Un marché haussier qui s’élargit
Durant la dernière semaine du mois, les bourses se sont rapidement remises de leur légère correction de la mi-novembre. La semaine dernière, le S&P 500 (+0,3%) et le Stoxx Europe 600 (+0,4%) ont encore grimpé un peu jusqu’à se rapprocher de leurs précédents records. Dans le même temps, nous avons vu le marché s’élargir. Plusieurs secteurs restés à la traîne comme l’industrie automobile, les ventes au détail, les matériaux et autres semblent à présent combler leur retard.
Des indicateurs économiques mitigés
En cette période de l’année, les investisseurs commencent aussi à anticiper sur l’année qui s’annonce et donc à espérer une amélioration progressive de la conjoncture économique. Mais pour l’heure, les indicateurs économiques renvoient toujours une image mitigée…
Que ce soit en Chine (49,9), en Europe (49,6) ou aux Etats-Unis (47,3), les indicateurs de confiance de l’industrie ont légèrement reculé au mois de novembre, jusqu’à se retrancher sous le seuil des 50 points marquant la frontière entre croissance et contraction. Ceux du secteur des services ont par contre signé une remontée qui leur a permis de dépasser les attentes en s’établissant à 52,1 points en Chine, 53,6 en Europe et 52,6 aux Etats-Unis. Du fait de la pondération plus élevée des services, les PMI composites ont également dépassé les prévisions dans chacune de ces régions. L’indicateur de confiance des consommateurs américains a progressé lui aussi de 51 à 53,3 points après quelques mois empreints de faiblesse, et les ventes réalisées durant la semaine cruciale du Black Friday étaient d’ores et déjà très encourageantes.
Dans la zone euro, l’inflation a à nouveau un peu augmenté le mois dernier (de 2,1% à 2,2%), tandis que le taux de chômage est resté stable à 6,4%.
Aux Etats-Unis, l’indicateur d’inflation utilisé par la Fed a grimpé comme prévu de 2,7% à 2,8%. Du fait du retard accumulé à cause du "government shutdown", nous ne disposons pas encore des rapports sur l’emploi d’octobre et novembre, mais les statistiques officieuses d’ADP trahissaient pour novembre une légère contraction de l’emploi.
Un abaissement des taux pour ainsi dire certain
Bien que l’inflation américaine soit toujours supérieure à l’objectif poursuivi, plusieurs gouverneurs de la Fed ont laissé entendre que cette faiblesse relative du marché de l’emploi pourrait les disposer à abaisser une nouvelle fois les taux en décembre. Le marché estime désormais à 90% la probabilité d’un troisième abaissement des taux consécutif ce mercredi.
Sans doute que Jerome Powell commence à se dire que s’il n’abaisse pas les taux maintenant, son successeur ne manquera pas de le faire sous la pression de Donald Trump… Ce dernier aurait d’ailleurs entretemps fait son choix sur l’identité de celui qui dirigera la Fed à partir du mois de mai. Selon des rumeurs non confirmées, il s’agirait de Kevin Hassett, un conseiller économique qui entretient une relation étroite avec Donald Trump. Les marchés craignent que ce nouveau président de la Fed, cédant à la pression politique, ne se mette à abaisser les taux plus rapidement. Certes, les marchés apprécient les abaissements des taux, mais la confiance en l’indépendance de la Fed pourrait s’en trouver ébranlée. Voilà qui explique peut-être pourquoi les taux obligataires ont progressé en dépit de la probabilité accrue d’un assouplissement imminent…
En marge de la décision de la Fed, l’attention se portera cette semaine sur la poursuite des négociations censées mettre un terme à la guerre en Ukraine. Quant à la saison des résultats, elle s’achèvera enfin sur les publications tardives des géants technologiques Oracle et Broadcom.