profiter. Et cela fait toute la différence.

Les six tendances du budget mobilité

1. Groupes-cibles

La popularité du budget mobilité dépend fortement du profil du salarié et de la localisation de son entreprise. Il est ainsi davantage plébiscité par :

• les jeunes travailleurs occupant leur premier emploi ;
• les couples disposant de deux voitures de fonction et pouvant travailler à domicile ;
• les personnes occupant un emploi sédentaire (IT, consultance…) ;
• les travailleurs hautement qualifiés ;
• les salariés d’entreprises se situant en centre-ville et/ou à proximité de hubs de mobilité.

2. Frais de logement

Le budget mobilité est moins utilisé pour financer les besoins de déplacement (plus petite voiture, véhicules partagés, abonnement aux transports publics...) et plus pour les frais de logement. Quatre bénéficiaires du budget mobilité sur cinq n’optent pas pour une voiture, mais l’utilisent pour payer (une partie de) leur crédit immobilier ou loyer.

3. Deux ou trois roues

Le leasing vélo est également très populaire auprès des salariés bénéficiant du budget mobilité. L’indemnité vélo obligatoire (dans le secteur privé) de 35 cents par kilomètre favorise cette pratique. Les personnes habitant à dix kilomètres de leur lieu de travail reçoivent ainsi 7 euros nets pour chaque jour de travail sur place. Ce qui leur permet de quasiment financer intégralement leur vélo.

4. Pas encore de multimodalité

Un des principaux objectifs du budget mobilité était de favoriser la multimodalité. Ce qui n’est pas (encore) le cas. Un échec relatif qui peut s’expliquer de différentes façons.

• L’intervention dans les frais de logement est trop intéressante.
• En tenant compte de l’ensemble des critères, les voitures de société électriques demeurent trop onéreuses.

La coopération et l’intégration des différentes plates-formes de mobilité (SNCB, TEC, STIB et De Lijn) ne sont toujours pas fluides.

5. Généraliser le budget mobilité

Est-il encore justifié que seules les personnes ayant droit à une voiture de société puissent bénéficier du budget mobilité ? Il devrait être accessible à tous les travailleurs à l’avenir comme réclamé par le secteur du leasing dans un manifeste.

6. Avantage incontournable

Pour les employeurs, le budget de mobilité demeure une solution attrayante à plus d’un titre.

• Il est totalement neutre sur le plan budgétaire.
• Dans la guerre des talents, le budget mobilité peut constituer un argument clé pour le recrutement de jeunes travailleurs, suivant la localisation et le secteur d’activité de l’entreprise.
• Il soutient les ambitions de l’entreprise en matière de durabilité.