Sommaire
- La correction se poursuit.
- Sommes-nous en présence d’une bulle de l’IA ?
- Le marché tient à nouveau compte de la valorisation.
- Rapport américain sur l’emploi : pas assez mauvais que pour convaincre la Fed d’abaisser les taux rapidement.
La correction se poursuit
Les taureaux s’étaient déjà laissé gagner ces dernières semaines par la nervosité à la vue des valorisations exorbitantes des valeurs de croissance présentant un lien avec l’intelligence artificielle, et la correction s’est poursuivie la semaine dernière. Le S&P 500 et le Stoxx Europe 600 ont perdu environ 2% sur la semaine et affichent dans l’intervalle un niveau de 4% inférieur à leur record annuel d’il y a quelques semaines. Sur le plan de la répartition sectorielle, la correction la plus marquée s’est manifestée dans le complexe technologique et les secteurs cycliques, tandis que les secteurs défensifs comme l’alimentation et l’industrie pharmaceutique ont tenu bon. Au niveau des actions individuelles, nous avons observé des prises de bénéfices encore plus substantielles parmi les actions qui avaient fortement grimpé auparavant, comme celles liées au thème de l’IA. Nvidia a désormais chuté de 14% depuis son apogée, tandis qu’Oracle a même perdu 18% depuis son envolée euphorique qui a suivi l’annonce de commandes record début octobre.
Sommes-nous en présence d’une bulle de l’IA ?
Cette question apparaît de plus en plus souvent dans la presse financière, et le marché retenait donc son souffle à l’approche de la publication des résultats de Nvidia, le pari par excellence sur l’intelligence artificielle et la plus grosse capitalisation boursière au monde. La croissance de 62% du chiffre d’affaires et du bénéfice, qui dépassait les attentes de 3%, lui a initialement fait pousser un soupir de soulagement, mais l’action Nvidia et la bourse américaine ont viré de bord encore le jour même pour finir leur course dans le rouge. Les motifs invoqués étaient l’abaissement des taux moins probable de la Fed en décembre à présent que le rapport américain sur l’emploi du mois de septembre a dépassé les attentes, ainsi que les taux obligataires en hausse au Japon depuis l’annonce de nouveaux incitants budgétaires par le gouvernement Takaichi.
Selon Jensen Huang, le CEO de Nvidia, il n’est absolument pas question d’une bulle de l’IA. Cela dit, on peut comprendre qu’il ne veuille pas décourager ses clients d’investir encore plus dans ses puces d’IA. Les doutes qui se sont emparés du marché ont en effet non seulement trait à la progression des cours et des valorisations des actions liées à l’IA, mais sont aussi dus au fait que le marché se demande si les investissements dans les centres de données ne sont pas excessifs et si les "hyperscalers" parviendront un jour à retirer un rendement suffisant de ces investissements colossaux.
Le marché tient à nouveau compte de la valorisation
Rheinmetall et Siemens Energy ont également fait état de perspectives de croissance prometteuses lors de leur journée des investisseurs, mais ont tout de même été la cible de prises de bénéfices. Siemens Energy est d’une certaine manière liée au thème de l’IA dès lors que ses turbines et transformateurs sont très prisés pour répondre au besoin d’énergie insatiable des centres de données. L’action Rheinmetall a pour sa part suivi la correction d’autres entreprises du secteur de la défense dans le sillage du nouveau plan de paix pour l’Ukraine concocté par les Etats-Unis et la Russie.
D’une manière plus générale, nous avons l’impression que le marché commence à nouveau à tenir compte des valorisations, ce qui engendre des prises de bénéfices sur les valeurs de croissance ayant atteint des sommets et une rotation vers les secteurs défensifs restés à la traîne et s’assortissant donc de valorisations inférieures.
Et si les investisseurs tiennent à nouveau compte de la valorisation fondamentale, l’abrupte correction de cryptomonnaies comme le Bitcoin (-15% la semaine dernière et -33% depuis l’apogée) prend également tout son sens. Car je vous le demande : quelle est la valeur intrinsèque du Bitcoin ?
Rapport américain sur l’emploi : pas assez mauvais que pour convaincre la Fed d’abaisser les taux rapidement
A présent que les services gouvernementaux américains ont repris leurs activités, nous avons eu l’occasion de découvrir avec un peu de retard le rapport sur l’emploi du mois de septembre. Celui-ci a révélé une création d’emploi deux fois plus importante que prévu (119.000 nouveaux emplois au lieu des 50.000 attendus). Malgré tout, le taux de chômage a légèrement augmenté, passant de 4,3 à 4,4%. Le marché en a cependant conclu que ce rapport sur l’emploi n’était sans doute pas suffisamment dramatique que pour convaincre la Fed d’abaisser à nouveau les taux en décembre, de sorte que cette perspective n’est plus là pour soutenir les marchés…
Chiffres clés du 17/11/2025 au 21/11/2025
|
| Index |
Clôture |
+/- |
Depuis début 2025 |
| Belgique: Bel-20 |
4995.94 |
-0.77% |
17.15% |
| Europe: Stoxx Europe 600 |
562.11 |
-2.21% |
10.73% |
| USA: S&P 500 |
6602.99 |
-1.95% |
12.26% |
| Japon: Nikkei |
48625.88 |
-3.48% |
21.89% |
| Chine: Shangai Composite |
3834.89 |
-3.90% |
14.41% |
| Hongkong: Hang Seng |
25220.02 |
-5.09% |
25.72% |
| Euro/dollar |
1.15 |
-0.96% |
11.07% |
| Brent pétrole |
62.58 |
-2.83% |
-16.27% |
| Or |
4067.51 |
-0.41% |
54.93% |
| Taux belge à 10 ans |
3.25 |
|
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| Taux allemand à 10 ans |
2.70 |
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| Taux américain à 10 ans |
4.06 |
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