Sommaire
- Soutenir l’économie ou contrôler l’inflation ?
- Croissance et emploi plus faibles.
- Confirmation ou (mauvaise) surprise ?
- La Fed devra concilier prudence et flexibilité.
Des sommets aux premiers assouplissements
Après un cycle de hausses agressives en 2023 et 2024, la Federal Reserve avait porté ses taux directeurs dans une fourchette de 5.25% à 5.50%, leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans. Cette politique restrictive visait à contenir une inflation persistante, mais elle a progressivement pesé sur la croissance et l’emploi. En 2025, face aux premiers signes de ralentissement économique, la FED a amorcé un virage. Début de l’automne, elle a procédé à deux baisses consécutives de 25 points de base, ramenant la fourchette cible à 3,75% - 4,00%. Cette détente a marqué un tournant : après deux années de resserrement, la banque centrale américaine s’est engagée sur la voie d’un cycle de baisse, tout en rappelant que le rythme resterait dépendant des données économiques.
L’économie américaine sur un fil
Les tendances 2025 mettent en lumière le dilemme de la FED. Après une petite baisse durant le printemps, l’inflation est repartie à la hausse, se stabilisant aux alentours de 3%, ce qui est au-dessus du seuil confortable attendu par la banque centrale américaine. Le marché du travail, longuement robuste, montre de vrais signes d’essoufflement. Les créations d’emplois ralentissent et le taux de chômage est remonté à 4,4% en novembre, son plus haut niveau depuis 2021. La croissance, qui avait surpris positivement au deuxième trimestre (+3,8% annualisée), s’est tout de même tassée sur les 12 derniers mois à 2,1% en moyenne sur l’année.
De leur côté, les PMI apportent une autre lecture précieuse : celle de la confiance des directeurs d’achat. Le PMI composite, qui reprend tant la dimension industrielle que celle des services, s’est établi à 54,2%, traduisant une économie qui continue de croître mais à un rythme plus modéré. Cet indicateur nous montre que les chefs d’entreprises restent confiants, mais anticipent un ralentissement, ce qui renforce la complexité du choix de la FED.
Wall Street à l’écoute du chef d’orchestre
Les marchés actions ont accueilli favorablement les baisses de taux en automne. Depuis, le S&P500 a progressé de presque 6%, porté par les valeurs technologiques et de croissance qui sont plus sensibles au coût du capital. Les marchés obligataires ont connu un rallye, les rendements se détendant à mesure que les anticipations s’installaient. Mais cette tendance reste fragile : une décision plus prudente mercredi soir pourrait provoquer des corrections rapides. Il est donc nécessaire de garder à l’esprit que la FED agit comme un chef d’orchestre mondial et que ses décisions influencent directement les fluctuations de marché.
Le billet vert, baromètre des échanges mondiaux
Depuis l’été, le cours du dollar évolue dans une zone assez étroite, reflet d’un point d’équilibre sensible à la politique monétaire et à la dynamique commerciale. Chaque ajustement de taux directeur décidé par la FED modifie l’attractivité relative des actifs en dollars et influence les arbitrages mondiaux. Avec un échange de près de 10 000 milliards par jour, le dollar reste le véritable baromètre des équilibres mondiaux. Sa trajectoire dépend des décisions de la banque centrale américaine mais également des flux commerciaux et des arbitrages de devises au niveau mondial.
Le choix de ce soir, un signal important et attendu
C’est ce soir que Jerome Powell livrera le contenu de sa dernière carte de vœux : préserver l’emploi sans que l’inflation, toujours persistante, ne vienne jouer les trouble-fêtes. Actuellement, le consensus sur une baisse de 0.25% du taux directeur pour atteindre un niveau de 3,75% s’élève à 89%. Mais nous observons que les marchés attendent la magie des vœux qui pourraient être présentés aujourd’hui, et cela, depuis plusieurs jours déjà. Les volumes des transactions en bourse sont actuellement importants (7% supérieurs à la moyenne) et les liquidités restent abondantes. La rotation sectorielle continue, attendant sagement le discours de Jerome Powell. La Banque Centrale américaine a déjà montré en 2025 qu’elle pouvait changer de cap. La question est désormais de savoir à quel rythme elle poursuivra ce chemin.
Chiffres clés du 9/12/2025
|
| Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
| Belgique: Bel-20 |
5001,61 |
-0,53% |
17,28% |
| Europe: Stoxx Europe 600 |
577,77 |
-0,10% |
13,82% |
| USA: S&P 500 |
6840,51 |
-0,09% |
16,30% |
| Japon: Nikkei |
50655,10 |
0,14% |
26,97% |
| Chine: Shangai Composite |
3909,52 |
-0,37% |
16,64% |
| Hongkong: Hang Seng |
25434,23 |
-1,29% |
26,79% |
| Euro/dollar |
1,16 |
0,03% |
12,30% |
| Brent pétrole |
61,98 |
-0,90% |
-17,07% |
| Or |
4218,60 |
0,83% |
60,69% |
| Taux belge à 10 ans |
3,35 |
|
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| Taux allemand à 10 ans |
2,85 |
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| Taux américain à 10 ans |
4,18 |
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