Sommaire
- La Chine veut prendre la tête d’un ordre mondial alternatif.
- L’influence de la politique sur les entreprises reste énorme.
- Les indices boursiers sous-estiment son importance économique.
La SCO, inconnue en Occident mais importante à l’échelle du monde
La Chine s’est offert une belle démonstration de force la semaine dernière. Le président Xi Jinping a en effet combiné un sommet de la Shanghai Cooperation Organization (SCO) à la célébration des 80 ans de la capitulation du Japon à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. La SCO se veut le pendant oriental de l’OTAN, de la même manière que le groupe des BRICS se profile parfois comme l’homologue du G7. D’un point de vue politique, la Chine et la Russie sont le moteur de ces deux organisations, l’Inde en étant le troisième membre commun. Ces pays affirment représenter 24% du territoire du monde, 40% de la population mondiale et 24% du PIB mondial nominal (et même plus de 33% si l’on mesure ce dernier en termes de pouvoir d’achat local). Des chiffres impressionnants, il faut bien le reconnaître…
Les pays membres de la SCO ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde sur le plan politique et économique, mais Xi Jinping parvient habilement à exploiter l’élément qui les unit: leur ennemi commun, Donald Trump. A cet égard, la Chine a de toute évidence les meilleurs atouts en main. D’un point de vue économique, elle a plus de poids que tous les autres pays pris ensemble. Vladimir Poutine veut à présent écouler en Chine le gaz naturel qu’il vendait autrefois en Europe. L’Inde ambitionne, quant à elle, de resserrer les liens entre les pays membres en guise de réponse aux droits de douane exorbitants frappant désormais leurs exportations à destination des Etats-Unis. Et la Chine fait valoir pour sa part le caractère gagnant-gagnant de ces accords, qui contraste fortement avec la politique de confrontation menée par la Maison Blanche.
Une présence marginale dans les indices boursiers
Les chiffres impressionnants que nous évoquions plus haut sont en totale opposition avec la pondération de la Chine dans les indices boursiers mondiaux. Bien qu’elle soit la deuxième puissance économique mondiale, la Chine ne peut en effet pas revendiquer une place au sein du MSCI World Index, qui reste réservé aux pays développés. Son poids au sein du MSCI All Countries Index, le deuxième indice boursier mondial, se limite à 3,16% – autrement dit, beaucoup moins que la pondération des actions individuelles de Nvidia, Apple et Microsoft prises séparément. Ces indices sont composés en fonction des actions librement négociables. Proportionnellement, le Chinois moyen investit davantage dans l’immobilier que dans les actions. De plus, le poids de l’Etat dans le PIB de la Chine (40%) est énorme par rapport à ce qui a cours dans le monde occidental.
Une emprise persistante de la politique sur les marchés
Une autre tradition inhabituelle pour nous réside dans les décisions, parfois radicales, que prennent les autorités locales pour soutenir ou ralentir les marchés des actions. L’année dernière, la Chine a ainsi pris des mesures pour contrer la vente à découvert et a autorisé les fonds de placement à emprunter auprès de la banque centrale pour acheter des actions. L’objectif : soutenir les cours boursiers et la confiance des consommateurs. A présent que les indices boursiers ont le vent en poupe – l’indice Hang Seng a grimpé de 30% depuis avril –, des voix s’élèvent pour abroger ces mesures. Vue de l’extérieur, cette politique visant à maintenir en permanence des gains modérés sur les marchés des actions peut sembler avoir du bon. Mais elle n’en est pas moins totalement opposée au capitalisme sans trop d’ingérence étatique qui est défendu en Occident…
Un ordre mondial bipolaire ?
Pour le monde, les relations futures entre ces deux blocs seront cruciales. Jusqu’ici, Donald Trump semble opter pour la confrontation. Xi Jinping, lui, aspire officiellement à une situation gagnant-gagnant. Début août, Donald Trump a prolongé de 90 jours la période accordée pour négocier avec la Chine au sujet des taxes douanières. Une rencontre au sommet entre les deux adversaires vers la fin de cette période de négociation n’est pas exclue et pourrait, le cas échéant, revêtir une importance qu’il convient de ne surtout pas sous-estimer.
Chiffres clés du 9/9/2025
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Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
Belgique: Bel-20 |
4806,36 |
0,26% |
12,71% |
Europe: Stoxx Europe 600 |
552,39 |
0,06% |
8,82% |
USA: S&P 500 |
6512,61 |
0,27% |
10,73% |
Japon: Nikkei |
43459,29 |
-0,42% |
8,94% |
Chine: Shangai Composite |
3807,29 |
-0,51% |
13,59% |
Hongkong: Hang Seng |
25938,13 |
1,19% |
29,30% |
Euro/dollar |
1,17 |
-0,11% |
13,29% |
Brent pétrole |
66,42 |
0,56% |
-11,13% |
Or |
3635,56 |
-0,28% |
38,48% |
Taux belge à 10 ans |
3,22 |
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Taux allemand à 10 ans |
2,67 |
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Taux américain à 10 ans |
4,08 |
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