Sommaire
- L’inflation reste raisonnable en Europe.
- L’augmentation des dettes publiques fait grimper les taux à long terme…
- … et ce sont surtout les entreprises à l’expansion rapide qui en souffrent.
- Encore qu’il convient de relativiser…
Non-événement
La publication des dernières statistiques de l’inflation européenne a finalement été dans une large mesure un non-événement. En glissement annuel, les prix ont grimpé d’environ 2,1% sur le Vieux continent et de 2,3% si l’on exclut les prix de l’alimentation et de l’énergie. Bref, rien de bien choquant, de sorte que les marchés y sont restés plutôt indifférents.
En Europe, le débat s’articule plutôt autour de la croissance. Ou devrions-nous dire : l’absence de croissance ? Car il faut avouer qu’en glissement trimestriel, le produit intérieur brut de l’Union européenne a à peine augmenté… C’est en tout cas ce que suggérait en août la première estimation des chiffres du deuxième trimestre, dont nous découvrirons cette semaine une mise à jour.
Bien évidemment, les taxes douanières américaines n’arrangent rien. Et pour les effets positifs des plans d’investissement allemands, il faudra attendre encore un peu. Dans l’intervalle, nombre de gouvernements sont aux prises avec un endettement excessif et des déficits budgétaires trop élevés. La volonté politique d’y remédier fait parfois défaut, d’autant qu’elle n’est pas toujours récompensée par les électeurs…
Entre le marteau et l’enclume
Nombre de gouvernements européens sont en quelque sorte pris entre deux feux. D’une part, on les exhorte à investir davantage dans la défense, mais d’un autre côté, il leur faut réaliser des économies pour éviter que les dettes publiques ne deviennent ingérables. Les marchés financiers sont bien conscients qu’il s’agit là d’un exercice d’équilibre délicat, et c’est ce qui explique la pression à la hausse sur les taux d’intérêt à long terme que l’on observe non seulement en France, mais aussi au Royaume-Uni et même en Allemagne. Cette dernière est jusqu’ici peu endettée, mais cela pourrait changer avec les plans d’investissement de Friedrich Merz et son projet de réformer l’économie allemande.
Aux Etats-Unis également, le taux à 30 ans progresse et se rapproche désormais à nouveau des 5%. La décision d’une cour d’appel fédérale de déclarer illégaux une bonne partie des droits de douane imposés par Donald Trump pourrait priver l’Etat américain d’une source de revenus particulièrement lucrative, et donc aggraver les déficits budgétaires. Mais n’anticipons pas : il est en effet probable que la cour suprême soit encore appelée à se prononcer sur l’affaire, car le président américain ne s’avouera pas vaincu aussi facilement…
Impact en bourse
Pendant ce temps, la hausse des taux à long terme fait pression sur les bourses, affectant surtout les actions des entreprises à l’expansion rapide dont les bénéfices attendus se situent pour une grande part dans un avenir lointain. Les entreprises technologiques, notamment. Nvidia, la coqueluche des bourses, a ainsi perdu environ 5% ces derniers jours en dépit des résultats impressionnants dont elle avait fait état pour le trimestre écoulé.
Cela dit, il est peut-être encore trop tôt pour parler d’un revirement de la tendance. Pour rappel, cette action valait 11 USD en octobre 2022. Aujourd’hui, elle en vaut 171 USD. C’est à se demander de quoi on se plaint…
Chiffres clés du 2/9/2025
|
Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4725,24 |
-1,55% |
10,80% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
543,17 |
-1,50% |
7,00% |
USA: S&P 500 |
6415,54 |
-0,69% |
9,08% |
Japon: Nikkei |
42310,49 |
0,29% |
6,06% |
Chine: Shangai Composite |
3858,13 |
-0,45% |
15,11% |
Hongkong: Hang Seng |
25496,55 |
-0,47% |
27,10% |
Euro/dollar |
1,17 |
-0,41% |
12,63% |
Brent pétrole |
69,19 |
1,47% |
-7,43% |
Or |
3511,86 |
0,96% |
33,77% |
Taux belge à 10 ans |
3,37 |
|
|
Taux allemand à 10 ans |
2,79 |
|
|
Taux américain à 10 ans |
4,27 |
|
|